Lorsque le souverain néerlandais parle d’État providence, le président de la République évoque le modèle social français
Hollande contre Hollande
« L’État providence classique de la deuxième moitié du vingtième siècle est parvenu à des réglementations qui sont devenues intenables dans leurs formes actuelles (…) À tous ceux qui le peuvent, il est demandé de prendre ses responsabilités pour sa propre vie et pour son entourage. »
Imaginez François Hollande, confondant d’honnêteté, s’exprimer en ces termes face à la très souriante Claire Chazal. Improbable, impossible même, tant nos politiques sont passés maîtres dans le maniement de la langue de bois. Cette vérité, crue et anxiogène, c’est cependant le pari (fou ?) de Willem-Alexander, roi des Pays-Bas et de Mark Rutte, son ministre-président.
Ne nous y trompons pas, l’état des finances néerlandaises n’est pas fondamentalement différent de celui de la France. La Haye affichait en 2012 un déficit public de 4,1 %, contre 4,8 % pour Paris. Difficile dans ces conditions de justifier le grand écart politique entre les discours des gouvernants des deux pays.
Hériter à tout prix
Balayons d’emblée le courage et l’obstination de nos responsables qui ne sont vraisemblablement pas en cause. L’explication serait davantage terminologique. Car lorsque le roi de Hollande parle d’État providence, le président de la République évoque le modèle social français. Plus qu’une simple nuance, c’est avec un véritable symbole, devenu tabou, que composent nos gouvernants.
Aussi, loin de la ligne néerlandaise, c’est la survie à tout prix de cet héritage que privilégie l’exécutif. À tort ou à raison ? Tout est affaire d’opinion. Il est en revanche certain que le maintien de notre modèle passe par une amélioration des finances du pays. Or, en l’absence de croissance économique ou d’excédent budgétaire, l’assainissement des comptes publics demeure une chimère politique.
Dans la série des mythologies gouvernementales, l’inversion de la courbe du chômage conserve, elle aussi, une place de choix. On peut, à ce sujet, en appeler à l’anti-Nobel 2013 de mathématiques selon lequel plus une vache est restée longtemps couchée, plus grande est la probabilité de la voir se relever l’instant suivant. Une théorie qui n’est pas sans rappeler la politique française en matière de lutte contre le chômage…
Pierre Netter
Imaginez François Hollande, confondant d’honnêteté, s’exprimer en ces termes face à la très souriante Claire Chazal. Improbable, impossible même, tant nos politiques sont passés maîtres dans le maniement de la langue de bois. Cette vérité, crue et anxiogène, c’est cependant le pari (fou ?) de Willem-Alexander, roi des Pays-Bas et de Mark Rutte, son ministre-président.
Ne nous y trompons pas, l’état des finances néerlandaises n’est pas fondamentalement différent de celui de la France. La Haye affichait en 2012 un déficit public de 4,1 %, contre 4,8 % pour Paris. Difficile dans ces conditions de justifier le grand écart politique entre les discours des gouvernants des deux pays.
Hériter à tout prix
Balayons d’emblée le courage et l’obstination de nos responsables qui ne sont vraisemblablement pas en cause. L’explication serait davantage terminologique. Car lorsque le roi de Hollande parle d’État providence, le président de la République évoque le modèle social français. Plus qu’une simple nuance, c’est avec un véritable symbole, devenu tabou, que composent nos gouvernants.
Aussi, loin de la ligne néerlandaise, c’est la survie à tout prix de cet héritage que privilégie l’exécutif. À tort ou à raison ? Tout est affaire d’opinion. Il est en revanche certain que le maintien de notre modèle passe par une amélioration des finances du pays. Or, en l’absence de croissance économique ou d’excédent budgétaire, l’assainissement des comptes publics demeure une chimère politique.
Dans la série des mythologies gouvernementales, l’inversion de la courbe du chômage conserve, elle aussi, une place de choix. On peut, à ce sujet, en appeler à l’anti-Nobel 2013 de mathématiques selon lequel plus une vache est restée longtemps couchée, plus grande est la probabilité de la voir se relever l’instant suivant. Une théorie qui n’est pas sans rappeler la politique française en matière de lutte contre le chômage…
Pierre Netter