C’est la start-up franco-américaine qui pourrait truster le marché du stockage de données à grande échelle. Un mois après avoir été récompensée aux French-American Business Awards*, Scality annonce trois nouveaux contrats d’envergure et la mise en ligne d’une version test de Scality Ring.
L’incroyable escalade de Scality
C’est le genre de deal qui fait définitivement basculer une start-up dans la cour des grands. Scality a annoncé, mercredi 24 juin lors de la French Touch Conference qui se tient à New York, la signature de trois contrats d’envergure qui devraient lui permettre de grignoter de nouvelles parts de marché. Le français Dailymotion, l’américain Deluxe et le britannique Phoenix IT ont rejoint les rangs des entreprises clientes de l’éditeur. Au total, dans le monde, Scality compte déjà plus de 500 millions d’utilisateurs. Un déploiement international très impressionnant pour cette entreprise franco-américaine qui réalise la majorité de son chiffre d’affaires aux États-Unis et au Japon.
Créée par deux Français, Jérôme Lecat et Giorgio Regni, cette pionnière du Software-defined Storage (SDS), installée à Palo Alto, a développé une solution logicielle de gestion d’infrastructure de stockage. Surpassant de loin les technologies SAN et NAS lancées il y a plus de trente ans, le Ring de stockage made in Scality permet aux entreprises de transformer leurs serveurs standards en véritable cloud privé capable d’engranger des pétaoctets de données. À l’heure où l’augmentation des datas stockées engendre une flambée des prix, la start-up impose sa différence en proposant à moindre coût le triptyque gagnant : performance, fiabilité, disponibilité. Sa force : la scalabilité de son système.
« Ce que nous proposons aux grandes entreprises, c’est un système scalable qui se simplifie avec la taille. Autrement dit, plus il grandit, plus il est simple d’utilisation tant techniquement qu’opérationnellement », se félicite M. Lecat.
Succession de succès stratégiques
C’est dans l’un des nombreux passages secrets dont regorge la capitale que le sémillant patron reçoit ce vendredi 19 juin. Sourire vissé aux lèvres, bras de chemise relevés, il s’excuse platement de boulotter sa salade de fruits frais : il n’a pas eu le temps de déjeuner. Il est 16 heures passées. Jet lagged, le serial entrepreneur est en escale dans ses bureaux parisiens où plus de soixante-quinze collaborateurs travaillent d’arrache-pied. Lui y compris. Tout au plus s’autorise-t-il lors de ses soirées parisiennes un break de 23 heures à 1 heure du matin au Silencio – le club sélecte de David Lynch soumis à membership – avant de se remettre la tête dans le guidon une bonne partie de la nuit… Fraîchement débarqué de la Valley où il s’est installé pour être au cœur du réacteur, il s’envole dans quelques jours pour la French Touch Conference à New York. Là, où il devrait créer le buzz. L’homme ne cache pas sa joie ni son impatience.
Depuis un an, sa start-up est montée d’un cran. Et ce n’est que le début. Lancée en 2009, Scality suscite un intérêt croissant chez les entreprises et plus particulièrement les industriels. Si Orange, Comcast, Time Warner Cable, SFR et eTF1 plébiscitent le spécialiste du logiciel de stockage objet, les financiers américains ne devraient pas tarder à se l’arracher. Un constat qui sonne comme un heureux présage. « Les signaux sont tangibles », confirme M. Lecat qui estime à mille le nombre de grandes entreprises françaises dépensant plus d’un million de dollars par an pour des solutions de stockages, contre 20 000 dans le monde. De quoi voir loin, très loin…
L’engouement soudain pour sa start-up, Jérôme Lecat l’attribue « aux succès stratégiques ». Des succès orchestrés par une troupe de 150 collaborateurs que l’entrepreneur français a savamment mis en ordre de bataille en prêchant un management par les valeurs. « Plus que les objectifs, ce sont les comportements qui m’intéressent », martèle cet accro au yoga qui construit les fondations de son entreprise sur une posture humaine commune. Une recette qui a fait ses preuves. En 2014, Scality affichait un taux de croissance insolent de 250 %. Les effectifs sont passés de 56 en 2013 à 150 début 2015. Et avec ces nouveaux contrats, une trentaine de collaborateurs supplémentaires devraient être recrutés avant la fin de l’année aux États-Unis et en France, où la start-up emménagera dans des nouveaux locaux en août prochain.
