Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Cnil, compte parmi les vingt Français sur lesquels nous avons choisi de parier avec optimisme et fierté en 2016…

Aide aux entreprises pour la transition numérique, lutte pour la protection des données des Français et des Européens, présidence du G29… la présidente de la Cnil est extrêmement visible et présente sur tous les fronts. Son credo : réalisme et pragmatisme pour l’innovation.

 

Décideurs. Comment la Cnil peut-elle s’imposer face à la Commission européenne dans le dossier Safe Harbor ?

Isabelle Falque-Pierrotin. La Cnil ne se bat pas contre la Commission européenne ou les États-Unis mais contre le Safe Harbor, un outil de gestion du flux des données vieux de dix ans. Le G29 s’est mis en ordre de marche en moins de dix jours après la décision de la Cour européenne1. Nous aurions pu décider d’appliquer ce jugement immédiatement mais nous avons privilégié une période transitoire pour offrir aux acteurs l’opportunité de prendre leurs responsabilités. Nous exerçons une pression politique très forte sur la Commission pour qu’elle négocie avec les États-Unis et obtienne de son département du commerce des engagements avant fin janvier. Cependant, une partie de la discussion lui échappe et les États européens devront signer un accord intergouvernemental contraignant pour l’accès des données des citoyens européens aux États-Unis. L’idée n’est pas d’empêcher la coordination des services de renseignement.

 

Décideurs. Quels nouveaux pouvoirs pour la Cnil avec le futur règlement européen ?

I. F.-P. Il y aura une hausse du montant des amendes, même si la Cnil est déjà bien armée. Le règlement opère surtout une mise à niveau de la capacité d’action des autorités européennes. Le texte met aussi en place un schéma de coopération beaucoup plus intégré avec un nouvel organisme : l’European Data Protection Board. Ce qui va changer ? Un dossier comme celui du déréférencement face à Google sera traité avec la menace d’une forte sanction européenne, loin des tâtonnements de l’été dernier. 

 

Pourquoi on parie sur elle : parce qu’elle ne craint pas de se frotter aux Gafa.

Taux de réussite : 90 %

Sa réputation : son action de régulation est saluée par les entreprises.

 

Pascale D’Amore

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