Le 7 août dernier, le Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (Barpi) a publié son inventaire des incidents et des accidents technologiques survenus en 2023. Si le nombre d’événements se stabilise, il faut garder à l’œil certains phénomènes récurrents et dangereux.

Les Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) ont été de bonnes élèves en 2023, qu’elles soient classées Seveso ou non, avec un nombre d’accidents survenus qui s’est stabilisé. S’agissant des incidents, ils sont en légère hausse par rapport à 2022. Signe pour le Barpi d’une "plus grande vigilance dans la remontée d’informations".

Stabilisation du nombre d’accidents

"Les rejets de matières dangereuses constituent le phénomène prépondérant des accidents de l’année 2023 avec 73 % des cas (comme en 2022)", note le Barpi. Ces pollutions constituent la cause principale des accidents industriels tous secteurs confondus, à l’exception des secteurs du bois et de la production de caoutchouc, plus menacés par des incendies (45 % des sinistres contre 48 % en 2022). C’est dans les secteurs des déchets, de l’agroalimentaire, de la chimie, de la métallurgie et de l’agriculture que l’on rencontre le plus d’accidents industriels. S’ils représentent encore un peu plus de la moitié des accidents survenus, bonne nouvelle, leur nombre a tendance à diminuer ou se stabiliser depuis 2019.

Conséquences financières et environnementales

Les conséquences de ces accidents ? Le Barpi en dénombre quatre : humaines, économiques, sociales et environnementales. "Les conséquences économiques restent le plus fréquemment observées", constate le Bureau. Soixante-quinze pourcent des accidents de l’année 2023 ont causé des pertes financières (dommages matériels et perte d’exploitation) ; 68 % ont eu des conséquences environnementales. L’air et l’eau sont particulièrement touchés puisqu’ils représentent "chacun environ un tiers des accidents". Enfin, 25 % des accidents ont eu des conséquences humaines (avec plus de blessés graves que de décès). Le chômage technique et l’interruption de trafic arrivent en tête des conséquences sociales, sans que le Barpi ne fournisse de chiffres en la matière.

Des phénomènes à surveiller

Si 2023 a été stable sur le plan de l’accidentologie, le Barpi soulève quelques points de vigilance à retenir. Les batteries au lithium, de plus en plus fabriquées et utilisées, sont de nouvelles sources d’incendie d’ampleur. Le Barpi appelle à une surveillance particulière de ces pièces que ce soit lors de leur stockage ou durant leur utilisation. Le sulfure d’hydrogène, "un gaz extrêmement inflammable, mortel par inhalation (à partir de 500 ppm), explosif et très toxique pour les organismes aquatiques" s’immisce toujours davantage dans le secteur agroalimentaire où les processus de nettoyage et les éléments soufrés des matières premières en favorisent l’apparition. Problématique également, le secteur des déchets reste un grand pourvoyeur d’accidents et d'incidents industriels en dépit d’une stabilisation ces cinq dernières années.  En cause : une augmentation des déchets non conformes dans les installations. Comprendre : les particuliers manquent de rigueur dans le tri. Autre point de vigilance : les silos. Ils ont causé à eux seuls une dizaine d’incidents en 2023. Dont deux explosions et un incendie.

Chloé Lassel

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