Coup d’accélérateur
L’entreprise – qui vise la rentabilité en 2017 avec un chiffre d’affaires de cent millions de dollars – a considérablement accéléré son développement dernièrement. L’accord de distribution signé avec HP en novembre a notamment permis aux logiciels de Scality d’être proposés dans le monde entier.
Les trois nouveaux contrats sont une nouvelle pierre à cet édifice. « Cela va représenter quelques millions de dollars sur les trois prochaines années », se réjouit M. Lecat qui compte désormais dans son portefeuille client le britannique Phoenix, l’un des principaux provider de cloud outre-Manche, et la boîte de production hollywoodienne, Deluxe. À ce doublé s’ajoute le français Dailymotion. Cliente depuis un an, la plate-forme de vidéos en ligne renouvelle sa confiance à la start-up en doublant dans les prochains mois sa capacité de stockage à dix-sept pétaoctets. « L'anneau de Scality réduit notre coût total de possession, facilite l’utilisation du serveur standard et rend totalement transparente la mise en œuvre pour les utilisateurs finaux », a déclaré dans un communiqué de presse Pierre-Yves Kerembellec, head of architecture chez Dailymotion.
Cerise sur le gâteau, la start-up a également annoncé ce 24 juin le lancement online de la version test de Scality Ring. Objectif : doper la notoriété du produit en offrant aux utilisateurs une expérience grandeur nature. Du jamais vu. Et à écouter Jérôme Lecat, un travail de titan pour les équipes qui ont planché pendant près d’un an : « Outre les difficultés techniques, il a fallu se mettre dans la peau de l’utilisateur et anticiper chacun des scénarios, comme la disparition d’un serveur par exemple. » Mais le jeu en vaut la chandelle. Car si l’expérience est probante, Scality pourrait sceller très rapidement de nouveaux partenariats.
Un marché très prometteur
Si l’infrastructure IT est historiquement le pré carré des boîtes américaines, Scality s’est taillé une belle part du gâteau. Lentement mais sûrement, l’éditeur de logiciels s’est d’abord attaqué aux opérateurs télécoms avant de conquérir progressivement les grandes entreprises, celles des médias notamment, puis les data centers. Les quatre opérateurs américains du câble sont accrochés à son tableau de chasse. À l’instar de SFR et Orange en France. Même succès au Japon, où la start-up a signé en mars dernier un contrat de distribution stratégique avec Broadband Tower qui s’ajoute à ceux conclus avec Openwave Systems, Zimbra Japan et Two Five. Dans la foulée, Scality a annoncé l’ouverture avant fin 2015 d’une filiale à Tokyo, Scality KK, pilotée par un certain Hiromasa Ebi au track record impressionnant. Cette offensive lancée dans l’Empire du Soleil levant se fait l’écho des opportunités sur un marché où Scality réalise déjà 15 % de son chiffre d’affaires.
Certes, pas de quoi faire trembler les géants américains du stockage de données – EMC et NetApp, le premier totalisant en 2014 un chiffre d’affaires de vingt-quatre milliards de dollars – mais peut-être de quoi les interpeller. À l’instar de la petite cinquantaine de start-up privées non cotées et en croissance qui se livre bataille. Il faut dire que le marché du stockage de données fait des émules tant il est juteux. Aujourd’hui évaluées à cent milliards de dollars, les dépenses des entreprises devraient continuer à progresser entre 2 % et 4 % dans les années à venir. Et au regard de ces montants colossaux, la part du gâteau visé par Scality semble étonnamment dérisoire : « Le segment de marché que nous espérons conquérir à l’horizon 2020 représente cinq milliards de dollars », confirme M. Lecat, qui cible avec Scality Ring le marché des entreprises alignant de très gros besoins de stockage.
