Celle qui tweete à l’oreille des grands patrons trace les contours de son engagement au féminin.
Béatrice Duboisset (TEDx) : « Avoir de l’ambition, ce n’est pas vouloir accéder au pouvoir »
Décideurs. D’où vous vient cette envie de vous engager pour les femmes ?
Béatrice Duboisset. Je ne sais pas ! [rires] C’est un déclic que j’ai eu à 39 ans. Cela tient sans doute à mon histoire personnelle et à mon envie de passer à l’action pour changer l’équation de départ. Les problématiques autour de la mixité et de l’inégalité salariale sont malheureusement le résultat de l’histoire, contrairement aux barrières psychologiques qui sont le fruit d’un conditionnement dont les femmes peuvent encore prendre conscience. C’est précisément cette attitude qui m’interpelle. Avec TEDx Women, je veux porter ce message de la contribution des femmes, à leur échelle, sans nécessairement être sur le devant de la scène.
Décideurs. Les conclusions de l’infographie autour de l’ambition féminine publiée récemment par TEDx Champs Elysées Women sont élogieuses. C’est encore un sujet tabou ?
B. D. C’est surtout un sujet trop extraordinaire ! Il faut une actualité forte comme l’annonce de la candidature d’Hillary Clinton à la présidence américaine ou la Journée internationale des femmes pour que l’ambition féminine soit abordée dans les médias. Résultat, ce traitement ne permet pas aux femmes d’assumer et de verbaliser naturellement leurs ambitions. TEDx Women les y aide notamment grâce au storytelling, une des forces de nos talks.
Décideurs. Vous semblez soutenir les mêmes arguments que ceux développées par Sheryl Sandberg dans son livre Lean in…
B. D. J’adore Sheryl Sandberg, mais je ne crois pas à la théorie selon laquelle les femmes se réalisent uniquement en exerçant un leadership. A tort, on fait trop souvent rimer réussite avec pouvoir. Or avoir de l’ambition, ce n’est pas nécessairement vouloir accéder au pouvoir. Cette idée fausse est en grande partie véhiculée par la société qui met bien trop souvent en lumière des dirigeantes occupant des postes à responsabilités. Sur la scène de TEDx Women, nous présentons des femmes peu connues du grand public. Elles sont chercheuses, s’intéressent aux déchets dans l’espace, œuvrent dans la médecine, transmettent en éduquant ou s’investissent dans l’humanitaire ou dans l’agriculture. Mais surtout, elles assument leurs ambitions en donnant à voir qui elles sont vraiment, ce qu’elles ont eu envie de faire et comment elles y sont parvenues. Il s’agit de délivrer un message d’espoir : assumez-vous !
Décideurs. En décrochant la licence TEDx Women, c’est ce que vous avez fait : vous assumer ?
B. D. Exactement ! C’est en travaillant bénévolement aux côtés de Salah Benzakour, le fondateur de TEDx Alsace, que j’ai découvert cette conférence à la renommée internationale. Alors, je me suis lancée avec les encouragements de Michel Lévy-Provençal pour obtenir la licence de TEDx Champs Elysées Women. Un petit parcours du combattant, avec constitution d’un dossier de candidature, puis de nombreux entretiens où j’ai défendu mon projet, mes valeurs et mes objectifs auprès des fondateurs qui m’ont fait confiance. Pour les convaincre, je leur ai dit que je voulais mettre la marque TEDx au service des femmes peu connues du grand public. C’est mon parti pris : faire sortir de l’ombre des talents féminins pour délivrer un message d’espoir aux femmes présentes dans le public, contribuer à l’émergence de nouveaux visages dans les médias et montrer aux hommes que ces femmes peu connues peuvent aussi les inspirer. Trois mois plus tard, j’organisais avec l’aide de toute une équipe de bénévoles la première édition de TEDx Champs Elysées Women à Paris.
Décideurs. Pour cette seconde édition, vous présentez une dizaine de femmes. Est-ce qu’il y aura pour elles un avant et un après TEDx Women ?
B. D. J’espère ! Avec la formidable équipe de bénévoles qui m’entoure, nous les poussons à sortir de leur zone de confort en allant se présenter sur une scène devant un public. Ce n’est pas rien ! Et si ces femmes ne sont pas destinées à être les stars du 20 heures, elles gagnent en confiance en apprenant à être à l’aise à l’oral, ce qui leur servira tout au long de leur vie.
