Entretien avec le nouveau président de l’Association européenne pour la formation professionnelle.
Christophe Donon (AEFP):« La mobilité pour la formation est le premier pas de la mobilité pour l’emp
Entretien avec Christophe Donon, président, AEFP (par ailleurs directeur de la stratégie de l’Afpa)
Décideurs. Quelle est la photographie de l’AEFP à ce jour ? Quelles sont vos principales missions ?
Christophe Donon. L’Association européenne pour la formation professionnelle a été créée en 1997 à la suite du programme Euroqualification. Cette initiative pionnière visait la construction commune d’un programme spécifique de formation pour les demandeurs d’emploi. Depuis, l’AEFP regroupe trente-cinq organismes de formation en Europe dans dix-huit pays. Ensemble, nous poursuivons une action commune d’accompagnement des politiques publiques européennes. En effet, l’AEFP constitue un carrefour de partenariats pour s’inscrire dans des projets financés par la commission. Sont passés en revue, par exemple, les questions de certification, l’établissement de la grille des niveaux de formation ou encore les prospectives métiers… Mais nous devons aussi gagner en force d’influence afin de parvenir à notre objectif premier qui est de peser réellement sur l’orientation des politiques et des programmes européens, afin d’y donner davantage de pertinence opérationnelle.
Les publics visés par l’Union sont principalement les jeunes, priorité numéro un, les seniors ainsi que les personnes victimes de tout type de discrimination (femmes, handicapés, désocialisés, etc.) Nous avons une portée à la fois sociale et économique car notre préoccupation est de faire apparaître la formation, non plus comme le traitement de publics spécifiques mais comme un vecteur d’accompagnement de la croissance. Cela est cohérent avec notre action à l’Afpa : nous venons de mettre en place un réseau de centres de formation aux « métiers d’avenir ». Pour anticiper à l’horizon 2020, nous travaillons avec les différents secteurs et les entreprises, sur l’évolution des compétences pour déterminer celles nécessaires aux métiers de demain. À partir de ce travail d’écoute et d’observation nous constatons que peu de nouveaux métiers émergent réellement, excepté dans l’univers de l’économie numérique. Il s’agit plutôt de recomposition d’emploi, faisant appel à de nouvelles compétences.
Décideurs. Quelles sont vos relations avec les institutions européennes ?
C. D. Le calendrier est plutôt favorable pour nous avec les derniers changements post-électoraux au Parlement et à la Commisssion. À la rentrée, nous avons prévu de rencontrer les députés européens qui s’intéressent à ces questions afin de renforcer notre visibilité. Traditionnellement, notre réseau a des relations avec le commissaire et la direction générale « éducation et culture », mais il nous faut nous diriger aujourd’hui vers celles de l’emploi et des entreprises et industrie. Avec cette dernière notamment, une question se pose : comment intégrer dans des actions de formation professionnelle la dimension des standards que les entreprises adoptent pour les échanges mondialisés ?
L’AEFP permet de favoriser cette mutualisation de l’ingénierie de formation. Ce réseau favorise aussi la dissémination car un certain nombre d’organismes n’auront pas les moyens de faire ces investissements tout seuls. Ainsi, ils pourront eux aussi bénéficier de l’action permise par les fonds européens.
Décideurs. La mobilité est devenue un véritable enjeu pour les entreprises. Comment doit-elle être appréhendée ?
C. D. La mobilité pour la formation est le premier pas de la mobilité pour l’emploi. En effet, certaines zones d’emploi se développent fortement lorsque d’autres se raréfient. Aujourd’hui, la Commission européenne se base sur une conception de la mobilité transnationale, d’un État membre à un autre. Mais cette vision est dépassée. Par exemple, une mobilité de la région parisienne vers la région Rhône-Alpes n’a pas le même impact qu’une mobilité de la région champenoise vers le Luxembourg. Nous avons besoin, pour le dynamisme de notre économie, de gérer des mobilités interrégionales, dépassant les frontières traditionnelles.
Décideurs. Quelle est la photographie de l’AEFP à ce jour ? Quelles sont vos principales missions ?
Christophe Donon. L’Association européenne pour la formation professionnelle a été créée en 1997 à la suite du programme Euroqualification. Cette initiative pionnière visait la construction commune d’un programme spécifique de formation pour les demandeurs d’emploi. Depuis, l’AEFP regroupe trente-cinq organismes de formation en Europe dans dix-huit pays. Ensemble, nous poursuivons une action commune d’accompagnement des politiques publiques européennes. En effet, l’AEFP constitue un carrefour de partenariats pour s’inscrire dans des projets financés par la commission. Sont passés en revue, par exemple, les questions de certification, l’établissement de la grille des niveaux de formation ou encore les prospectives métiers… Mais nous devons aussi gagner en force d’influence afin de parvenir à notre objectif premier qui est de peser réellement sur l’orientation des politiques et des programmes européens, afin d’y donner davantage de pertinence opérationnelle.
Les publics visés par l’Union sont principalement les jeunes, priorité numéro un, les seniors ainsi que les personnes victimes de tout type de discrimination (femmes, handicapés, désocialisés, etc.) Nous avons une portée à la fois sociale et économique car notre préoccupation est de faire apparaître la formation, non plus comme le traitement de publics spécifiques mais comme un vecteur d’accompagnement de la croissance. Cela est cohérent avec notre action à l’Afpa : nous venons de mettre en place un réseau de centres de formation aux « métiers d’avenir ». Pour anticiper à l’horizon 2020, nous travaillons avec les différents secteurs et les entreprises, sur l’évolution des compétences pour déterminer celles nécessaires aux métiers de demain. À partir de ce travail d’écoute et d’observation nous constatons que peu de nouveaux métiers émergent réellement, excepté dans l’univers de l’économie numérique. Il s’agit plutôt de recomposition d’emploi, faisant appel à de nouvelles compétences.
Décideurs. Quelles sont vos relations avec les institutions européennes ?
C. D. Le calendrier est plutôt favorable pour nous avec les derniers changements post-électoraux au Parlement et à la Commisssion. À la rentrée, nous avons prévu de rencontrer les députés européens qui s’intéressent à ces questions afin de renforcer notre visibilité. Traditionnellement, notre réseau a des relations avec le commissaire et la direction générale « éducation et culture », mais il nous faut nous diriger aujourd’hui vers celles de l’emploi et des entreprises et industrie. Avec cette dernière notamment, une question se pose : comment intégrer dans des actions de formation professionnelle la dimension des standards que les entreprises adoptent pour les échanges mondialisés ?
L’AEFP permet de favoriser cette mutualisation de l’ingénierie de formation. Ce réseau favorise aussi la dissémination car un certain nombre d’organismes n’auront pas les moyens de faire ces investissements tout seuls. Ainsi, ils pourront eux aussi bénéficier de l’action permise par les fonds européens.
Décideurs. La mobilité est devenue un véritable enjeu pour les entreprises. Comment doit-elle être appréhendée ?
C. D. La mobilité pour la formation est le premier pas de la mobilité pour l’emploi. En effet, certaines zones d’emploi se développent fortement lorsque d’autres se raréfient. Aujourd’hui, la Commission européenne se base sur une conception de la mobilité transnationale, d’un État membre à un autre. Mais cette vision est dépassée. Par exemple, une mobilité de la région parisienne vers la région Rhône-Alpes n’a pas le même impact qu’une mobilité de la région champenoise vers le Luxembourg. Nous avons besoin, pour le dynamisme de notre économie, de gérer des mobilités interrégionales, dépassant les frontières traditionnelles.