La vidéo d’une femme réduite en esclavage dans une province de l’ouest du pays suscite une vive émotion dans l’opinion publique. Un fait divers visiblement loin d’être isolé.

Sort réservé aux Ouïghours, absence de liberté de la presse, censure des réseaux sociaux, situation de la joueuse de tennis Peng Shuai, Jeux olympiques d’hiver qui ressemblent à une gabegie écologique, possible rétention d’information sur l’épidémie de Covid-19… La Chine souffre d’un important problème d’image et les défenseurs de la seconde puissance économique du monde doivent rivaliser d’éléments de langage pour présenter le pays sous un jour favorable.

D’autant qu’une autre « affaire » ébranle la Chine. Tout a commencé le 28 janvier. Ce jour-là, un blogueur diffuse une vidéo dans un village dépendant de Xuzhou, ville de 9 millions d’habitants située dans la province du Jiangsu dans l’ouest du pays. On y voit une femme visiblement folle, enchaînée au mur d’un hangar. Sa situation est pire que celle d'un animal : sa nourriture est gelée, de nombreuses dents sont manquante et elle présente des signes de folie. D’après le blogueur, elle est mère de 8 enfants âgés de 2 à 23 ans.

Cette scène ainsi médiatisée met en évidence une situation que les pouvoirs publics chinois tentent de cacher. Selon les données de l’ONU, la Chine compte 117 naissances masculines pour 100 naissances féminines. Un phénomène vieux de plusieurs décennies qui conduit certaines familles rurales à « acheter » des femmes parfois considérées comme esclaves. Des affaires comparables ont été révélées dans le Sichuan ou en Mongolie intérieure. En 2007 le film Blind Mountain du cinéaste Li Yang dénonçait ce phénomène. Les autorités ont choisi d’éteindre l’incendie en parlant de l’affaire sur la plus grande chaîne du pays CCTV. De même, un éditorialiste du Global Times a reconnu que la vente de femmes, si elle est "fréquente dans certaines localités (…) ne doit pas ternir la réussite des JO".

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