Propos recueillis par Emilie Vidaud
Photo © Nabou Silaghiu-Rigault
Béatrice Duboisset. Je ne sais pas ! [rires] C’est un déclic que j’ai eu à 39 ans. Cela tient sans doute à mon histoire personnelle et à mon envie de passer à l’action pour changer l’équation de départ. Les problématiques autour de la mixité et de l’inégalité salariale sont malheureusement le résultat de l’histoire, contrairement aux barrières psychologiques qui sont le fruit d’un conditionnement dont les femmes peuvent encore prendre conscience. C’est précisément cette attitude qui m’interpelle. Avec TEDx Women, je veux porter ce message de la contribution des femmes, à leur échelle, sans nécessairement être sur le devant de la scène.
Décideurs. Les conclusions de l’infographie autour de l’ambition féminine publiée récemment par TEDx Champs Elysées Women sont élogieuses. C’est encore un sujet tabou ?
B. D. C’est surtout un sujet trop extraordinaire ! Il faut une actualité forte comme l’annonce de la candidature d’Hillary Clinton à la présidence américaine ou la Journée internationale des femmes pour que l’ambition féminine soit abordée dans les médias. Résultat, ce traitement ne permet pas aux femmes d’assumer et de verbaliser naturellement leurs ambitions. TEDx Women les y aide notamment grâce au storytelling, une des forces de nos talks.
Décideurs. Vous semblez soutenir les mêmes arguments que ceux développées par Sheryl Sandberg dans son livre Lean in…
B. D. J’adore Sheryl Sandberg, mais je ne crois pas à la théorie selon laquelle les femmes se réalisent uniquement en exerçant un leadership. A tort, on fait trop souvent rimer réussite avec pouvoir. Or avoir de l’ambition, ce n’est pas nécessairement vouloir accéder au pouvoir. Cette idée fausse est en grande partie véhiculée par la société qui met bien trop souvent en lumière des dirigeantes occupant des postes à responsabilités. Sur la scène de TEDx Women, nous présentons des femmes peu connues du grand public. Elles sont chercheuses, s’intéressent aux déchets dans l’espace, œuvrent dans la médecine, transmettent en éduquant ou s’investissent dans l’humanitaire ou dans l’agriculture. Mais surtout, elles assument leurs ambitions en donnant à voir qui elles sont vraiment, ce qu’elles ont eu envie de faire et comment elles y sont parvenues. Il s’agit de délivrer un message d’espoir : assumez-vous !
Décideurs. En décrochant la licence TEDx Women, c’est ce que vous avez fait : vous assumer ?
B. D. Exactement ! C’est en travaillant bénévolement aux côtés de Salah Benzakour, le fondateur de TEDx Alsace, que j’ai découvert cette conférence à la renommée internationale. Alors, je me suis lancée avec les encouragements de Michel Lévy-Provençal pour obtenir la licence de TEDx Champs Elysées Women. Un petit parcours du combattant, avec constitution d’un dossier de candidature, puis de nombreux entretiens où j’ai défendu mon projet, mes valeurs et mes objectifs auprès des fondateurs qui m’ont fait confiance. Pour les convaincre, je leur ai dit que je voulais mettre la marque TEDx au service des femmes peu connues du grand public. C’est mon parti pris : faire sortir de l’ombre des talents féminins pour délivrer un message d’espoir aux femmes présentes dans le public, contribuer à l’émergence de nouveaux visages dans les médias et montrer aux hommes que ces femmes peu connues peuvent aussi les inspirer. Trois mois plus tard, j’organisais avec l’aide de toute une équipe de bénévoles la première édition de TEDx Champs Elysées Women à Paris.
Décideurs. Pour cette seconde édition, vous présentez une dizaine de femmes. Est-ce qu’il y aura pour elles un avant et un après TEDx Women ?
B. D. J’espère ! Avec la formidable équipe de bénévoles qui m’entoure, nous les poussons à sortir de leur zone de confort en allant se présenter sur une scène devant un public. Ce n’est pas rien ! Et si ces femmes ne sont pas destinées à être les stars du 20 heures, elles gagnent en confiance en apprenant à être à l’aise à l’oral, ce qui leur servira tout au long de leur vie.
Propos recueillis par Emilie Vidaud
Photo © Nabou Silaghiu-Rigault