Nicolas Cherpantier est CFO de Pretto, la start-up qui révolutionne le courtage immobilier en ligne. À 30 ans, il est le plus jeune directeur financier de ce dossier spécial. Retour sur une carrière construite à la vitesse de l’éclair.

Décideurs. D’où venez-vous et comment êtes-vous arrivé chez Pretto ?

Nicolas Cherpantier. Mon parcours commence à CentraleSupelec, ou je me suis découvert une appétence plus grande pour les cours de finance, que pour ceux d’ingénierie électronique. Après un master en Écosse, j’ai rejoint le graduate program d’EY en audit financier. Cela m’a assuré une très bonne formation en financière mais aussi en M&A. Pourtant, je ne me voyais pas faire de conseil toute ma vie. Je voulais que mon travail prenne une dimension entrepreneuriale et j’aimais l’environnement des start-up. Ma première expérience dans l’une d’entre elles fut auprès de Mailjet en 2020. À peine un an plus tard, l’ancienne DRH de Mailjet, m’a informé de l’ouverture d’un poste de CFO dans sa nouvelle société. C’est comme cela que j’ai intégré Pretto, à un moment clé pour la vie de la société. Le chiffre d’affaires doublait, il fallait renforcer et structurer la fonction finance.

"C’était l’accomplissement de six mois de travail et ma première levée de fonds de cette ampleur."

Quels sont le meilleur et le pire souvenir de votre carrière ?

En 2022, nous avons levé 30 millions d’euros en série B. C’était l’accomplissement de six mois de travail et ma première levée de fonds de cette ampleur. Assister à un tel processus du début à la fin est une grande satisfaction professionnelle. Quant au pire souvenir ? Nous sommes quasiment rentables, mais l’inversion du cycle du marché immobilier ralentit les cycles de vente. Une fois cette période passée, je ne doute pas que ce défi devienne un bon souvenir. Pour vous, quel est le rôle du directeur financier aujourd’hui ? Paradoxalement, je trouve que le rôle du DAF est plus intéressant depuis que les taux d’intérêt ont été relevés. Sa fonction au sein du top management est renforcée car la moindre décision est stratégique dans un contexte économique incertain. Il ne s’agit plus de comptabilité ou de reporting, la finance est devenue un point clé, car l’argent s’est raréfié. Une évolution que je résumerai en disant que le DAF doit être à la fois business partner et business maker.

Quelle qualité vous semble indispensable pour être un bon DAF ?

Il doit savoir travailler avec les chiffres et avoir confiance dans sa data. Il doit être agile et capable de comprendre les enjeux de business de chaque métier, de sorte à les traduire à toute la société, notamment au comex. De plus, en période de crise, ses qualités de communication sont d’autant plus indispensables.

"la fonction finance dispose d’un avantage, comme nous faisons parler les chiffres, du fait de l’enjeu que nous couvrons, nous sommes écoutés"

À 30 ans, vous êtes le plus jeune CFO de notre sélection. La jeunesse est-elle un défi à relever pour une telle fonction ?

Quand on est jeune, le défi est de faire entendre sa voix dans des environnements plus expérimentés. Néanmoins, la fonction finance dispose d’un avantage, comme nous faisons parler les chiffres, du fait de l’enjeu que nous couvrons, nous sommes écoutés. Le défi est aussi de savoir s’entourer, à la fois pour prendre du recul mais aussi pour ne pas rester sur ses acquis. À ce titre, intégrer des communautés de métiers et rester à l’écoute de l’ensemble des partenaires demeurent indispensables pour avancer. C’est un des éléments qui me plaît le plus dans ma fonction, avoir à travailler avec le marketing, les RH, les commerciaux. Chez Pretto, les femmes et les hommes, qui constituent les équipes, sont brillants. Évoluer avec eux au quotidien est très enrichissant.

🔎Parcours 

  • 2015 : diplômé de CentraleSupelec
  • 2016 : diplômé de Heriot Watt University (Écosse)
  • 2018 : intègre le Graduate program de EY
  • 2020 : arrive chez Mailjet en tant que responsable financier
  • 2021 : devient le premier CFO de Pretto

 

Propos recueillis par Céline Toni