Depuis la pandémie du Covid, une vague de dépression touche les salariés français. Mal-être, arrêts maladies, burn-out… d’après la dernière étude d’Indeed parue en octobre, la santé mentale des travailleurs est au plus bas.
Vague de burn-out : la santé mentale des Français au bord du gouffre
Le 21 septembre 2024, le nouveau Premier ministre Michel Barnier déclarait la santé mentale grande cause nationale de l’année 2025. Une annonce qui fait sens quand un étudiant sur sept présente des troubles dépressifs et que 20 % de la population française vit, ou a déjà vécu des phases de dépression. Ces dernières années, la France a connu une explosion des troubles psychiques, intensifiée par la pandémie. L’année précédente, plus d’un salarié sur deux avouait souffrir de troubles psychologiques.
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Dans une récente étude publiée par Indeed le 2 octobre dernier, 48 % des salariés avouent s’inquiéter pour leur santé mentale. Des chiffres alarmants, qui attestent d’une dégradation progressive des conditions de travail en France. 70 % des salariés considèrent que la crise du Covid a affaibli la santé mentale de la population, et 64 % d’entre eux ont le sentiment que la santé physique des Français a également décliné.
Un Français sur deux constate la dégradation de sa santé mentale
Comment être motivé quand la santé mentale ne suit pas ? Au cours de ces dernières années, la moitié des travailleurs français ont dû faire face à une altération de leur santé mentale. Deux salariés sur cinq déclaraient avoir reçu une prescription d’arrêt durant les douze derniers mois. Des données qui varient en fonction de la génération et du poste occupé : les moins de 35 ans (54 %) et les managers (52 %) sont ceux qui ont eu le plus recours à des interruptions de travail durant cette période. Une situation qui empêche 39 % des salariés de se lancer dans une autre activité après le travail, par épuisement.
Les entreprises ont un rôle essentiel à jouer pour assurer le bien-être de leurs employés. Pourtant, plus d’un salarié sur trois (37 %) estime que rester dans son entreprise actuelle met en péril sa santé mentale – une proportion qui monte à 47 % chez les moins de 35 ans et à 50 % chez les managers.
Un sujet encore tabou
Entre démotivation, mal-être diffus dans la société française et dégradation des conditions d’exercice de leurs métiers, les salariés français expriment au quotidien une certaine lassitude et perdent le sens de leur travail. Pourtant de plus en plus reconnus dans le monde professionnel, la santé mentale et les troubles psychologiques demeurent sous-évalués par les entreprises. Seuls 10 % des salariés en burn-out ont posé un arrêt maladie motivé par l’état de leur santé mentale au cours des douze derniers mois, par peur d’être jugés ou stigmatisés.
Pour ne rien arranger, ce tabou mine le rapport de confiance que sont censés entretenir les effectifs avec leurs employeurs : un travailleur sur deux observe que ses managers doutent de la réalité de certains burn-outs.
Lisa Combe