Depuis sa création fin 2002, la boutique Savin Martinet Associés (SMA) s’est imposée comme référence pour les problématiques liées à l’environnement, la santé, l’hygiène et la sécurité. Son co-gérant, Yvon Martinet*, revient sur la stratégie pouuivie. (Novembre 2010)

Depuis sa création fin 2002, la boutique Savin Martinet Associés (SMA) s’est imposée comme référence pour les problématiques liées à l’environnement, la santé, l’hygiène et la sécurité. Son co-gérant, Yvon Martinet*, revient sur la stratégie poursuivie. (Novembre 2010)

Décideurs. Vous avez exercé près de vingt ans au sein de prestigieux cabinets d’avocats d’affaires comme De Pardieu Brocas Maffei & Leygonie (aujourd’hui De Pardieu Brocas Maffei). Pour quelles raisons avez-vous décidé de créer, avec Patricia Savin, la boutique SMA en 2002 ?
Yvon Martinet. Patricia et moi avions envie d’élargir notre périmètre d’intervention. Nous ne voulions plus être seulement considérés comme une équipe support du pôle corporate, banque ou immobilier d’une grande firme full service. Or, pour exercer notre activité de façon transversale – le droit de l’environnement emprunte autant au droit administratif qu’au droit civil et au droit pénal –, la création d’un cabinet de niche s’est imposée.
En outre, appartenir à une grosse structure parisienne pouvait freiner les autres avocats de la place pour nous faire intervenir en appui sur leurs dossiers.

Décideurs. Le cabinet est allé au bout de sa démarche en obtenant une triple certification SMI QSE dès 2004. Pourquoi ce projet vous tenait-il à cœur ?
Y. M. Il s’agissait avant tout d’une démarche managériale, en plus d’être une expérience transversale partagée avec certains de nos clients. Ce projet nous permet d’être entièrement cohérents avec l’activité du cabinet. Grâce à cette triple certification (ISO 9001, ISO 14001, OHSAS 18001) et à nos locaux HQE, SMA est probablement le cabinet de niche le plus intégré en matière de développement durable.

Décideurs. Pour certains, le modèle économique du cabinet de niche n’est pas viable à long terme. Qu’en pensez-vous ?
Y. M. Certaines activités sont par essence dépendantes du cycle économique. Je pense bien sûr essentiellement au M&A et au private equity. Toutefois, les cabinets de spécialités sont, en principe, moins exposés au cycle.
Les clients sont par ailleurs toujours à la recherche d’une signature. Cette signature, ils peuvent la trouver auprès d’une firme orientée corporate ou auprès d’une boutique d’experts dans leur domaine.
En tout cas, notre métier de spécialistes de l’environnement est loin d’être épuisé. À titre d’exemple, avec la loi Grenelle II du 12 juillet 2010, quelque 180 décrets sont en attente. Les clients vont avoir besoin de décryptage, nous avons du travail en perspective !
Rétrospectivement, notre modèle a fait ses preuves : en neuf ans, SMA est passé de sept avocats à plus de vingt professionnels et le chiffre d’affaires a suivi.

Décideurs. SMA est à l’origine de la création du réseau Droits croisés. Pouvez-vous revenir sur cette initiative?
Y. M.  Le projet est né d’une discussion entre Christiane Féral-Schuhl et moi alors que nous marchions entre le palais de Justice et la Concorde, un jour de grève en 2008. Christiane Féral-Schuhl et Bruno Grégoire Sainte-Marie venaient de quitter le cabinet Salans pour créer leur propre boutique en IP/IT. Nous avons alors eu l’idée commune de développer un réseau d’équipes spécialisées et reconnues dans leur domaine : l’IP/IT pour Christiane et Bruno, l’environnement pour SMA, la fiscalité (avec le cabinet Arsene Taxand) et le droit social (avec La Garanderie & Associés). Les échanges de dossiers sont facilités, nous organisons des tables rondes pour nos clients, etc.

Décideurs. Les réseaux sont donc de formidables tremplins pour un cabinet de niche ?
Y. M. Tout à fait. En termes de développement, c’est un bond en avant considérable. D’ailleurs, au-delà de Droits croisés, nous avons intégré dès 2004 l’alliance européenne Iurope. Avoir une dimension multiculturelle et internationale pour une boutique de la taille de SMA est plutôt atypique, mais cohérent avec les dernières évolutions du marché.

Décideurs. Quelle est votre vision du cabinet pour le futur ?
Y. M. Notre modèle a toujours été la firme américaine spécialisée en environnement, Beveridge & Diamond. Né à Washington DC en 1974, ce cabinet est aujourd’hui présent à New York, San Francisco, Boston et Austin. Il regroupe maintenant une centaine de professionnels. Ce succès outre-Atlantique nous a confortés dans notre projet.
Depuis 2002, SMA a imposé sa marque dans son domaine d’activité. Nous pouvons dorénavant passer à une seconde étape et franchir un nouveau seuil en termes d’activités et d’effectifs. Nous cherchons plus particulièrement à nous ouvrir aux domaines de la santé, des biotechnologies, de l’urbanisme, etc. Avec nos locaux actuels, nous avons de la place pour croître ! 

*Yvon Martinet est candidat au poste de vice-bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris, aux côtés de Christiane Féral-Schuhl.

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