Après la suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale, la prime Macron ou encore le "quoi qu’il en coûte", le président-candidat souhaite mettre en place de nouvelles mesures pour favoriser le pouvoir d’achat. Fin de la redevance audiovisuelle, baisse des impôts de succession, solidarité à la source… Tour d’horizon de mesures qui toucheraient directement les Français.

Immigration, santé, environnement, retraites… Si ces sujets ont pesé dans la balance lorsque les Français se sont retrouvés devant les urnes le 10 avril dernier, c’est bien le pouvoir d’achat qui a été le plus déterminant. Selon un sondage Ipsos – Sopra Steria pour Radio France, France Télévisions, France 24, Public Sénat ou encore Le Parisien, ce thème a fait partie des enjeux qui ont le plus compté pour 58 % des citoyens lorsqu’il s’est agi de choisir un bulletin de vote. Il faut dire que le retour de l’inflation et les risques que fait peser la guerre en Ukraine, notamment sur les prix de l’énergie, n’ont pas échappé aux Français.

Le pouvoir d’achat n’est pourtant pas une problématique nouvelle et, à chaque élection, les candidats tentent de se démarquer par des mesures percutantes. L’une des propositions phares d’Emmanuel Macron en 2017 était la fin de la taxe d’habitation. Celle-ci est progressivement actée. En 2021, 80 % des contribuables ne la payaient plus, quand les 20 % restants bénéficiaient d’un allégement de 30 %. Allégement qui montera à 65 % cette année. Et l’an prochain, plus aucun foyer ne versera cette taxe sur sa résidence principale.

L’an prochain, plus aucun foyer ne versera la taxe d’habitation sur sa résidence principale

Pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, le Président a également mis en place la prime dite Macron. Cette prime exceptionnelle permet aux employeurs de verser aux salariés gagnant moins de trois fois le Smic une prime exonérée d’impôts et de cotisations sociales.

Outre ces dispositifs qui ont marqué les esprits, la crise sanitaire a poussé le Président à prendre des mesures d’urgence pour sauver les entreprises et le pouvoir d’achat, et ce "quoi qu’il en coûte". Les Français en ont vu directement les effets avec la mise en place massive de l’activité partielle indemnisée. Les mesures de soutien aux entreprises ont, quant à elles, permis de limiter le nombre de faillites et de continuer à inverser la courbe du chômage.

Selon l’OFCE, les baisses d’impôts et les créations d’emploi ont permis aux Français de gagner en moyenne 300 euros

En tout, selon l’OFCE, les baisses d’impôts et les créations d’emploi ont permis aux Français de gagner en moyenne 0,9 % par an de revenu disponible entre 2017 et 2022, soit 300 euros. Dans le détail de cette étude publiée mi-mars, les mesures fiscales et sociales ont plutôt profité aux classes moyennes, notamment aux "actifs occupés qui bénéficient de beaucoup de mesures comme la prime d’activité ou la défiscalisation des heures supplémentaires". Tandis que les retraités ont "plutôt (été) mis à contribution".

Réduire davantage la fiscalité

Pour la nouvelle mandature qu’il brigue, Emmanuel Macron propose 7 milliards d’euros de baisse d’impôts. Parmi les mesures avancées, l’une fait écho à la suppression de la taxe d’habitation : la fin de la redevance audiovisuelle, qui ferait gagner 138 euros par an aux Français détenteurs d’une télévision. Le président sortant entend également s’adapter aux évolutions de la société en permettant aux couples en union libre - soit un couple sur cinq selon l’Insee - de mutualiser leurs déclarations d’impôt. Ce qui était jusqu’ici réservé aux ménages mariés ou pacsés.

Un travail qui paie mieux

En ce qui concerne les revenus, le candidat envisage de tripler la prime Macron, pour la porter jusqu’à 6 000 euros par an. L’an dernier, près de 4 millions de salariés ont touché cette prime exceptionnelle versée par les employeurs sur la base du volontariat. En moyenne, les travailleurs concernés ont perçu 506 euros, soit 2 milliards d’euros.

La "grande mesure sociale" du programme d’Emmanuel Macron ? "La solidarité à la source"

Autre avancée, présentée comme "la grande mesure sociale de son programme", Emmanuel Macron souhaite mettre en place "la solidarité à la source". C’est-à-dire permettre aux personnes concernées par des prestations sociales de percevoir celles-ci automatiquement. Une manière pour le Président de réduire la pauvreté (les prestations n’étant pas toujours réclamées par les bénéficiaires potentiels) tout en luttant contre la fraude. En revanche, les personnes touchant le RSA devront consacrer 15 à 20 heures par semaine à une "activité leur permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation en insertion, soit d’emploi".

Moins d’impôts sur les successions

Tout comme sa concurrente du Rassemblement national, Emmanuel Macron souhaite réduire les frais de succession. Son objectif ? Prendre en compte l’évolution des prix de l’immobilier et faire un geste en faveur de la "transmission populaire". Concrètement, le candidat a annoncé une augmentation de l’abattement de droits de succession en ligne directe de 150 000 euros, contre 100 000 actuellement. Pour les petites et moyennes successions en ligne indirecte, un abattement de 100 000 euros serait mis en place. Un paquet de mesures qui fera le poids dimanche 24 avril face à Marine Le Pen ?

OV

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