Le travail dominical finit d’opposer la conseillère de Paris et présidente du groupe UMP à l’actuelle maire.
Nathalie Kosciusko-Morizet prône la liberté d’ouvrir le dimanche
Pas un mot. Le Programme d’investissement de la mandature (PIM) présenté par Anne Hidalgo à la presse le 4 décembre dernier aurait pu aborder la question du travail dominical parisien, mais non. Pourtant, la maire de la capitale annonce un vaste plan d’investissement pour l’avenir des Parisiens : dix milliards d’euros, avec comme priorité le logement, les transports, la transition écologique, la ville intelligente et les équipements de proximité. Pourtant, le projet de loi d’Emmanuel Macron qui vise à étendre l’ouverture des commerces le dimanche sera présenté en Conseil des ministres le 10 décembre.
Il n'en fallait pas davantage pour faire bondir le groupe UMP du Conseil de Paris et en particulier sa présidente, Nathalie Kosciusko-Morizet. La même journée, elle cosigne une tribune dans Le Monde intitulée « Que tous les commerces puissent ouvrir chaque dimanche à Paris ! », et est l’invitée d’un petit-déjeuner de la Fondation Concorde sur le thème de l’attractivité de la capitale.
La gauche parisienne frondeuse
« On nous dit que Paris repart. Pas vraiment », entame-t-elle. « Vu le peu de réponse et de dynamisme du pouvoir national et local, on ne peut que regretter la gauche parisienne. La majorité d'Anne Hidalgo est très divisée et penche régulièrement en faveur des frondeurs. »
Des regrets d’autant plus forts que l’opposition parisienne explique ce matin-là préférer une gauche réformiste à la Lyonnaise façon Gérard Collomb « et non une gauche frondeuse. » Elle conclut : « Après la loi Macron qui nous a dit qu'on y allait, on a vraiment des doutes. »
La marque Paris
Ville lumière, métropole touristique, cœur économique de la France… Paris n’en finit pas de faire parler d’elle. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, ce qui sauve encore la capitale, demeurée pour six ans encore aux mains des socialistes, ce sont deux atouts de taille : le projet d'aménagement à l'échelle de la Métropole du Grand Paris et la marque même de Paris, « si profondément ancrée dans la culture mondiale ».
C’est parce que « l’ouverture des commerces le dimanche s'inscrit dans cette attractivité et dans cette marque », qu’elle répond à deux besoins, explique la vice-présidente de l'UMP. Le premier est d’ordre objectif : avec un panier moyen de 145 euros par jour, force est d’admettre que les touristes dépensent peu. « Les touristes doivent dépenser plus, notamment dans le shopping. 70 % des achats effectués dans le quartier du triangle d'or sont détaxés. Imaginez ce que cela donnerait le dimanche. » Prévision effectuée pour les grands magasins du boulevard Hausmmann : « 130 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires. Et le recrutement de près de deux mille personnes. »
Pourquoi la majorité en place refuse-t-elle alors ? « Ils disent que cela salirait le quartier, mais nettoyer le boulevard Haussmann coûte seulement 50 000 euros par an », rétorque Nathalie Kosciusko-Morizet avant de poursuivre mi-ironique, mi-pantoise : « Haussmann n’est même pas classé en zone touristique alors que le Viaduc des Arts si ! »
L’autre critère est d’ordre subjectif : la cité vit 24h/24h et 7j/7j. « On vient y chercher l’excitation d’une métropole », explique-t-elle. S’il on poursuit le dimanche chômé, c’est la « capitale des villes de province que l’on viendra chercher et c'est se condamner à Paris, vie romantique. »
Alors que faire ? Le zonage, solution actuelle qui consiste à créer et agrandir de petites zones délimitées de la capitale où le travail dominical est possible. « Trop compliqué », répond la chef de fil de l’opposition. « Il faut que la totalité du territoire parisien bénéficie de l’autorisation d’ouverture. »
Banaliser le dimanche travaillé ? « Non, cela serait une catastrophe. Le travail ce jour-là doit se faire sur la base du volontariat. Le droit du travail français offre de toute façon une très forte protection autour de cette question. »
Du côté de la Mairie de Paris, réponse attendue sur la question lors d’un vote en février 2015. En attendant, Anne Hidalgo doit conjuguer entre la branche socio-démocrate de sa famille politique, les frondeurs, les élus communistes et les écologistes.
