Spécialisée dans le capital-investissement, la société de gestion 123 IM qui gère aujourd’hui un encours d’ 1,3 milliard d’euros vient d’ouvrir son capital. Rencontre avec Xavier Anthonioz et Marc Guittet, président et directeur associé, pour expliquer le choix de ce nouvel actionnariat.

Décideurs. Comment cette ouverture de capital s’inscrit-elle dans l’histoire d’123 IM ?

Marc Guittet.  Dès 2001, lorsqu’Olivier Goy a fondé 123 IM, la volonté était de démocratiser l'accès au capital-investissement. Puis, Xavier Anthonioz l’a rejoint avec Richard Allanic. Le fil rouge de l’équipe a toujours été d’innover pour lever les contraintes d’accès à l’investissement privé. Nous étions en avance dans la démocratisation du private equity. Dès 2002, nous avons commencé à mettre à disposition de notre réseau de prescripteurs et d’investisseurs privés chefs d’entreprise un fonds de fonds accessible dès 4 000 euros, en 2005 nous proposions nos premiers feeders puis en 2010 une offre d’expertise sur mesure permettant le remploi du produit de cession. La disparition de Richard Allanic en 2012 a repoussé notre volonté d’ouverture de capital. C’est à partir de 2018 que nous avons élargi notre approche aux investisseurs institutionnels. 2022 était le bon moment pour ce tour de table, il permet justement de redistribuer la valeur à tous ceux qui ont contribué à notre histoire.

"l’équipe de direction souhaitait aussi rester majoritaire, et nous voulions des investisseurs bienveillants et de long terme"

Pourquoi avoir choisi comme actionnaires des familly offices et non des GP Stakes dédiés aux sociétés de gestion ?

Xavier Anthonioz. Nous avons rencontré beaucoup de monde, des fonds, des banques privées, des institutionnels, mais le choix s’est porté sur des familles, et des entrepreneurs stratégiques comme la famille Louis-Dreyfus [Celeste Management, Ndlr] et Spice Capital, ou encore Jean-Philippe Cartier de H8 Invest. Leurs profils entrepreneuriaux nous obligent à être innovants aussi bien pour servir les entrepreneurs que les distributeurs. Notre choix s’est aussi porté sur des familles avec un deal flow international, ce qui correspond à notre feuille de route. Enfin, l’équipe de direction souhaitait aussi rester majoritaire, et nous voulions des investisseurs bienveillants et de long terme, c’est le cas des familly offices.

Cette nouvelle classe d’actionnaires minoritaires va-t-elle influencer votre stratégie de développement ?

M.G. Nous tenions à cibler les banques privées et les familly offices, c’est-à-dire une clientèle plus haut de gamme, qui contribuera à nous structurer. Nous voulons également nous développer sur la dette privée notamment dans l’infrastructure, l’hôtellerie et le logement toujours, en embarquant, comme nous avons l’habitude de le faire, les épargnants tout en remettant nos stratégies d’investissement dans un contexte national.

Comment souhaitez-vous adapter votre offre aux nouvelles tendances de l’épargne ?  

X.A. Nous voulons devenir le “one stop shop” du private equity en France. Nous tenons pour cela à renforcer nos expertises actuelles notamment en recrutant de nouveaux profils au sein des équipes sectorielles mais aussi en se rapprochant d’équipes complémentaires, sur le venture, le fonds de fonds ou l’infrastructure. Aussi, nous souhaitons accélérer la digitalisation de notre offre à travers la création d’une nouvelle plateforme de distribution B to B.

Propos recueillis par Céline Toni

 

Photo : Xavier Anthonioz et Marc Guittet, président et directeur associé de 123 Investment Managers

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