L’intelligence artificielle, progrès technologique porté par de nombreux entrepreneurs à travers le monde, ne cesse d’aller toujours plus loin. Le deep learning en est l’archétype.

Francisée « apprentissage profond », la notion de « deep learning » recouvre une technologie d'apprentissage basée sur des réseaux de neurones artificiels. En résumé, les robots sont désormais autodidactes. Loin d’un film de science-fiction, le deep learning est utilisé dans tous les domaines : reconnaissance et analyse d’images, santé, e-commerce…

 

Les start-up impliquées dans cette innovation attirent l’investissement. Les fameux Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) et autres mastodontes du Net acquièrent certaines d’entre elles pour améliorer la qualité de leurs produits. Google se sert notamment de cette technologie pour déchiffrer des clichés de l’espace public afin d’y détecter les numéros de rue, mais aussi pour agrémenter son outil de traduction. Pour Apple, il est vu comme la solution de « cadrer » Siri qui a parfois tendance à s’égarer dans ses réponses ! Facebook s’en sert de son côté afin d’identifier les photos publiées et contraires à ses conditions générales d’utilisation. Pour se rendre compte de ce qui se passe dans la tête du robot, Google a lancé le spectaculaire « Deep Dream » afin de visualiser les formes détectées par la technologie. L’image est bien analysée, mais avec des résultats parfois psychédéliques qui ont inondé les réseaux sociaux.

 

Ce computer vision n’est pas, de loin, la seule possibilité du deep learning. L’investissement le plus important dans cette technologie est relatif au secteur de la santé. Entre reconnaissance faciale, amélioration des diagnostics et avancées dans les questions climatiques, on comprend cet engouement. En matière de robotique, sur six start-up, cinq ont finalisé un tour de table cette année en levant des fonds. En France, Deepomatic, la protégée de Microsoft, a levé 1,2 million d’euros. La société française utilise le deep learning afin de reconnaître des objets sur des photographies et pour renvoyer le consommateur sur un site d’e-commerce où il peut les acheter.

 

Le 26 octobre dernier, ce sont les leaders de l’apprentissage profond, Jean-François Gagné, Nicolas Chapados ainsi que Yoshua Bengio, qui se sont unis afin de lancer Element AI. Le financement de ce projet ambitieux a été réalisé par le fonds canadien Real Ventures. Basée à Montréal et qualifiée d’usine à start-up, elle aura vocation à faire naître des partenariats unissant entrepreneurs, chercheurs internationaux et grandes organisations pour développer de nouvelles technologies et de facto de nouvelles entreprises. Jean-Sébastien Cournoyer - cofondateur de Real Ventures – y voit la possibilité de réaliser « des innovations radicales dans un domaine critique qui va façonner l'avenir de la technologie ». Cap sur l’apprentissage de la psychologie humaine aux robots ?

 

 

Paul Demay

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