C’est aux hommes de faire vivre les textes et non l’inverse
Qui a peur de la Ve République ?
Ringarde, dépassée, monarchique… Voilà la Constitution de 1958 habillée pour l’hiver. À gauche, chez les Verts et parfois même au centre, les politiques multiplient les sorties et militent pour un renouveau institutionnel. La Ve République a fait long feu, place à la VIe ! Pourquoi pas.
Dans le viseur de ces apprentis constitutionnalistes, deux éléments clés du régime imaginé par le Général de Gaulle. D’abord, le président de la République : trop puissant, incarnation surannée de l’homme providentiel, il symboliserait la centralisation excessive de la France. Ensuite, l’Assemblée nationale : faire-valoir institutionnel à la botte de l’exécutif, elle exercerait son mandat dans la crainte permanente d’une dissolution venue d’en haut.
À l’origine de cette vague réformatrice, qu’on se gardera de critiquer plus avant, tant le sujet dépasse par sa complexité ce qu’un éditorial permet de commenter, rien de plus que l’incapacité du pouvoir actuel à sortir le pays des difficultés qu’il traverse. Un peu comme si Arnaud Montebourg complétait la fameuse citation de François Mitterrand : « Contre le chômage, on a tout essayé … Sauf la VIe République ».
Quand ambition rime avec aberration
Sans doute nos institutions sont-elles améliorables, mais peut-on sérieusement leur imputer la moindre responsabilité dans l’échec actuel du gouvernement ? La Constitution de 1958 confère des pouvoirs exceptionnels au président de la République française. Au point d’en faire l’un des personnages les plus puissants du monde. Cet héritage des « trente glorieuses » que certains dénoncent aujourd’hui, fait plus que jamais figure d’avantage concurrentiel dans le concert des nations. À une réserve près : c’est aux hommes de faire vivre les textes et non l’inverse. Ce qui renvoie à la problématique du personnel politique contemporain.
Incapables de réformer un État assommé par l’endettement et paralysé par la bureaucratie, ces responsables, souvent issus d’une formation unique – l’ENA – et n’ayant, sauf exception, jamais exercé de fonctions dans le « monde réel », s’imaginent aujourd’hui succéder à Michel Debré et Charles de Gaulle. L’ambition est affirmée, l’aberration démontrée, nos institutions, jusque-là, préservées.
Pierre Netter, Rédacteur en chef
Dans le viseur de ces apprentis constitutionnalistes, deux éléments clés du régime imaginé par le Général de Gaulle. D’abord, le président de la République : trop puissant, incarnation surannée de l’homme providentiel, il symboliserait la centralisation excessive de la France. Ensuite, l’Assemblée nationale : faire-valoir institutionnel à la botte de l’exécutif, elle exercerait son mandat dans la crainte permanente d’une dissolution venue d’en haut.
À l’origine de cette vague réformatrice, qu’on se gardera de critiquer plus avant, tant le sujet dépasse par sa complexité ce qu’un éditorial permet de commenter, rien de plus que l’incapacité du pouvoir actuel à sortir le pays des difficultés qu’il traverse. Un peu comme si Arnaud Montebourg complétait la fameuse citation de François Mitterrand : « Contre le chômage, on a tout essayé … Sauf la VIe République ».
Quand ambition rime avec aberration
Sans doute nos institutions sont-elles améliorables, mais peut-on sérieusement leur imputer la moindre responsabilité dans l’échec actuel du gouvernement ? La Constitution de 1958 confère des pouvoirs exceptionnels au président de la République française. Au point d’en faire l’un des personnages les plus puissants du monde. Cet héritage des « trente glorieuses » que certains dénoncent aujourd’hui, fait plus que jamais figure d’avantage concurrentiel dans le concert des nations. À une réserve près : c’est aux hommes de faire vivre les textes et non l’inverse. Ce qui renvoie à la problématique du personnel politique contemporain.
Incapables de réformer un État assommé par l’endettement et paralysé par la bureaucratie, ces responsables, souvent issus d’une formation unique – l’ENA – et n’ayant, sauf exception, jamais exercé de fonctions dans le « monde réel », s’imaginent aujourd’hui succéder à Michel Debré et Charles de Gaulle. L’ambition est affirmée, l’aberration démontrée, nos institutions, jusque-là, préservées.
Pierre Netter, Rédacteur en chef