Cabinet résolument humain, VIP CONSEILS mise sur la bienveillance et la formation pour fournir à sa clientèle une offre différenciante depuis plus de trente ans. Retour sur les pratiques des années 1990 avec François Mézière, directeur général.
Décideurs. Vous avez rejoint VIP CONSEILS en 1989, quel était le contexte économique à ce moment- là ?
François Mézière. À l’époque, l’assurance-vie était inconnue. Personne n’était équipé, c’était un marché de conquête ; exactement l’inverse d’aujourd’hui. Tant le contexte que les conseillers étaient différents de ce que nous connaissons aujourd’hui, notamment dans l’organisation du métier. Les conseillers fonctionnaient par réseaux de vendeurs pour fournir des contrats à prime périodique, ce qui donnait une très mauvaise image de l’assurance-vie. Chez VIP CONSEILS, nous avions l’interdiction de vendre ce type de contrats et ne devions proposer que des comptes à versements et retraits libres. Notre volonté était d’être différenciants sur le marché.
 
À quoi ressemblait la pratique il y a trente ans ?
La plupart des courtiers vendaient des SCI qui n’étaient revalorisées qu’une seule fois par an et Abeille, très en avance sur son temps, proposait des contrats dans lesquels se trouvaient des SICAVs diversifiées ou obligataires. La finance durable est une question qui n’est entrée dans les moeurs que bien plus tard.
 
Alors qu’aujourd’hui la tendance est à la numérisation et la consolidation, quels en étaient les enjeux dans les années 1980-1990 ?
La croissance organique et la formation professionnelle constituaient des enjeux majeurs à cette époque. Il n’y avait pas de sujet de consolidation, le marché était constitué de petits acteurs. Les cursus en gestion de patrimoine n’existaient pas non plus. De ce fait, nous organisions de nombreuses formations en interne, dispensées par le groupe Abeille, notre actionnaire majoritaire.

 

"Nous avions la volonté d’être différenciant sur le marché"

Tous nos collaborateurs ont été mis à niveau de façon à posséder les connaissances requises pour exercer le métier convenablement avant de suivre des programmes universitaires spécialisés. Nous avons connu un réel bouleversement dans l’équipement des clients, nos pratiques et la réglementation.
 
Comment les réglementations en matière de conseil financier ontelles évolué et influencé votre travail en tant que CGP ?
La réglementation a abouti à plus de transparence, de rigueur et de connaissances, tout comme les écoles de commerce et les cursus universitaires, en développant une spécialisation en gestion de patrimoine.
 
Comment vous y êtes-vous adaptés ?
Nos fonctions support permettent aux collaborateurs conseillers de ne pas passer trop de temps sur le plan administratif pour se concentrer davantage sur la relation client. La mise en conformité est vérifiée et assidûment suivie par l’équipe réglementaire, soutenue par le groupe Abeille.
 
Quels conseils ou stratégies ont gagné en importance ou émergé au fil du temps ?
La loi Madelin a progressivement mis en avant les placements retraite, ce qui a permis à tous les commerçants, artisans et professions libérales de se constituer une rente en vue de leur départ à la retraite, ce qui fut un réel axe de développement pour VIP CONSEILS. Nous nous adressons à une clientèle traditionnelle – cadres supérieurs, familles, chefs d’entreprise avec leurs problématiques professionnelles et personnelles. Notre gamme de produits s’est élargie, nous avons notamment pris le virage du non coté. Il y a encore quatre ans, c’était un placement réservé aux très grandes fortunes, alors qu’aujourd’hui, cette classe d’actifs en plein essor se démocratise.
 
La place du client a-t-elle également évolué ?
La meilleure façon de se développer a toujours été pour VIP CONSEILS d’avoir des clients satisfaits. Ils se trouvent au centre des intérêts du cabinet car ce sont eux qui soutiennent notre développement.
 
Comment envisagez-vous le métier de CGP dans dix ans ?
La consolidation va continuer ; nous n’en sommes qu’au début en matière de part de marché. Nous souhaitons faire partie de ce mouvement. "Grossir pour grossir" n’est pas notre modèle, nous souhaitons plutôt multiplier les business models et ainsi, la valeur ajoutée à destination des clients. Je suis persuadé que d’ici une dizaine d’années, des acteurs d’envergure auront émergé pour non seulement faire face au poids de la réglementation, mais aussi pour mettre en commun les compétences de chacun.

 

Qu’en sera-t-il des petits cabinets ?
Ils auront sûrement vocation à être rachetés, arrivés à l’étape de leur transmission, pour assurer la continuité du suivi de leurs portefeuilles clientèle.
 
Quels sont vos axes de développement ?
Nous pensons que les club deals immobiliers vont redevenir attractifs dans les mois qui viennent, avec de belles opportunités ainsi qu’une offre de comptes titres complète. 
 
Propos recueillis par Marine Fleury

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