Adrien Ménard, CEO et cofondateur de Botify, éditeur du logiciel français de référencement, revient aux côtés de Guillaume Santamaria, associé d’Infravia Capital Partners, spécialisé en growth equity, sur l’arrivée du fonds au capital de sa société. Le secret de la réussite ? L’importance de l’alignement d’intérêts entre un fonds et la société accompagnée.

 Décideurs. Comment Infravia est-il arrivé au capital de Botify ?

Adrien Ménard. Nous connaissions très bien les équipes d’Infravia. À chaque fois que nous échangions les discussions étaient intelligentes. Ils étaient curieux de notre projet, c’est ce qui nous a plu. Au moment où nous décidions de lever des fonds, nous avions d’autres propositions d’investisseurs américains que nous avons déclinées pour avancer avec Infravia. Un choix qui pouvait paraître surprenant de la part d’une start-up française qui cherchait à se développer aux États-Unis. Mais l’intuitu personae, le rayonnement d’Infravia à l’international et leur expertise du secteur nous ont convaincus de choisir un investisseur français.

Guillaume Santamaria. L’histoire n’a pas commencé au moment de l’investissement. Nous connaissions les équipes de Botify, notamment parce qu’Idinvest, fonds pour lequel j’ai travaillé avait participé à de précédents tours de financement. Avec mes équipes d’Infravia, nous observions le cheminement de Botify et leur secteur depuis longtemps. À l’été 2021, toutes les caractéristiques étaient rassemblées pour se lancer dans un investissement et accompagner l’accélération commerciale de la société à l’étranger. Nous étions convaincus que Botify était le meilleur dans son domaine et avions confiance en Adrien et ses équipes.

"Nos projets de développement devaient être compris par le fonds que nous allions choisir afin de faire évoluer la société sur le long terme" Adrien Ménard

Pourquoi avoir choisi un fonds français pour développer la société à l’international ?

A. M. Au-delà de nos besoins de capitaux, nos projets de développement devaient être compris par le fonds que nous allions choisir afin de faire évoluer la société sur le long terme. Longtemps, notre offre a reposé sur l’analyse de données. Aujourd’hui, elle est davantage axée sur l’automatisation de process et l’internationalisation. Ce qu’ Infravia a très bien compris. Cet alignement stratégique nous a permis de devenir leader sur notre marché. Aujourd’hui, 40 % de nos revenus proviennent de l’automatisation et l’évolution de l’intelligence artificielle vers une IA générative va encore renforcer cette part.

Aujourd’hui, comment fonctionne votre binôme ?

A. M. Notre relation repose d’une part sur l’investissement financier, le reporting des résultats et les board meetings, qui sont des temps forts de la gouvernance de Botify. Une fois par an, nous organisons également une journée de réflexion consacrée aux stratégies futures et à l’état du marché. Régulièrement, je contacte Infravia pour avoir des conseils sur des questions commerciales, opérationnelles ou encore des recrutements.

G. S. Notre équipe est dédiée aux besoins des entrepreneurs du digital dont la société a atteint un stade de maturité avancée, ce qui suppose un accompagnement dans l’internationalisation et le développement de nouveaux projets stratégiques. Aujourd’hui, nous aiguillons les équipes pour accélérer le développement commercial, optimiser le financement notamment d’opérations de M&A, et aussi améliorer l’empreinte ESG.

Quels sont les futurs projets pour développer Botify ?

A. M. Comme tous les éditeurs de logiciels, nous nous concentrons sur la croissance profitable. La consolidation avec d’autres acteurs du marché est aussi un axe de développement passionnant. Enfin, les comportements de recherche sur Internet sont en pleine évolution avec l’arrivée de l’IA générative, qui représente une innovation considérable. Botify est particulièrement bien positionné pour profiter de ces opportunités de marché. Les prochaines années vont être à la fois déterminantes et passionnantes.

🔎 Ã€ la loupe 

  • Entrée du fonds : 2021
  • Chiffre d’affaires : 50 M€ dont 85 % en dehors de la France
  • Levée de fonds : série C de 55 M€
  • 450 clients dont la Fnac, le New York Times et Adidas

 

Propos recueillis par Céline Toni