Manuel da Rocha : "Certaines entreprises voient l'IA comme un danger"
Décideurs. Qu’est-ce que Fairjob ?
Manuel da Rocha. C’est un service de sourcing et de tri des CV qui respecte des critères éthiques.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Nous évaluons les CV par rapport aux demandes détaillées de recrutement. L’ensemble des critères actionnés lors du tri sont transparents et permettent leur traçabilité. Notre système applique strictement l’intégralité de l’algorithme que nous avons créé aux CV en concurrence les uns avec les autres. Pour vous faire une idée, c’est comme si un recruteur sélectionnait des profils selon une quarantaine de critères hiérarchisés au moment de la lecture. L’application sans biais possible de l’algorithme garantit la stricte équité de traitement entre tous les candidats. Ces principes de fonctionnement ont fait l’objet d’une certification par le label Adel.
En quoi votre algorithme est-il différent ?
Les systèmes habituels sélectionnent les CV en les comparant à ceux choisis précédemment. Ainsi, ce sont des profils similaires qui seront toujours mis en avant. Notre service ne se base pas sur les recrutements antérieurs mais sur la constitution du référentiel de compétences et d’expérience propre à chaque entreprise. Il sera utilisé dans le cadre du sourcing pour repérer les profils qui pourraient devenir de bons candidats.
Avez-vous des difficultés à convaincre les entreprises ?
Les plus emballées sont celles qui sont sensibles au sujet d’éthique, qui ont déjà bien avancé en ce qui concerne la RSE. Mais certaines voient l’intelligence artificielle comme un danger, un outil qui remplacerait l’humain et dont il faut se méfier. Or, nous sommes complémentaires et veillons à la bonne articulation entre l’humain et la machine dans la prise de décision. Je crois que dans un contexte de guerre des talents, le recours à Fairjob réduit les délais de réponse aux candidats et contribue à la qualité de la marque employeur.
Propos recueillis par Roxane Croisier