« La médecine personnalisée recourt à la combinaison d'un médicament et de tests de diagnostic pour cibler rationnellement le traitement aux patients a priori répondeurs »
Une question à Frédéric Éberlé, médecin-biologiste, responsable médical, Roche Diagnostic France
Décideurs. Comment définissez-vous le concept de médecine personnalisée ? Quelle est la place des outils diagnostics dans ce secteur ?
Frédéric Éberlé. La médecine personnalisée concerne essentiellement l'oncologie et la rhumatologie. Si l’on considère les avancées réalisées dans le domaine du cancer, les recherches ont démontré par exemple dans le cancer du sein, qu'il n'y n’existe pas un seul type bien homogène de tumeur, et qu'il serait préférable de parler « des cancers du sein ». Le concept moderne de la médecine personnalisée provient de l’arrivée de médicaments ciblant des mécanismes très précis de certains types de tumeur, à l'inverse des chimiothérapies qui agissent sur toutes les cellules, cancéreuses ou non. De fait, la caractérisation des mutations dans une tumeur permet à l’oncologue de choisir le traitement ciblé adapté à tel ou tel sous-groupe de tumeurs.
Le terme « personnalisé » est sans doute « excessif », car il s'agit de médicaments efficaces dans des sous-groupes de patients présentant des caractéristiques semblables au niveau de leur tumeur. Les spécialistes préfèrent parler de « médecine de stratification ». D’autre part, il ne faut pas dénigrer les chimiothérapies qui gardent toute leur légitimité dans le traitement des cancers.
La prescription d'un médicament ciblé impose d'abord la réalisation de tests de biologie moléculaire et/ou d’anatomopathologie et le statut du biomarqueur (positif ou négatif) donne une indication précise sur la chance du patient de répondre efficacement (ou non) au médicament. Par exemple dans le cas des différentes formes de cancer du poumon, seulement 15 % des patients peuvent espérer un bénéfice clinique de trois thérapies ciblées qui ont une AMM (autorisation de mise sur le marché). Il est donc inutile d’administrer ces médicaments aux 85 % des patients restants. En conclusion, la médecine personnalisée recourt à la combinaison d'un médicament et de tests de diagnostic, aussi appelée « théranostic » (thérapeutique et diagnostic) pour cibler rationnellement le traitement aux patients a priori répondeurs.
Frédéric Éberlé. La médecine personnalisée concerne essentiellement l'oncologie et la rhumatologie. Si l’on considère les avancées réalisées dans le domaine du cancer, les recherches ont démontré par exemple dans le cancer du sein, qu'il n'y n’existe pas un seul type bien homogène de tumeur, et qu'il serait préférable de parler « des cancers du sein ». Le concept moderne de la médecine personnalisée provient de l’arrivée de médicaments ciblant des mécanismes très précis de certains types de tumeur, à l'inverse des chimiothérapies qui agissent sur toutes les cellules, cancéreuses ou non. De fait, la caractérisation des mutations dans une tumeur permet à l’oncologue de choisir le traitement ciblé adapté à tel ou tel sous-groupe de tumeurs.
Le terme « personnalisé » est sans doute « excessif », car il s'agit de médicaments efficaces dans des sous-groupes de patients présentant des caractéristiques semblables au niveau de leur tumeur. Les spécialistes préfèrent parler de « médecine de stratification ». D’autre part, il ne faut pas dénigrer les chimiothérapies qui gardent toute leur légitimité dans le traitement des cancers.
La prescription d'un médicament ciblé impose d'abord la réalisation de tests de biologie moléculaire et/ou d’anatomopathologie et le statut du biomarqueur (positif ou négatif) donne une indication précise sur la chance du patient de répondre efficacement (ou non) au médicament. Par exemple dans le cas des différentes formes de cancer du poumon, seulement 15 % des patients peuvent espérer un bénéfice clinique de trois thérapies ciblées qui ont une AMM (autorisation de mise sur le marché). Il est donc inutile d’administrer ces médicaments aux 85 % des patients restants. En conclusion, la médecine personnalisée recourt à la combinaison d'un médicament et de tests de diagnostic, aussi appelée « théranostic » (thérapeutique et diagnostic) pour cibler rationnellement le traitement aux patients a priori répondeurs.
