Sortir gagnant de la cession de son entreprise
Sur le plan psychologique, il est difficile pour un dirigeant d’envisager la cession de son entreprise. Mais lorsque l’heure de la retraite approche, plus il attend, plus son entreprise sera mise en danger. C’est le sens des propos de la députée de la troisième circonscription de l’Hérault, Fanny Dombre-Coste: « Un dirigeant doit préparer la cession comme une étape normale de la vie de l’entreprise. Il doit bien être conscient que plus il anticipe la cession, mieux son entreprise se vendra. »
Être accompagné
La difficulté à lâcher prise s’exerce malheureusement parfois au détriment de la société elle-même. « Si la santé de l’entreprise est menacée par un grand groupe qui souhaite la racheter, il est important que la famille comprenne qu’elle a plus d’intérêts à céder plutôt que de se battre sans avoir la capacité de survivre », souligne ainsi Luc Darbonne, président du Family Business Network France (FBN France). Pour mieux anticiper ce départ, l’ancien président du groupe familial Darégal propose notamment que « les détenteurs fassent le choix de libérer les postes de gouvernance tout en restant dans le capital. Un moyen d’attendre la génération suivante, ou de simplement permettre à l’entreprise d’avoir un noyau capitalistique solide. » Céder ou reprendre une entreprise relève d’un véritable parcours du combattant. Pris par son métier, le chef d’entreprise doit tout de même trouver du temps pour préparer la cession. Et les freins sont d’autant plus forts pour les entreprises de petite taille dont la valeur peut dépendre de la personnalité du patron. En effet, les cédants ont souvent des attentes de prix trop élevées par rapport à l’offre des repreneurs et aux contraintes de financement de la reprise. Un écart qui peut s’expliquer par le fait que le prix de cession est une composante importante des revenus des cédants, futurs retraités. D’où la nécessité pour les dirigeants et potentiels repreneurs d’être bien entourés. Fanny Dombre-Coste confirme : « Les régions doivent structurer une offre d’accompagnement personnalisée autour d’un réseau d’acteurs s’engageant sur la qualité de leurs prestations, à l’instar de ce que le réseau alsacien Ocre a su concrétiser ». Dans les dix ans à venir, il devrait y avoir 700 000 entreprises à céder. Il n’est donc pas trop tard pour prendre dès à présent les dispositions qui s’imposent.
A. F.