En quinze ans, Nexity est passé du statut de petit poucet de l'immobilier à celui du premier promoteur français. Ce dépassement des objectifs relève du résultat conjugué de la croissance externe, d’une politique d’innovation digitale et de bonnes acquisitions. Le point avec Julien Carmona, directeur général adjoint.

Décideurs. Vous êtes directeur général adjoint, en charge à la fois des finances, de la stratégie, du digital et de l’international. Quel en est l’impact pour l’activité générale du groupe ?
Julien Carmona. Toutes ces fonctions sont compatibles et cohérentes avec la taille des départements, qui ne sont pas autant fournis que la direction financière. Celle-ci compte une centaine de personnes. Concernant l’innovation, nous l’avons par exemple intégrée de manière transverse avec des compétences issues de différents services. Notre métier étant difficile à exporter, l’international est également en équipe réduite car ce marché ne représente que 3 % de notre chiffre d’affaires global. À l’évidence, une vision d’ensemble découle de l’alliance de ces différentes fonctions. Le bénéfice pour la direction financière est de travailler de manière rapprochée avec l’ensemble des équipes, avec nécessairement plus de dialogue entre l’ensemble des métiers. J’essaie de privilégier cette fluidité d’échanges, qui caractérise la culture d’entreprise de Nexity. C’est, je pense, ce qui nous permet en grande part de progresser sur le chiffrage et le retour sur investissement.
 
Décideurs. En 2015, Nexity dépassé ses objectifs initiaux, commerciaux et financiers avec un chiffre d’affaires supérieur à trois milliards d’euros. Quels ont été les moteurs de votre stratégie?
J. C.
Concernant le logement et le bureau, je dirais que le point bas a été touché en 2013/2014. Les marchés immobiliers sont aujourd’hui plutôt dans une phase ascendante. Cette croissance est structurelle concernant le logement, la France affirmant une démographie positive. La dynamique est amplifiée dans les grandes villes et encore renforcée dans les métropoles, comme celle du Grand Paris. La demande étant assez forte, Nexity étant plutôt solvable, nous profitons à plein de cet effet. Ce dépassement de nos objectifs est également l’aboutissement de notre croissance externe et de notre politique d’innovation, en matière de digital notamment. Mais également de certaines bonnes acquisitions, comme celle de Perl dont nous détenons 76 % du capital. Cette transaction nous a permis d’accéder au marché des produits immobiliers diversifiés spécialisés dans l’usufruit locatif social et intermédiaire. Ces nouveaux usages constituent une réponse à la cherté des prix de l’immobilier dans les grandes villes. Perl conserve sa propre marque et notre appui fournit à la nouvelle filiale des moyens additionnels pour se développer. Nous apportons des moyens à un entrepreneur qui a eu une bonne idée. Début 2016, nous nous sommes également alliés au promoteur immobilier régional Édouard Denis qui conserve 45 % du capital. C’est ce genre d’aventures que nous affectionnons. Elles permettent la diversification de nos produits et métiers tout en privilégiant l’aspect humain. Nous sommes en fait toujours à l’affut de cibles ou de partenariats de ce type.
 

Décideurs.  Comment abordez-vous la gestion des risques ?
J. C.
Au cœur de notre modèle réside une stratégie fine de gestion de risques. Nous sommes une société de services au modèle de flux et non une foncière au modèle de stock. Le souci de nous adapter aux fluctuations des cycles immobiliers est constant car l’enjeu est d’éviter d’y être surexposé. La résilience de nos résultats montre que nous aboutissons à nos fins. Sous des identités différentes, Nexity existe depuis quarante ans et n’a jamais perdu d’argent. C’est un motif de fierté. Cette gestion des risques est au cœur de la vision de notre président fondateur Alain Dinin. Pour ma part, j’ai dans une autre vie été banquier et assureur. Je suis donc tout à fait en phase avec cette approche. Autre élément important pour Nexity, tous les salariés sont actionnaires. Cet « outil » ne produit pas de solutions miracles, mais génère forcément un attachement à l’entreprise et un engagement positif qui se traduit nécessairement dans les résultats. 
 

Propos recueillis par Laetitia Sellam

 

Chiffres clé :

Premier promoteur en France
11741 logements neufs réservés
2,3 milliards de prises de commande

 

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