Une centaine d’élus européens réclament une loi européenne d’urgence pour empêcher toute nouvelle exploitation d’énergies fossiles

Dix-neuf milliards d’euros. C’est le montant des profits annoncé par le géant français de l’or noir. De quoi donner un argument supplémentaire aux eurodéputés engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique et qui viennent de présenter une pétition adressée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Ils réclament l'adoption d'une législation d'urgence pour contraindre les entreprises du secteur et les acteurs qui le financent à renoncer à leurs projets fossiles. Selon ces élus, “l’Union européenne doit passer à la vitesse supérieure“. Ils demandent également à la présidente de défendre publiquement l’idée de traité de non-prolifération des énergies fossiles, “un projet soutenu par le Parlement européen, Vanuatu, Tuvalu, 100 Prix Nobel et des milliers de scientifiques, l’OMS…”

Parmi les élus, on trouve des personnalités telles que Yannick Jadot, François Ruffin ou encore Olivier Faure. La demande a été formulée à l’initiative des députés européens Raphaël Glucksmann (groupe S & D) et Karima Delli (EELV). Ils rappellent à Ursula von der Leyen la date du 28 novembre 2019, à laquelle le Parlement européen a décrété solennellement “l’état d’urgence climatique”. Et demandent aux dirigeants européens de passer à l’action. La demande rappelle également qu’une telle législation constitue par ailleurs une “recommandation centrale du Giec et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE)” pour atteindre une trajectoire carbone pour limiter le réchauffement à 1,5°C. La requête des élus fait écho à la mise en demeure de cesser de soutenir le développement des énergies fossiles adressée en octobre dernier à la BNP Paribas et au rapport publié par l’ONG Greenpeace, le 27 janvier dernier, accusant Total Energies de science-washing.

Anne-Laure Blouin