Chaque semaine, Décideurs vous propose un focus sur une start-up prometteuse ou un acteur incontournable de la tech française. Aujourd’hui, Glowee.

La lumière artificielle représente 19% de la consommation d’électricité mondiale. Pour contribuer à infléchir ce chiffre et prendre sa part dans l’effort nécessaire vers davantage de sobriété énergétique, Sandra Rey a eu une idée lumineuse : utiliser les bactéries marines bioluminescentes afin de produire de la lumière différemment.

Changement de paradigme

L’aventure Glowee commence en 2014 avec le prix ArtScience qu’obtient sa fondatrice durant son cursus d’étudiante en design industriel. Alors qu’elle regarde un documentaire sur les poissons venus des abysses, elle fait le lien entre leur capacité à émettre de la lumière et la nouvelle législation qui met un terme à l’éclairage nocturne des vitrines. Si les vers luisants, les pieuvres ou encore les méduses sont capables de produire de la lumière, pourquoi ne pas les imiter ?

Lumière naturelle

Tout repose sur le principe de bioluminescence, à savoir la capacité d’un organisme vivant à produire et émettre de la lumière grâce à une réaction chimique. Glowee sélectionne et élève des bactéries marines dont elle modifie la chaleur de l’environnement, ainsi que l’apport en nutriments afin d’engendrer cette réaction lumineuse. Un procédé qui possède l’avantage d’être réplicable à l’infini et ne produisant aucun déchet, comme l’a rappellé Sandra Rey au micro de BFM Paris Île-de-France. Les bactéries sont ensuite réparties dans une solution gélifiée et placées dans des capsules apposables sur tout type de surface : mobilier urbain, éclairage des vitrines, zones difficiles d’accès, panneaux signalétiques… Les possibilités d’usage sont infinies. Des promesses qui ont valu à la start-up de nombreuses distinctions, dont le prix de l’innovation de la Ville de Paris et plus d’une vingtaine de récompenses internationales. Et ce, alors même que, comme le concède Sandra Rey, la technologie n’est pas encore arrivée à son plein potentiel. Elle n’en a pas moins franchi d'importantes étapes en vue de sa généralisation. Ainsi, alors qu’il fallait attendre 15 minutes pour apercevoir la lumière dans le noir, Glowee peut aujourd’hui concurrencer les ampoules traditionnelles et s’apprête à investir l’espace public.

Ville Lumière

Jusqu’ici, la start-up proposait essentiellement des installations temporaires pour illuminer les événements de clients prestigieux comme Air France, Dassault ou le Ritz. Elle s’apprête à lancer une nouvelle offre de mobilier urbain bioluminescent dont la première installation devrait prendre ses quartiers à Rambouillet, cet automne. La ville souhaite "être le laboratoire grandeur nature pour explorer la place de la bioluminescence dans la ville", ambitionne Nicolas Pollet, son directeur technique. Un premier test avant de faire de la Ville Lumière le phare d’une lumière nouvelle ?

Émile Le Scel

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