Le choix de ses premiers collaborateurs, un terrain sur lequel l’entrepreneur ne doit pas se tromper.
Entrepreneurs : savez-vous recruter ?
Pour sa sixième édition des Mardis-Raise, la fondation Raise réunissait une quarantaine d’entrepreneurs autour du thème du recrutement. Sur l’estrade, Rodolphe Carle (Babilou), Emmanuelle Barbara (August & Debouzy) et Sylvie Wahl (Coach-up Conseil) sont venus partager leurs expériences.
Faire des économies peut vous coûter cher. Rodolphe Carle insistera sur l’importance d’embaucher les meilleurs profils du marché : eux-mêmes attirent les profils « A ». « Dans la même logique, si vous recrutez un profil médiocre, celui-ci s’entourera de personnes médiocres. Au bout de trois ans votre société aura grandi autour d’une équipe et d’un socle médiocres. » Il reviendra aussi sur la difficulté qu’ont les entrepreneurs à anticiper leurs besoins à six mois. « Il est essentiel de se poser la question des valeurs et du projet. À partir de nos valeurs, nous avons élaboré une colonne managériale et un plan d’action. Une fois que tout cela est en place, que l’on connaît ses besoins, recruter devient beaucoup plus facile. » Très concrètement, pour piloter son business de gestion de crèches, Rodolphe Carle ne cherche pas de requins…
« Article 1, alinéa 1 : quand tout va bien, tout va bien ». Avocate avertie, Emmanuelle Barbara connaît le coût des erreurs de recrutement sur le long terme. « Elles ne se réparent pas… » En excellente position pour observer l’évolution des pratiques et du droit, elle partage ses conclusions avec l’auditoire : « L’État transfère ses devoirs vers l’entreprise, en matière de santé comme en matière de formation. Cela a un impact sur le rôle de l’entreprise dans la Cité, sur ce qu’on attend d’elle. » Elle constate la distorsion féroce qu’il y a entre le code du travail et l’aventure promise par les patrons de start-up à leurs collaborateurs. Rien dans la réglementation ne favorise la fiche de poste changeante, les horaires malléables… les start-up sont par exemple très vulnérables sur le temps de travail. « C’est injuste, on a commencé à travailler pour changer le monde, pas pour compter ses heures. C’est pourtant un passif différé qui vous attend aux prud’hommes en cas de conflit. »
Sylvie Wahl accompagne de nombreuses entreprises dans leurs recrutements et soulignera l’importance des valeurs-clés que sont l’indépendance et la proximité avec le business. « À mesure que l’on grandit, on va recruter des profils issus de grands groupes : ces gens-là ne rejoignent pas une start-up pour s’ennuyer. » Autre réflexe à avoir : celui de prendre des références en toutes circonstances. « Trop d’entrepreneurs négligent cette étape importante qui permet pourtant de gagner un temps considérable dans de nombreux cas. » Dernier conseil enfin, dès que l’on recrute à plusieurs : « Si l’un d’entre vous a un doute, n’y allez pas. » Rodolphe Carle approuvera sans réserve.
L’attribution de stock-options et d’actions gratuites est-elle une bonne idée ? Faut-il recruter un senior ? Comment séduire les meilleurs profils et quelle est la meilleure forme de contrat à adopter* ? Autant de questions qui feront l’objet d’échanges constructifs entre les entrepreneurs et leurs invités, le tout autour d’un verre de… bière. Saint-Patrick oblige !
* Réponse : le CDI
Pierre-Henri Kuhn
Crédit photo : Babilou
Faire des économies peut vous coûter cher. Rodolphe Carle insistera sur l’importance d’embaucher les meilleurs profils du marché : eux-mêmes attirent les profils « A ». « Dans la même logique, si vous recrutez un profil médiocre, celui-ci s’entourera de personnes médiocres. Au bout de trois ans votre société aura grandi autour d’une équipe et d’un socle médiocres. » Il reviendra aussi sur la difficulté qu’ont les entrepreneurs à anticiper leurs besoins à six mois. « Il est essentiel de se poser la question des valeurs et du projet. À partir de nos valeurs, nous avons élaboré une colonne managériale et un plan d’action. Une fois que tout cela est en place, que l’on connaît ses besoins, recruter devient beaucoup plus facile. » Très concrètement, pour piloter son business de gestion de crèches, Rodolphe Carle ne cherche pas de requins…
« Article 1, alinéa 1 : quand tout va bien, tout va bien ». Avocate avertie, Emmanuelle Barbara connaît le coût des erreurs de recrutement sur le long terme. « Elles ne se réparent pas… » En excellente position pour observer l’évolution des pratiques et du droit, elle partage ses conclusions avec l’auditoire : « L’État transfère ses devoirs vers l’entreprise, en matière de santé comme en matière de formation. Cela a un impact sur le rôle de l’entreprise dans la Cité, sur ce qu’on attend d’elle. » Elle constate la distorsion féroce qu’il y a entre le code du travail et l’aventure promise par les patrons de start-up à leurs collaborateurs. Rien dans la réglementation ne favorise la fiche de poste changeante, les horaires malléables… les start-up sont par exemple très vulnérables sur le temps de travail. « C’est injuste, on a commencé à travailler pour changer le monde, pas pour compter ses heures. C’est pourtant un passif différé qui vous attend aux prud’hommes en cas de conflit. »
Sylvie Wahl accompagne de nombreuses entreprises dans leurs recrutements et soulignera l’importance des valeurs-clés que sont l’indépendance et la proximité avec le business. « À mesure que l’on grandit, on va recruter des profils issus de grands groupes : ces gens-là ne rejoignent pas une start-up pour s’ennuyer. » Autre réflexe à avoir : celui de prendre des références en toutes circonstances. « Trop d’entrepreneurs négligent cette étape importante qui permet pourtant de gagner un temps considérable dans de nombreux cas. » Dernier conseil enfin, dès que l’on recrute à plusieurs : « Si l’un d’entre vous a un doute, n’y allez pas. » Rodolphe Carle approuvera sans réserve.
L’attribution de stock-options et d’actions gratuites est-elle une bonne idée ? Faut-il recruter un senior ? Comment séduire les meilleurs profils et quelle est la meilleure forme de contrat à adopter* ? Autant de questions qui feront l’objet d’échanges constructifs entre les entrepreneurs et leurs invités, le tout autour d’un verre de… bière. Saint-Patrick oblige !
* Réponse : le CDI
Pierre-Henri Kuhn
Crédit photo : Babilou
