Spécialiste de la formation professionnelle en ligne, Edflex est à la conquête du marché européen. Avec l’acquisition d’OfCourseMe, un des acteurs italiens du digital learning, l’entreprise appuie sa position de leader de l’agrégation de contenus de formation. Philippe Riveron, cofondateur et président de la société, revient sur sa stratégie de croissance et les axes de développement d’Edflex.
Philippe Riveron (Edflex) : "Nous souhaitons développer un leader européen de la formation digitale"
Décideurs. Comment l’idée de fonder Edflex vous est-elle apparue ?
Philippe Riveron. Notre idée est partie d’un constat simple : l’obsolescence des compétences est de plus en plus rapide selon l’OCDE. De nos jours avec les progrès technologiques, la durée de vie des compétences, notamment techniques, est passée de trente ans en 1987 à deux ans.
Vous venez d’acquérir OfCourseMe, que vous apporte ce rapprochement ?
Nous entrons actuellement dans la phase d’intégration. OfCourseMe est notre équivalent mais en Italie. Cette nouvelle acquisition offre un support technologique de pointe notamment avec l’utilisation de l’intelligence artificielle sur la plateforme. Celle-ci fait correspondre les contenus disponibles avec les besoins de nos clients. La plateforme répond à des demandes de formation dans différents secteurs d’activité comme la banque, les assurances. Nous disposons ainsi de 70 000 ressources validées et sélectionnées par les experts métiers. Pour ce qui est des produits, nous possédons désormais du contenu en italien grâce à la centaine de partenariats avec des éditeurs. Enfin, cela nous permet d’accéder au marché italien qui est aussi intéressant que prometteur. Il est, en effet, en pleine digitalisation. Notre ambition est de devenir leader européen de la formation professionnelle en ligne en proposant une alternative crédible aux entreprises européennes face aux concurrents asiatiques et américains.
"Avec Edflex, les grands comptes européens disposent d’une offre alternative crédible."
Quelle est la prochaine étape de votre stratégie de développement ?
Nous souhaitons continuer à signer des partenariats. L’ouverture en Italie est une étape importante, mais nous sommes toujours en réflexion concernant les marchés du Royaume-Uni ou de l’Allemagne et voulons poursuivre notre croissance externe. Pour y parvenir, nous avons eu recours à deux levées de fonds en 2021 et 2023 à hauteur de 5 millions d’euros pour la première en ciblant la tech et 12 millions d’euros en série B pour la seconde dédiée à notre croissance à l’international, notamment avec l’acquisition d’OfCourseMe afin de renforcer notre position en tant qu’agrégateur de contenus. Nos investisseurs étaient Maif Avenir, Crédit mutuel Arkea et Educapital. Côté avocats, le cabinet Alérion nous a accompagnés. Désormais, les grands comptes européens disposent d’une offre alternative crédible.
Quel est votre objectif ?
Nous comptons actuellement 1,5 million d’utilisateurs ; le but est d’atteindre les 10 millions d’usagers en 2027. En ce qui concerne la communication, nous souhaitons faire résonner cette ambition européenne. C’est pourquoi, nous déployons tous les canaux de communication : aussi bien à l’écrit qu’à travers les réseaux sociaux, et nos événements comme l’Open education night. Une soirée consacrée à la formation tout au long de la vie qui rassemble plus de 400 invités et où nous animons des débats. Nous nous adressons à de grandes entreprises comme Air France, Total, Safran, le Crédit agricole qui font déjà partie de nos clients.
Propos recueillis par Laura Guetta Dray