Larry Page, programmé dès l'enfance
Lorsque l’on songe aux Gafa, les premiers noms qui viennent à l’esprit sont bien souvent ceux de Jeff Bezos, Mark Zuckerberg ou encore Steve Jobs. Sergey Brin et Larry Page, les deux cofondateurs de Google, semblent moins médiatiques. Le parcours du second est pourtant aussi fulgurant que brillant.
Fils de geeks
Né en 1973 dans une famille juive du Michigan, ses parents font partie de la première génération de geeks. Son père, Carl Victor, décédé en 1996, a été professeur d’informatique et d’IA au sein de la prestigieuse université de Caroline du Nord. Sa mère, Gloria, était pour sa part professeur de programmation.
Logiquement, Larry Page grandit dans un univers très tech fait de lignes de code, de revues scientifiques et de discussions de haut niveau intellectuel. Nicolas Tesla était l’une des idoles du jeune homme qui fut le premier élève de son établissement à rendre ses devoirs tapés à l’ordinateur. Petite différence avec ses parents : Larry Page veut entreprendre plutôt qu’enseigner. Diplômé en informatique à l’université du Michigan, il prend ensuite la direction de la Californie et intègre Stanford, véritable pépinière d’entrepreneurs de la Silicon Valley. C’est là qu’il rencontre, en 1995, Sergey Brin. Au début, ils ne sont pas proches, mais la passion de l’informatique et de l’étude des business plans les pousse à se lancer. En 1998, dans un garage désormais mythique, ils créent Google.
Transhumaniste
La success story est au rendez-vous et Page y occupe une place centrale en temps qu’ingénieur (il est l’inventeur du fameux page rank qui consiste à faire remonter en haut du moteur de recherche les résultats les plus populaires), PDG de Google puis de la maison mère Alphabet qu’il quittera en décembre 2019 pour laisser volontairement sa place à Sundai Pichar.
Larry Page détient 26,1% des actions d'Alphabet
Alphabet a pris une taille telle qu’une faillite ou une mauvaise passe financière n’est pas à l’ordre du jour. Même les États n’osent s’en prendre à une entité devenue aussi puissante qu’eux. Côté finance, tout va également pour le mieux pour Larry Page qui possède 26,1% des actions du groupe : sa fortune est estimée à 64,4 milliards de dollars par Forbes en 2020. Déchargé de certaines tâches opérationnelles, il compte se consacrer davantage à sa famille composée de sa femme, la biologiste Lucinda Southworth, et de ses deux enfants nés en 2007 et 2009.
Désormais, il est principalement occupé par des recherches sur le transhumanisme, à l’instar d’autres milliardaires californiens tels que Peter Thiel ou Elon Musk. Pouvoir rallonger la vie de l’espèce humaine grâce à la technologie peut paraître insolite mais comme aime à le répéter le cofondateur de Google, "tout ce que vous pouvez imaginer est sans doute réalisable". Surtout avec des moyens financiers quasi illimités.
L’ambition de Larry Page ne se limite pas à investir dans l’amélioration de la recherche médicale. Comme il l’a déclaré en 2013, "Si on résout le cancer, on ajoute seulement trois ans à l’espérance de vie moyenne (…), globalement, ce ne serait pas une si grande avancée que ça". L’entrepreneur-scientifique voit plus loin en soutenant Calico - California Life Company - en pointe sur les recherches visant à tuer la mort grâce à la création d’un "homme augmenté". Cette recherche concerne directement Larry Page puisqu’en 2013, il révèlera être atteint par une maladie rare qui paralyse une partie de ses cordes vocales.
Lucas Jakubowicz