Didier Fleury accompagne depuis deux ans la transformation numérique de la Macif, société d’assurance mutuelle française.  Un défi de taille pour cette DSI qui fait travailler près de 1000 personnes pour moderniser les 500 agences du groupe d’assurance et optimiser les parcours de souscription. Et ce, dans un contexte mouvementé marqué à la fois par la crise sanitaire, le rachat d’Aviva France en février 2021 et une concurrence intense.

Décideurs. Vous êtes à la tête de la DSI de la Macif depuis 2019. Quel était l’état des lieux à votre arrivée ? 

Didier Fleury. Entre 2010 et 2019, la moyenne d’âge au sein de la DSI est passée de 38 à 48 ans avec un appauvrissement général et une perte de maîtrise du système d’information puisque la DSI est passée de 50 à 230 applications. Par ailleurs, la direction informatique a expérimenté une courte période de "full agile" qui a eu quelques bénéfices mais surtout qui a fait beaucoup de dégâts, car, à mon arrivée en 2019, près de 5500 incidents étaient répertoriés sur le système d’information, alors qu'en 2017, la DSI en dénombrait 2500. Aujourd’hui, nous sommes tombés à 1300, mais c'est encore trop.  

Depuis 2019, nous redynamisons la DSI avec, comme fil conducteur, la qualité de la relation avec nos clients et nos sociétaires. La moyenne d'âge est déjà redescendue à 47 ans. Nous reprenons progressivement la maîtrise des nouveaux métiers IT et de notre système d’informations, trop souvent laissés à des consultants ou nos partenaires.

Quels étaient les objectifs de cette refonte informatique vis-à-vis des clients ? 

Avant tout, nous devons être capable de fournir à nos clients des offres adaptées, dans un temps raisonnable, et un parcours digital sans couture, quelle que soit l’unité business de la Macif.  

"Notre budget IT est actuellement de l’ordre de 280 millions d'euros"

Quels outils avez-vous déployés ? 

Nous avons choisi Guidewire pour la partie IARD à la place du mainframe. Nous avions déjà Cegedim AI ["Activ’Infinite", Ndlr] que nous étendons aujourd’hui à la prévoyance et nous avons opté pour Kelia pour la partie épargne. 

Qui vous accompagne ? 

EY nous accompagne sur la partie clients et nous travaillons beaucoup aussi avec des intégrateurs tels que le canadien GFT pour Guidewire et CGI pour Kelia. Et avec un budget IT conséquent qui est actuellement de l’ordre de 280 millions d'euros.

Quel a été l’impact du Covid pour vous et quelles sont les top priorités de la DSI ? 

La crise sanitaire a grandement accéléré notre transformation digitale mais a aussi créé une tension très forte sur les ressources car la guerre des talents IT est actuellement très difficile. 

Nous avons deux priorités critiques sur le plan business : le déploiement de notre ERP Guidewire pour la partie IARD, activité qui constitue le cœur et les poumons de la Macif ainsi que déployer le système d’information clients transverse, qui fait défaut aujourd’hui. En 2023 nous devons être capable d’utiliser la signature électronique sur tous nos produits et disposer d’un numéro d’appel unique pour nos clients. 

Propos recueillis par Anne-Sophie David 

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