Luc Querton (Altares-D&B) : "La Sales intelligence, est un levier de croissance indispensable pour les entreprises"

Décideurs. Alors qu’Altares-D&B fusionne avec Manageo, pouvez-vous revenir sur la genèse de cette association ?

Luc Querton. Les deux entités coexistaient depuis plusieurs années. Manageo est une filiale du groupe Altares, spécialisée sur les solutions Sales et marketing digitales. Nous avons souhaité développer une partie du marché dont l’offre avait été confiée à Manageo. Le groupe est une référence internationale sur le haut de la chaîne de la donnée, alliant la création de solutions de pilotage et d'indicateurs sur la santé économique et extra-financière des entreprises, l’analyse conformité et risque crédit. En parallèle, Manageo dispose d’une force de frappe sur le segment mid-market, et les TPE-PME. La société a depuis longtemps créé des outils pour accompagner le développement commercial des entreprises, les aider à générer des leads et du trafic sur leur site à l’aide de la publicité programmatique, entre autres. La fusion avec Altares a permis de créer en 2024 le pôle Sales Intelligence by Altares. Nous avons mis en place un programme de convergence pour intégrer les équipes et fournir aux clients une solution unique, en associant l’expertise d’Altares et celle de Manageo. Une nécessité pour les entreprises, dans le cadre d’une économie fébrile.

"Le marché des solutions de Sales intelligence croît en moyenne entre 10 et 12 %"

Dans quelle mesure les solutions de Sales intelligence sont importantes dans le contexte actuel ?

Au cours de l’année qui vient de s’écouler, la France a connu plus de 2 000 cessations de paiement, et près de 60 000 entreprises sont en difficulté, ce qui aura pour conséquence, à terme, de détruire des emplois. Dans ce contexte, la Sales intelligence, c’est-à-dire les outils et méthodes qui collectent et traitent des données pour la prospection B2B, est un levier de croissance indispensable pour les entreprises. Le marché des solutions de Sales intelligence croît en moyenne entre 10 et 12 % par an quand l’économie se porte bien, et dans le cas contraire la croissance est plutôt autour  de 8 à 9 %. Ces chiffres attestent de l’importance des données aux niveaux granulaires, agrégées et aussi synthétiques, même dans un contexte de ralentissement de l’économie. Au sein du groupe Altares, nous avons l’expertise et les équipes pour performer au-delà de ces seuils.

Aujourd’hui, qui sont vos clients ?

Nous nous adressons à tous les secteurs et aux acteurs privés comme publics. La performance commerciale nous concerne tous. Nous avons pour ambition de devenir un tiers de confiance sur tout le marché, notre groupe a démontré son efficacité pour maximiser la prospection commerciale et donc le chiffre d’affaires de nos clients. Altares et Manageo possèdent une connaissance très fine des acteurs économiques, ce qui nous permet de développer des offres sur mesure pour qu’ils puissent définir des cibles pertinentes, déployer des campagnes de marketing digital et générer des contacts qualifiés afin de maximiser la croissance de leurs ventes.

Comment avez-vous organisé vos équipes pour mettre en œuvre la fusion entre Altares et Manageo ?

Il s’agit d’une convergence orientée croissance, nous ne nous séparons de personne, au contraire plusieurs postes sont ouverts, et nos équipes ont été réorganisées par pôles fonctionnels. Nous disposons de l’équipe produits la plus riche du marché, avec les data analystes les plus brillants. En parallèle, nous avons structuré notre branche commerciale de Sales intelligence pour qu’elle dispose d’un accès aux grands comptes historiquement traités par Altares. C’est un fer de lance unique pour soutenir la croissance commerciale de nos clients.

"le second semestre 2025 devrait être plutôt positif"

En tant que CEO, quelle vision avez-vous de la croissance des entreprises aujourd’hui ? Sur quoi le tissu entrepreneurial français peut-il se baser pour croître ?

Cela dépend évidemment des secteurs, mais je suis assez optimiste. L’épargne n’a jamais été aussi élevée et avec les taux d’intérêt qui repartent à la baisse, il y aura un appel à la consommation qui relancera la croissance sur les marchés. À ce titre, le second semestre 2025 devrait être plutôt positif. Cela devrait d’ailleurs coïncider avec le rythme de développement de notre offre. Nous serons au rendez-vous quand la reprise sonnera.

Céline Toni