« Frugale mais généreux »
Six ans après ses débuts, Scality a pris la voie rapide sur l’autoroute du succès. Il faut dire que Jérôme Lecat n’en est pas à son premier coup d’essai. À 48 ans, ce diplômé des Ponts et Chaussées et titulaire d’un DEA en sciences cognitives a déjà fondé deux entreprises : Internet-Way, l’un des premiers fournisseurs d’accès à Internet en France revendu en 1997, et Bizanga, un éditeur de messagerie cédé en 2010 pour l’équivalent de trois fois le chiffre d’affaires. « Les VCs ont récupéré trois fois leur mise », précise le serial entrepreneur qui cumule sa fonction avec celle de business angel. Récemment, il a placé des billes dans Cubyn, une start-up qui gère la logistique du premier kilomètre pour les sites de e-commerce. Son prochain investissement sera assurément dans Daphni, le fonds de capital-risque de Marie Ekeland : « Elle va vraiment faire bouger les lignes », promet l’entrepreneur sur la pente ascendante.
L’hypercroissance, le fondateur de Scality a appris à l’apprivoiser. « On est forcément meilleur quand on l’a déjà fait », poursuit-il. Et si Jérôme Lecat a sans nul doute adopté l’état d’esprit de la Silicon Valley - do it yourself, straight to the point – il a néanmoins conservé une bonne dose de « frugalité généreuse », sa devise entrepreneuriale. Au point que la start-up vit toujours sur les deniers collectés en 2013 : vingt-deux millions de dollars levés auprès de la fine fleur des VCs de la tech américaine – Menlo Ventures, Iris Capital – et FSN PME, auxquels s’ajoutent les investisseurs historiques Idinvest Partners, Omnes Capital et Galileo Partners qui ont investi quinze millions de dollars en 2010 lors d’une série A et B.
Aussi frugal soit-il, le développement de Scality devrait nécessiter un nouvel apport financier d’ici la fin de l’année. Une réalité que le patron philanthrope – il est à l’initiative de la Sugar Fondation – ne conteste pas : « C’est évident qu’il y aura une nouvelle levée de fonds. » Reste à parier sur le montant qui pourrait bien dépasser le total des fonds levés depuis la création de cette pépite de la tech française.
Émilie Vidaud
? Création en 2009
? Serie A et B de 15 millions de dollars en 2010
? Serie C de 22 millions de dollars en 2013
? 500 millions d’usagers dans le monde
? 25 % du CA réalisé dans le secteur des médias
? + 15 % du CA réalisé au Japon et + 50 % aux États-Unis
? 100 millions de dollars de CA à l’horizon 2017
* Lors de la seconde édition des FABA San Francisco – qui récompense les meilleurs entrepreneurs, entreprises et exécutifs franco-américains locaux – Scality a remporté le trophée d’or dans la catégorie "High Tech plus de vingt millions de dollars en revenus ou financement"
Créée par deux Français, Jérôme Lecat et Giorgio Regni, cette pionnière du Software-defined Storage (SDS), installée à Palo Alto, a développé une solution logicielle de gestion d’infrastructure de stockage. Surpassant de loin les technologies SAN et NAS lancées il y a plus de trente ans, le Ring de stockage made in Scality permet aux entreprises de transformer leurs serveurs standards en véritable cloud privé capable d’engranger des pétaoctets de données. À l’heure où l’augmentation des datas stockées engendre une flambée des prix, la start-up impose sa différence en proposant à moindre coût le triptyque gagnant : performance, fiabilité, disponibilité. Sa force : la scalabilité de son système.
« Ce que nous proposons aux grandes entreprises, c’est un système scalable qui se simplifie avec la taille. Autrement dit, plus il grandit, plus il est simple d’utilisation tant techniquement qu’opérationnellement », se félicite M. Lecat.
Succession de succès stratégiques
C’est dans l’un des nombreux passages secrets dont regorge la capitale que le sémillant patron reçoit ce vendredi 19 juin. Sourire vissé aux lèvres, bras de chemise relevés, il s’excuse platement de boulotter sa salade de fruits frais : il n’a pas eu le temps de déjeuner. Il est 16 heures passées. Jet lagged, le serial entrepreneur est en escale dans ses bureaux parisiens où plus de soixante-quinze collaborateurs travaillent d’arrache-pied. Lui y compris. Tout au plus s’autorise-t-il lors de ses soirées parisiennes un break de 23 heures à 1 heure du matin au Silencio – le club sélecte de David Lynch soumis à membership – avant de se remettre la tête dans le guidon une bonne partie de la nuit… Fraîchement débarqué de la Valley où il s’est installé pour être au cœur du réacteur, il s’envole dans quelques jours pour la French Touch Conference à New York. Là, où il devrait créer le buzz. L’homme ne cache pas sa joie ni son impatience.