Julien Beauhaire
Il n'en fallait pas davantage pour faire bondir le groupe UMP du Conseil de Paris et en particulier sa présidente, Nathalie Kosciusko-Morizet. La même journée, elle cosigne une tribune dans Le Monde intitulée « Que tous les commerces puissent ouvrir chaque dimanche à Paris ! », et est l’invitée d’un petit-déjeuner de la Fondation Concorde sur le thème de l’attractivité de la capitale.
La gauche parisienne frondeuse
« On nous dit que Paris repart. Pas vraiment », entame-t-elle. « Vu le peu de réponse et de dynamisme du pouvoir national et local, on ne peut que regretter la gauche parisienne. La majorité d'Anne Hidalgo est très divisée et penche régulièrement en faveur des frondeurs. »
Des regrets d’autant plus forts que l’opposition parisienne explique ce matin-là préférer une gauche réformiste à la Lyonnaise façon Gérard Collomb « et non une gauche frondeuse. » Elle conclut : « Après la loi Macron qui nous a dit qu'on y allait, on a vraiment des doutes. »
La marque Paris
Ville lumière, métropole touristique, cœur économique de la France… Paris n’en finit pas de faire parler d’elle. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, ce qui sauve encore la capitale, demeurée pour six ans encore aux mains des socialistes, ce sont deux atouts de taille : le projet d'aménagement à l'échelle de la Métropole du Grand Paris et la marque même de Paris, « si profondément ancrée dans la culture mondiale ».
C’est parce que « l’ouverture des commerces le dimanche s'inscrit dans cette attractivité et dans cette marque », qu’elle répond à deux besoins, explique la vice-présidente de l'UMP. Le premier est d’ordre objectif : avec un panier moyen de 145 euros par jour, force est d’admettre que les touristes dépensent peu. « Les touristes doivent dépenser plus, notamment dans le shopping. 70 % des achats effectués dans le quartier du triangle d'or sont détaxés. Imaginez ce que cela donnerait le dimanche. » Prévision effectuée pour les grands magasins du boulevard Hausmmann : « 130 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires. Et le recrutement de près de deux mille personnes. »
Pourquoi la majorité en place refuse-t-elle alors ? « Ils disent que cela salirait le quartier, mais nettoyer le boulevard Haussmann coûte seulement 50 000 euros par an », rétorque Nathalie Kosciusko-Morizet avant de poursuivre mi-ironique, mi-pantoise : « Haussmann n’est même pas classé en zone touristique alors que le Viaduc des Arts si ! »
L’autre critère est d’ordre subjectif : la cité vit 24h/24h et 7j/7j. « On vient y chercher l’excitation d’une métropole », explique-t-elle. S’il on poursuit le dimanche chômé, c’est la « capitale des villes de province que l’on viendra chercher et c'est se condamner à Paris, vie romantique. »
Alors que faire ? Le zonage, solution actuelle qui consiste à créer et agrandir de petites zones délimitées de la capitale où le travail dominical est possible. « Trop compliqué », répond la chef de fil de l’opposition. « Il faut que la totalité du territoire parisien bénéficie de l’autorisation d’ouverture. »
Banaliser le dimanche travaillé ? « Non, cela serait une catastrophe. Le travail ce jour-là doit se faire sur la base du volontariat. Le droit du travail français offre de toute façon une très forte protection autour de cette question. »
Du côté de la Mairie de Paris, réponse attendue sur la question lors d’un vote en février 2015. En attendant, Anne Hidalgo doit conjuguer entre la branche socio-démocrate de sa famille politique, les frondeurs, les élus communistes et les écologistes.
Julien Beauhaire