Lors de l’ultime étape du chemin de croix du ministre de la Justice, ses avocats ont plaidé la relaxe. Jacqueline Laffont et Rémi Lorrain ont rappelé dans leur plaidoirie devant la Cour de justice de la République l’enjeu de la condamnation : la démission d’Éric Dupond-Moretti. Verdict attendu le 29 novembre.

Discréditer la thèse de la vengeance et défendre celle de l’absence de prise de décision. Telle était la ligne de défense tenue par les deux avocats d’Éric Dupond-Moretti le 16 novembre dernier. Jacqueline Laffont et Rémi Lorrain ont plaidé la relaxe lors de la dernière audience du procès hors norme du ministre de la Justice devant la Cour de justice de la République (CJR). L’occasion également d’insister sur les conséquences lourdes de la sentence : la démission de l’ex-avocat arrivé au gouvernement le 6 juillet 2020. Les défenseurs du garde des Sceaux ont évoqué le caractère injuste des poursuites. “J’ai un peu le sentiment que quand l’institution judiciaire se sent attaquée, elle est capable d’injustice”, s’est indignée Jacqueline Laffont. 

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La Cour rendra sa décision le 29 novembre à 15 heures. Le procès s’est étalé sur une dizaine de jours au mois de novembre. Dix jours pendant lesquels de nombreux témoins – comme François Molins, ancien procureur général de la Cour de cassation, Katia Dubreuil, ancien président du Syndicat des magistrats, ou Peimane Ghaleh Marzban, actuel président du tribunal de Bobigny et ancien directeur des services judiciaires – se sont succédé à la barre pour déterminer si oui ou non le ministre avait usé de ses fonctions pour régler ses comptes avec des magistrats. Au cœur du procès, deux affaires (celle d’un ancien juge de Monaco, Édouard Levrault, et celle de l’enquête 306 menée par les magistrats du Parquet national financier) et quatre magistrats visés par des enquêtes peu de temps après l’arrivée au pouvoir d’Éric Dupond-Moretti. Le 15 novembre dernier, le ministère public a requis une peine d’un an avec sursis à l’encontre du prévenu.

Anne-Laure Blouin

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