Depuis un an, sa start-up est montée d’un cran. Et ce n’est que le début. Lancée en 2009, Scality suscite un intérêt croissant chez les entreprises et plus particulièrement les industriels. Si Orange, Comcast, Time Warner Cable, SFR et eTF1 plébiscitent le spécialiste du logiciel de stockage objet, les financiers américains ne devraient pas tarder à se l’arracher. Un constat qui sonne comme un heureux présage. « Les signaux sont tangibles », confirme M. Lecat qui estime à mille le nombre de grandes entreprises françaises dépensant plus d’un million de dollars par an pour des solutions de stockages, contre 20 000 dans le monde. De quoi voir loin, très loin…
L’engouement soudain pour sa start-up, Jérôme Lecat l’attribue « aux succès stratégiques ». Des succès orchestrés par une troupe de 150 collaborateurs que l’entrepreneur français a savamment mis en ordre de bataille en prêchant un management par les valeurs. « Plus que les objectifs, ce sont les comportements qui m’intéressent », martèle cet accro au yoga qui construit les fondations de son entreprise sur une posture humaine commune. Une recette qui a fait ses preuves. En 2014, Scality affichait un taux de croissance insolent de 250 %. Les effectifs sont passés de 56 en 2013 à 150 début 2015. Et avec ces nouveaux contrats, une trentaine de collaborateurs supplémentaires devraient être recrutés avant la fin de l’année aux États-Unis et en France, où la start-up emménagera dans des nouveaux locaux en août prochain.
Coup d’accélérateur
L’entreprise – qui vise la rentabilité en 2017 avec un chiffre d’affaires de cent millions de dollars – a considérablement accéléré son développement dernièrement. L’accord de distribution signé avec HP en novembre a notamment permis aux logiciels de Scality d’être proposés dans le monde entier.
Les trois nouveaux contrats sont une nouvelle pierre à cet édifice. « Cela va représenter quelques millions de dollars sur les trois prochaines années », se réjouit M. Lecat qui compte désormais dans son portefeuille client le britannique Phoenix, l’un des principaux provider de cloud outre-Manche, et la boîte de production hollywoodienne, Deluxe. À ce doublé s’ajoute le français Dailymotion. Cliente depuis un an, la plate-forme de vidéos en ligne renouvelle sa confiance à la start-up en doublant dans les prochains mois sa capacité de stockage à dix-sept pétaoctets. « L'anneau de Scality réduit notre coût total de possession, facilite l’utilisation du serveur standard et rend totalement transparente la mise en œuvre pour les utilisateurs finaux », a déclaré dans un communiqué de presse Pierre-Yves Kerembellec, head of architecture chez Dailymotion.
Cerise sur le gâteau, la start-up a également annoncé ce 24 juin le lancement online de la version test de Scality Ring. Objectif : doper la notoriété du produit en offrant aux utilisateurs une expérience grandeur nature. Du jamais vu. Et à écouter Jérôme Lecat, un travail de titan pour les équipes qui ont planché pendant près d’un an : « Outre les difficultés techniques, il a fallu se mettre dans la peau de l’utilisateur et anticiper chacun des scénarios, comme la disparition d’un serveur par exemple. » Mais le jeu en vaut la chandelle. Car si l’expérience est probante, Scality pourrait sceller très rapidement de nouveaux partenariats.
Un marché très prometteur
Si l’infrastructure IT est historiquement le pré carré des boîtes américaines, Scality s’est taillé une belle part du gâteau. Lentement mais sûrement, l’éditeur de logiciels s’est d’abord attaqué aux opérateurs télécoms avant de conquérir progressivement les grandes entreprises, celles des médias notamment, puis les data centers. Les quatre opérateurs américains du câble sont accrochés à son tableau de chasse. À l’instar de SFR et Orange en France. Même succès au Japon, où la start-up a signé en mars dernier un contrat de distribution stratégique avec Broadband Tower qui s’ajoute à ceux conclus avec Openwave Systems, Zimbra Japan et Two Five. Dans la foulée, Scality a annoncé l’ouverture avant fin 2015 d’une filiale à Tokyo, Scality KK, pilotée par un certain Hiromasa Ebi au track record impressionnant. Cette offensive lancée dans l’Empire du Soleil levant se fait l’écho des opportunités sur un marché où Scality réalise déjà 15 % de son chiffre d’affaires.
