Le syndrome de l’imposteur est présent depuis des années dans le monde professionnel. Mais la crise sanitaire semble l’avoir accéléré. Heureusement, il semble possible de prévenir ce mal encore trop peu pris au sérieux.

Un mal-être collectif

L’étude "Anatomie du Travail", publiée par Asana le 5 avril dernier, révèle que l’apparition de la Covid-19 a déclenché chez de nombreux salariés des symptômes d’anxiété et d’angoisse ainsi qu’un syndrome de l’imposteur. Dans les faits, 40% d’employés seraient, victimes de manque de confiance en eux et en leurs accomplissements professionnels. Anne Raimondi, directrice des opérations chez Asana, indique que "la rupture sans précédent qu’a représentée la pandémie a engendré des bouleversements profonds dans notre mode de vie, nous menant notamment à nous questionner sur notre relation au travail. […] Les entreprises doivent aider leurs équipes à se coordonner autour d’un objectif commun […] si elles souhaitent que leurs employés se sentent écoutés, reconnus et appréciés à leur juste valeur". Le pourcentage de salariés souffrant de burnout a baissé (70% l’an passé contre 54% cette année) mais il reste urgent, pour les dirigeants, de réagir et de pallier ce problème de mal-être collectif. L’étude menée par Asana explique que le changement doit être "structurel"* et que les équipes doivent "collaborer à la création de processus globaux mûrement réfléchis".

"40% des employés manquent de confiance en eux"

La jeune génération davantage touchée

Derrière le savant nom de "syndrome de l’imposteur", ce sont des maux concrets qui plongent 66% d’employés français dans la souffrance : sentiment d’épuisement, chute de l’estime de soi, isolement, anxiété… En plus de toucher davantage les femmes, ce phénomène concerne surtout la jeune génération : 63% de salariés issus des générations X et Y sont concernés*. Pour un salarié sur cinq, des ressources sur la santé mentale et des objectifs d’entreprise précis "contribueraient à atténuer les effets du surmenage et du syndrome de l’imposteur" .

La clé : savoir s’arrêter

Afin de prévenir le burnout et lutter contre le syndrome de l’imposteur, l’étude révèle l’efficacité du système "3M". Celui-ci prévoit la mise en place de trois types de pauses (macro, méso et micro) dont le but est d’aider les collaborateurs à se détacher de leurs responsabilités professionnelles et personnelles en faisant retomber le stress et en reprenant des forces physiques et mentales. Ainsi, chaque membre d’une équipe se doit d’évaluer sa propre situation pour déterminer quelle typologie de pause lui convient le mieux et l’intégrer dans son emploi du temps. La pause macro est mensuelle et peut durer une demi-journée ou une journée complète ; la pause méso est hebdomadaire et dure une à deux heures ; la pause micro est quotidienne et ne dure que quelques minutes.

Clémence Galland

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