Que la croissance américaine montre quelques signes de ralentissement n’est ni une surprise ni un drame. D’autant que l’on anticipe que la zone euro contribue enfin plus significativement à la croissance mondiale à l’avenir. Dès lors, comment expliquer l’extrême nervosité des marchés ? Le pétrole, dont la baisse raisonnable eut été une aubaine pour les pays qui l’importent, a fini par créer une vague déflationniste n’épargnant pas les économies développées.

UN CONSTAT IMPLACABLE DE CROISSANCE FAIBLE

 

L’économie mondiale connaît actuellement sa troisième période de déflation en moins de dix ans, en provenance, cette fois-ci, des pays émergents. Les chocs subis en termes de baisses de volumes et de prix pèsent sur la demande globale, ce qui laisse à penser que la croissance du PIB mondial en valeur nominale restera durablement inférieure à son potentiel. Un ajustement douloureux de l’offre se profile dans les pays émergents car une nouvelle baisse de la production mondiale est désormais inévitable. On observe ainsi très clairement un fléchissement généralisé des anticipations d’inflation. Avec cette crise, les pays émergents sont entrés dans l’univers des taux nominaux très bas qui a englouti les pays développés depuis la dernière grande crise financière. Exprimée en dollars nominaux, la croissance chinoise se situe entre 1 % et 2 % (rythme inférieur à la croissance américaine), contre plus de 10 % en 2010. Un atterrissage brutal à n’en pas douter. Nous sommes, indéniablement dans une période marquée par une croissance nominale atone et des taux d’intérêt très bas.

 

LES BANQUES CENTRALES AU CENTRE DU JEU

 

Dans ce contexte et plus que jamais, les banques centrales des pays développés doivent assurer une communication claire sur leur politique monétaire afin de soutenir la demande globale et de minimiser les dommages que pourrait causer cette troisième vague déflationniste sur les économies développées. Malheureusement, plusieurs erreurs de communication commises ces dernières semaines ont inutilement contribué au recul des marchés actions. La BCE a déçu les marchés financiers européens avant Noël. La banque centrale chinoise (PBOC) a très mal géré l’évolution de sa politique monétaire, qui n’est plus arrimée au dollar américain mais à un panier de devises, ce que personne n’a vraiment compris. Enfin, après avoir orchestré à merveille la hausse des taux de décembre, les membres de la Fed ont trop insisté sur le fait que les marchés monétaires sous-estimaient les hausses des taux d’intérêt en 2016. Ces signaux doivent s’inverser pour que les marchés actions se stabilisent, et nous espérons bien que ce soit précisément ce qui est en train de se passer. Mario Draghi a préparé les marchés à un renforcement de son QE en mars et il ne peut pas se permettre de les décevoir à nouveau. La PBOC, qui a reconnu son erreur, va devoir communiquer beaucoup plus clairement sur le pilotage de sa politique de taux de change. Il n’y a plus qu’à espérer que la Fed revienne sur son intention de procéder à quatre hausses des taux en 2016.

Elle avait justifié ces futurs relèvements par la vigueur du marché de l’emploi et les anticipations de hausse des salaires. Les tensions sur le marché de l’emploi sont indéniables et la croissance des salaires est de plus en plus évidente. Toutefois, sur les autres marchés, aucun signe de tension ne se manifeste. L’offre de biens et de services est considérable et de nombreux secteurs sont en surcapacités. Le taux d’utilisation des capacités industrielles est inférieur à 77 % et une multitude de biens importés à bas coûts viennent grossir les rayons de Walmart. La baisse récente du prix du pétrole a encore fait chuter les anticipations d’inflation comme en atteste le graphique ci-dessus.

 

CHANGER SES RÉFÉRENCES DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALE BOULEVERSÉE

 

La Fed a préféré mettre de côté ces anticipations car elle est convaincue que l’impact de la faiblesse des prix du pétrole et des matières premières n’est que passager. Or, cette opinion était déjà discutable avant la nouvelle baisse du pétrole. En effet, après la récession de 2001-2003, seulement deux années furent nécessaires pour que le taux d’inflation américain atteigne 2 % alors que nous en sommes à la sixième année de stagnation de l’indice des prix à la consommation actuellement à 1,3 %.La politique monétaire devrait tenir compte de l’impact de la fermeté du dollar sur les forces déflationnistes. La Fed n’a jamais réussi à calibrer l’incidence de ses « indications prévisionnelles » sur les marchés des changes. Par conséquent, une corrélation s’est établie entre l’appréciation du dollar et la faiblesse des prix des matières premières, la volatilité des marchés émergents et un durcissement global des conditions financières. Ce qui a créé un environnement d’inflation très faible. La Fed doit donc clairement renoncer à procéder à quatre hausses des taux d’intérêt cette année sinon elle risque d’engendrer une nouvelle phase d’appréciation du dollar, qui est la principale menace pour la stabilité des marchés financiers. La Fed doit donc dire clairement qu’elle tient compte de cette menace et qu’une nouvelle appréciation du billet vert ne serait pas la bienvenue. À lui seul, ce message serait bénéfique.

 

DU POINT DE VUE DE L’INVESTISSEUR

 

Dans ce contexte de volatilité extrême sur l’ensemble des marchés, les actifs « risqués » que sont les actions et le marché des obligations à haut rendement sont les premiers à être pénalisés. Et les investisseurs voyant la valeur de leur épargne diminuer contribuent eux-mêmes au phénomène de baisses indifférenciées de tous les marchés. Pourtant, parmi les entreprises cotées ou émettant de la dette, le plus grand nombre est à l’abri d’une défaillance et nombreuses sont celles qui se sont fortement renforcées au cours des dernières années, particulièrement en Europe.

Ainsi, il existe des alternatives qui permettent de traverser ces périodes difficiles avec une moindre volatilité, que ce soit sur les marchés obligataires ou actions, ou encore sur l’immobilier.

Ainsi, se positionner sur un fonds d’obligations d’entreprises de qualité (Investment Grade) tel que le fonds FF Euro Corporate Bond Fund permettrait de bénéficier de rendements supérieurs aux dettes d’État en investissant dans des entreprises aux fondamentaux solides.

Quant aux actions, des fonds investissant sur le marché mondial en ciblant ces mêmes entreprises de qualité et de croissance durable de leurs dividendes offrent également des opportunités. Ainsi le fonds FF Global Dividend Fund va continuer d’investir sur des entreprises de qualité, ayant elles-mêmes été pénalisées par les baisses des marchés et dont les dividendes vont venir amortir voire compenser la faiblesse des cours.

De même, la classe d’actifs immobilière bénéficie d’un « effet revenus » intéressant. Les loyers issus de commerces, de bureaux ou de plates-formes logistiques situées en Europe d’un fonds tel que Fidelity Eurozone Select Real Estate Fund*, constituant une part importante du rendement total du fonds.

* Le fonds FIREF Eurozone Select Real Estate Fund est exclusivement réservé à la vente pour les investisseurs institutionnels et professionnels.

 

 

Dominic Rossi, CIO Actions Monde, Fidelity International

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