Ce millénaire est en train de connaître un nouveau bouleversement induit par l’arrivée des robots. À quoi ressembleront-ils ? Et que seront-ils capables de faire ?
La robotique n’est pas un phénomène nouveau. L’industrie profite de ses bienfaits depuis déjà plusieurs décennies. Mais grâce aux progrès technologiques, le domaine est actuellement en train de vivre une nouvelle révolution et commence enfin à se développer dans le secteur des services. Petit à petit, les robots domestiques envahissent notre intérieur. Certes, ils n’ont pas encore l’apparence ou les capacités des robots de films de science-fiction mais ils sont bien là. Précurseur de ce phénomène, le robot-aspirateur, de forme ronde, est capable de slalomer entre les meubles et de revenir tout seul à sa base pour se recharger. Nao, petit robot humanoïde, pourrait bientôt devenir un compagnon pour toute la famille…

Une question de forme

Ces deux exemples ne sont que la partie émergée de l’iceberg. En réalité, la robotique est déjà beaucoup plus développée que cela. On n’en a seulement pas conscience car la forme n’est pas toujours celle que l’on attend. Ainsi, le grand débat est actuellement de savoir s’il est préférable de robotiser l’environnement dont nous disposons déjà ou bien de créer un environnement robotisé. Prenons un exemple. Si je veux que ma voiture se conduise toute seule, vais-je construire un robot capable de conduire cette voiture ou tout simplement l’intégrer dans le système de la voiture existant ? Cette tendance à créer des objets capables de réfléchir et d’interagir porte désormais un nom : les «?robobjets?». Bref, la robotique rentre par la porte de derrière. Discrète mais petit à petit omniprésente. Le robot humanoïde est une évolution naturelle de cette tendance. Pour certaines tâches, il est impossible de faire autrement. Nos environnements sont faits pour les humains : marches, poignées de porte, obstacles divers… Autant de murailles que les «?robobjets?» ne peuvent pas franchir. Les robots humanoïdes ont donc bien un avenir.

Et l’intelligence ?

Il existe encore un frein majeur à leur développement. Contrairement aux «?robobjets?», la fonction principale des robots ne réside pas dans leur utilisation mais dans la communication qu’ils sont capables d’établir avec l’utilisateur. Or, quand on parle, il y a plus de messages qui passent dans le langage corporel que dans le langage verbal. Les mots ne sont pas suffisants pour transmettre toute la communication. Le risque est d’avoir donc une communication très pauvre, ce qui limite l’usage des capacités du robot. L’intelligence des robots est donc un point clé dans le développement des robots humanoïdes. Le 23 juin dernier, un programme informatique est passé à un cheveu de réussir le test de Turing, une forme de jeu mis au point il y a plus de soixante ans par le mathématicien Alan Turing et censée évaluer le degré d’intelligence artificielle par sa capacité à imiter une conversation humaine. Le programme, développé par une équipe russe et baptisé Eugène, a tenté d’imiter la personnalité d’un jeune garçon de 13 ans. Il est parvenu à tromper 29,2?% des juges, soit un rien en dessous du seuil de 30?% établi par Turing.

Singularité !

Est-ce à dire qu’un ordinateur pourra un jour se substituer à l’être humain ? Si cette idée paraît un peu folle, pour certains scientifiques, elle n’a rien de saugrenu, au contraire. Ce concept porte même un nom : la singularité technologique. À partir de ce moment-là, l’intelligence artificielle sera supérieure à la nôtre de sorte que toutes les innovations ne seront plus produites par des humains mais par des robots. Selon Ray Kurzweil, fondateur de ce concept, la singularité technologique sera atteinte en 2025. Avec les progrès constants des machines et des logiciels, le robot humanoïde de demain pourra donc être plus fort et plus intelligent que nous. Vous avez dit inquiétant ?

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