La Cadji Touch
D’abord taxés de jouer les Américains, les avocats du cabinet Cadji font à présent office de modèle. «?Nous sommes comme un cabinet parisien, avec le soleil en plus?», ironise Anne-Laure Dufau, rencontrée lors d’un closing à Paris. Cette avocate engagée dans la mise en valeur des «?roles models?» avec le projet «?En vies de femmes?» qu’elle a créé en 2009, a fait le voyage avec l’une de ses associées, Géraldine Richard. «?Une touche de féminité dans les négociations est bénéfique pour tout le monde?», explique cette dernière. Les deux avocates taisent le nom du client qu’elles accompagnent, une discrétion de tradition. Elles confient tout de même accompagner des fonds d’investissement parisiens et d’importantes entreprises des régions marseillaise et lyonnaise lors de leurs opérations de croissance.
Un environnement féminin
Aujourd’hui, le cabinet réunit sept associés autour d’une équipe de vingt-neuf collaborateurs à Aix-en-Provence, Cannes (depuis 1995) et Marseille (depuis 2012). Cadji est passé du modèle artisanal de l’exercice du métier à une structure entrepreneuriale en droit des affaires. Fondée en 1984 par Charles Cadji, la boutique a fait l’objet d’un LBO en 2012 pour que la succession mise en place par les fondateurs donne naissance à une marque. «?Nous sommes organisés comme une entreprise, avec des fonctions support, une gouvernance et un business plan. Ce qui ne nous empêche pas de préparer chaque fin d’année les cadeaux et vœux pour nos clients et partenaires dans un esprit créatif et attentionné. On aime sortir du lot. C’est ça la Cadji Touch?!?», expliquent les associées.
Les compétences sont organisées en départements au sein de deux pôles, le conseil et le contentieux, dans un groupe majoritairement féminin. Deux hommes, Alain Coulot et Jean-Christophe Stratigeas, évoluent dans cet environnement entrepreneurial. Une situation que leur envie plus d’un cabinet parisien
en recherche de parité. «?Nous n’avons pas cherché à constituer un cabinet de femmes, explique Géraldine Richard, et nous serions heureuses que les prochains avocats qui nous rejoignent soient des hommes.?» Cadji est en effet en phase de croissance et comptera plusieurs nouveaux collaborateurs dans quelques mois pour soutenir une activité qui s’intensifie.
Haut de gamme
Une phase de développement qui s’appuie sur une hausse de 42?% du chiffre d’affaires en deux ans. «?Nous sommes passés dans une autre catégorie de cabinets d’avocats et les clients l’ont bien compris?», se réjouit Anne-Laure Dufau, qui fait ici référence à la montée en puissance d’une offre de services haut de gamme. Le cabinet a pris sa place dans le tissu économique local, parvenant à se constituer une clientèle qui lui ressemble. Cadji se rapproche aussi de ses homologues et partenaires parisiens, notamment Ayache Salama qui, de la confidence d’un de ses clients, leur ressemble beaucoup. Cadji ne passe donc pas inaperçu, et l’énergie des avocats qui le composent le guidera certainement pour les trente prochaines années.