Avec des hypothèses de croissance irréalistes, le gouvernement perd toute crédibilité.
« C'est un discours de vérité que je veux adresser aujourd'hui », indiquait Michel Sapin avant de communiquer les nouvelles prévisions de croissance pour 2014 et 2015. La vérité n’est pas flatteuse, les mensonges non plus. Pour 2014, le taux de croissance ne sera que de 0,4 %, contre 1 % annoncé précédemment, et pour 2015, il ne devrait s’élever qu’à 1 %, contre 1,7 % lors des dernières prévisions. Mais le discours vérité s’est arrêté là puisque quelques minutes après le ministre des Finances annonçait les estimations de déficit pour les années à venir. Selon lui, il devrait être ramené à 4,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2015 et à 3 % en 2017. Jusque-là, pourquoi pas, on a envie de le croire.

0,6 point de croissance en moins, c’est 0,3 point de déficit public en plus

Sauf que les hypothèses de croissance avancées ne sont pas du tout réaliste. Dans la loi de programmation des finances publiques qui sera présentée en Conseil des ministres le 1er octobre, l’exécutif table sur une croissance de 1,7 % en 2016 et 1,9 % en 2017. Difficile à croire alors que la France est enlisée dans une croissance comprise entre 0 % et 0,5 % entre 2012 et 2014 et que Bercy a revu ses prévisions à la baisse pour 2015, avec seulement 1 % de croissance. Si ces objectifs ne sont pas atteints, ils auront un impact lourd sur le déficit puisque 0,6 point de croissance en moins, c’est 0,3 point de déficit public en plus en raison de l’impact sur les recettes fiscales.

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