Après Debout la République, le FN et l'UMP évoquent un changement de nom. Explications.
Pourquoi les partis changent de noms
Pour Debout la République, c’est fait : il est devenu le 12 octobre dernier Debout la France. Parce qu’il « était nécessaire d’être plus clair vis-à-vis des Français », précise Nicolas Dupont-Aignan, son fondateur. Une clarification des plus nuancées. Mais ce parti n'est pas le seul à vouloir changer de patronyme : le FN annonce qu’il pourrait consulter ses adhérents à ce propos, même si Jean-Marie Le Pen s'oppose fermement à ce « restylage », et Nicolas Sarkozy prévoit également la même mesure pour l’UMP.
« La dénomination d’un parti politique est une marque », explique Jean-Luc Mano, conseiller en communication politique. Pour celui qui a conseillé Michèle Alliot-Marie ou Nathalie Kosciusko-Morizet, elle-même militant pour l’abandon de l’actuel « UMP », plusieurs raisons peuvent entraîner le besoin de changement : « Le renouvellement de la ligne politique, une volonté de rupture avec ce qui existe [Europe Écologie-Les Verts en 2009] ou encore un souci de lissage de l’image, à l’instar du Front national ». Cette tendance est surtout vraie pour les rassemblements à droite de l’échiquier politique qui « ne tiennent pas leur singularité dans leur patronyme », précise-t-il. Les partisans de la gauche sont au contraire particulièrement attentifs à conserver l’épithète « socialiste » : SFIO, Nouveau parti socialiste ou PS, pas question, pour l’instant, de laisser tomber la référence idéologique. Manuel Vall s’y était essayé en 2009 au travers d’une tribune, sans succès.
À droite, l’étiquette est davantage associée au leadership d’un homme, et les changements se font à la marge lorsqu’ils ne s’imposent pas. Ainsi l’UDR de la fin des années soixante passe de l’Union de la défense de la République à l’Union des démocrates pour la République. La rupture intervient avec la création de l’écurie présidentielle chiraquienne, le RPR, en 1976. Le changement de nom n'arrivera ensuite qu’avec l’absorption de l’UDF et la naissance de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) au début des années 2000. En 2002, la droite conserve l’acronyme, mais change les mots pour devenir l’Union pour un mouvement populaire.
Rebaptiser un parti politique reste toutefois chose délicate. En 1998, Philippe Séguin n’avait pas réussi à changer le patronyme du RPR. Xavier Bertrand avait lui aussi échoué en 2008 et en 2010 avec l’UMP à qui il souhaitait donner l’appellation plus courte de « Mouvement populaire ». En 2002, Alain Juppé avait également dû renoncer à sa « Maison Bleue ». Il aura fallu les « affaires », Bygmalion au premier chef, et l'élection chaotique interne de l'UMP à l'hiver 2013, pour que le « brand-washing » s'impose.
Pour aller plus loin:
Nicolas Dupont-Aignan : « Le nom d’un parti politique doit être franc »
Jean-Luc Mano : « Le nom d'un parti politique etsune marque »
« La dénomination d’un parti politique est une marque », explique Jean-Luc Mano, conseiller en communication politique. Pour celui qui a conseillé Michèle Alliot-Marie ou Nathalie Kosciusko-Morizet, elle-même militant pour l’abandon de l’actuel « UMP », plusieurs raisons peuvent entraîner le besoin de changement : « Le renouvellement de la ligne politique, une volonté de rupture avec ce qui existe [Europe Écologie-Les Verts en 2009] ou encore un souci de lissage de l’image, à l’instar du Front national ». Cette tendance est surtout vraie pour les rassemblements à droite de l’échiquier politique qui « ne tiennent pas leur singularité dans leur patronyme », précise-t-il. Les partisans de la gauche sont au contraire particulièrement attentifs à conserver l’épithète « socialiste » : SFIO, Nouveau parti socialiste ou PS, pas question, pour l’instant, de laisser tomber la référence idéologique. Manuel Vall s’y était essayé en 2009 au travers d’une tribune, sans succès.
À droite, l’étiquette est davantage associée au leadership d’un homme, et les changements se font à la marge lorsqu’ils ne s’imposent pas. Ainsi l’UDR de la fin des années soixante passe de l’Union de la défense de la République à l’Union des démocrates pour la République. La rupture intervient avec la création de l’écurie présidentielle chiraquienne, le RPR, en 1976. Le changement de nom n'arrivera ensuite qu’avec l’absorption de l’UDF et la naissance de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) au début des années 2000. En 2002, la droite conserve l’acronyme, mais change les mots pour devenir l’Union pour un mouvement populaire.
Rebaptiser un parti politique reste toutefois chose délicate. En 1998, Philippe Séguin n’avait pas réussi à changer le patronyme du RPR. Xavier Bertrand avait lui aussi échoué en 2008 et en 2010 avec l’UMP à qui il souhaitait donner l’appellation plus courte de « Mouvement populaire ». En 2002, Alain Juppé avait également dû renoncer à sa « Maison Bleue ». Il aura fallu les « affaires », Bygmalion au premier chef, et l'élection chaotique interne de l'UMP à l'hiver 2013, pour que le « brand-washing » s'impose.
Pour aller plus loin:
Nicolas Dupont-Aignan : « Le nom d’un parti politique doit être franc »
Jean-Luc Mano : « Le nom d'un parti politique etsune marque »