Certes, pas de quoi faire trembler les géants américains du stockage de données – EMC et NetApp, le premier totalisant en 2014 un chiffre d’affaires de vingt-quatre milliards de dollars – mais peut-être de quoi les interpeller. À l’instar de la petite cinquantaine de start-up privées non cotées et en croissance qui se livre bataille. Il faut dire que le marché du stockage de données fait des émules tant il est juteux. Aujourd’hui évaluées à cent milliards de dollars, les dépenses des entreprises devraient continuer à progresser entre 2 % et 4 % dans les années à venir. Et au regard de ces montants colossaux, la part du gâteau visé par Scality semble étonnamment dérisoire : « Le segment de marché que nous espérons conquérir à l’horizon 2020 représente cinq milliards de dollars », confirme M. Lecat, qui cible avec Scality Ring le marché des entreprises alignant de très gros besoins de stockage.
« Frugale mais généreux »
Six ans après ses débuts, Scality a pris la voie rapide sur l’autoroute du succès. Il faut dire que Jérôme Lecat n’en est pas à son premier coup d’essai. À 48 ans, ce diplômé des Ponts et Chaussées et titulaire d’un DEA en sciences cognitives a déjà fondé deux entreprises : Internet-Way, l’un des premiers fournisseurs d’accès à Internet en France revendu en 1997, et Bizanga, un éditeur de messagerie cédé en 2010 pour l’équivalent de trois fois le chiffre d’affaires. « Les VCs ont récupéré trois fois leur mise », précise le serial entrepreneur qui cumule sa fonction avec celle de business angel. Récemment, il a placé des billes dans Cubyn, une start-up qui gère la logistique du premier kilomètre pour les sites de e-commerce. Son prochain investissement sera assurément dans Daphni, le fonds de capital-risque de Marie Ekeland : « Elle va vraiment faire bouger les lignes », promet l’entrepreneur sur la pente ascendante.
L’hypercroissance, le fondateur de Scality a appris à l’apprivoiser. « On est forcément meilleur quand on l’a déjà fait », poursuit-il. Et si Jérôme Lecat a sans nul doute adopté l’état d’esprit de la Silicon Valley - do it yourself, straight to the point – il a néanmoins conservé une bonne dose de « frugalité généreuse », sa devise entrepreneuriale. Au point que la start-up vit toujours sur les deniers collectés en 2013 : vingt-deux millions de dollars levés auprès de la fine fleur des VCs de la tech américaine – Menlo Ventures, Iris Capital – et FSN PME, auxquels s’ajoutent les investisseurs historiques Idinvest Partners, Omnes Capital et Galileo Partners qui ont investi quinze millions de dollars en 2010 lors d’une série A et B.
Aussi frugal soit-il, le développement de Scality devrait nécessiter un nouvel apport financier d’ici la fin de l’année. Une réalité que le patron philanthrope – il est à l’initiative de la Sugar Fondation – ne conteste pas : « C’est évident qu’il y aura une nouvelle levée de fonds. » Reste à parier sur le montant qui pourrait bien dépasser le total des fonds levés depuis la création de cette pépite de la tech française.
Émilie Vidaud
? Création en 2009
? Serie A et B de 15 millions de dollars en 2010
? Serie C de 22 millions de dollars en 2013
? 500 millions d’usagers dans le monde
? 25 % du CA réalisé dans le secteur des médias
? + 15 % du CA réalisé au Japon et + 50 % aux États-Unis
? 100 millions de dollars de CA à l’horizon 2017
* Lors de la seconde édition des FABA San Francisco – qui récompense les meilleurs entrepreneurs, entreprises et exécutifs franco-américains locaux – Scality a remporté le trophée d’or dans la catégorie "High Tech plus de vingt millions de dollars en revenus ou financement"