Portées par des audiences historiques lors des attentats de Paris en janvier dernier, les deux chaînes d’information en continu veulent franchir un nouveau cap. Qui a les meilleures chances d’y parvenir ?
Le match BFM TV/I-Télé
1- Audience : BFM TV
Dans ce domaine, BFM TV est largement en tête. Selon Médiamétrie, la chaîne phare du groupe NextRadioTV affichait en 2014 une audience moyenne de 2 %, contre 0,9 % pour I-Télé. BFM TV fait notamment la différence grâce à sa matinale animée par Jean-Jacques Bourdin qui réunit tous les jours environ deux millions de téléspectateurs. Une performance qui lui permet de se hisser sur le créneau 6-9 heures au deuxième rang des chaînes françaises, derrière France 2.
L’écart d’audience est encore plus net lors d’événements historiques. Le 9 janvier, lors de la prise d’otage du magasin Hyper Cacher à la porte de Vincennes à Paris, BFM TV a enregistré 13,3 % de parts de marché. Le temps d’une journée, BFM TV était devenue la troisième chaîne de France derrière TF1 et France 2. De son côté, I-Télé se contentait de 4,2 % de parts de marché. Pour la chaîne du groupe Canal +, cette différence s’explique principalement par le positionnement des deux chaînes sur la télévision numérique terrestre : BFM TV se trouve sur le canal 15, I-Télé sur le 16.
2- Budget : BFM TV
Avec un budget estimé à cinquante millions d’euros, BFM TV dispose de moyens considérables par rapport à sa concurrente qui doit faire avec quarante millions d’euros. Surtout BFM TV a su construire une activité pérenne. En 2014, la chaîne a réussi à consolider sa marge d’Ebidta à 20 %.
3- Modèle : I-Télé
Grâce à son budget, BFM TV peut couvrir en direct l’ensemble des événements marquants de l’actualité avec des correspondants sur place. Un luxe que ne peut pas toujours s’offrir I-Télé. Pour se différencier, celle-ci tente de mettre en place un mélange entre actualité et débat en direct. Car la chaîne d’information de Canal + l’a bien compris, la course à l’audience est déjà perdue. Pour exister, il lui faut se différencier de sa concurrente en offrant une information de meilleure qualité.
4- Groupe : match nul
Les deux chaînes d’information en continu peuvent compter sur le soutien de groupes médias puissants. D’un côté NextRadioTV qui, après avoir réussi à redresser RMC et BFM Radio, affiche un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros, et de l’autre, Canal +, qui, avec environ six millions d’abonnés, totalise un revenu de 1,8 milliard d’euros. Si le groupe fondé en 1984 dispose d’une taille importante, la crise qu’il traverse l’empêche d’investir pleinement dans sa chaîne d’info. Au contraire de NextRadioTV qui continue de se développer : début avril, Alain Weill, le président de la société, annonçait être entré en négociations exclusives en vue de racheter Numéro 23 pour 88,3 millions d’euros.
5- International : BFM TV
Pour conforter son avance d’audience, Alain Weill compte beaucoup sur le développement de la chaîne à l’étranger. L’objectif n’est pas de couvrir l’international mais plutôt de proposer de l’actualité française. Pour cela, BFM TV compte développer sa présence sur les réseaux câblés et sur l'ADSL hors des frontières hexagonales. Les premiers pays visés sont la Belgique, la Suisse, les États-Unis et l’Asie. Cette stratégie, si elle ne modifie pas le modèle économique de la chaîne, a pour ambition de renforcer sa place de leader.
Résultat : BFM TV : 4 – I-Télé : 2
Le score est sans appel. Pourtant, I-Télé avait toutes les cartes en main pour s’imposer comme la chaîne d’information numéro 1. Lors de la naissance de BFM TV en 2005, elle disposait de six ans d’expérience, d’une régie publicitaire commune avec celle de Canal + et d’un budget alors trois fois supérieur. Sauf que BFM TV a été la première à prendre le virage de l’information en direct, du décrochage. Un atout qui lui a permis de faire tout de suite la différence et de gagner la bataille de l’audience. Pour I-Télé, il existe une possibilité de réussir le même retournement de situation : le virage de la digitalisation. Si BFM TV domine la télévision, I-Télé peut encore se rattraper sur Internet.
V.P.
Dans ce domaine, BFM TV est largement en tête. Selon Médiamétrie, la chaîne phare du groupe NextRadioTV affichait en 2014 une audience moyenne de 2 %, contre 0,9 % pour I-Télé. BFM TV fait notamment la différence grâce à sa matinale animée par Jean-Jacques Bourdin qui réunit tous les jours environ deux millions de téléspectateurs. Une performance qui lui permet de se hisser sur le créneau 6-9 heures au deuxième rang des chaînes françaises, derrière France 2.
L’écart d’audience est encore plus net lors d’événements historiques. Le 9 janvier, lors de la prise d’otage du magasin Hyper Cacher à la porte de Vincennes à Paris, BFM TV a enregistré 13,3 % de parts de marché. Le temps d’une journée, BFM TV était devenue la troisième chaîne de France derrière TF1 et France 2. De son côté, I-Télé se contentait de 4,2 % de parts de marché. Pour la chaîne du groupe Canal +, cette différence s’explique principalement par le positionnement des deux chaînes sur la télévision numérique terrestre : BFM TV se trouve sur le canal 15, I-Télé sur le 16.
2- Budget : BFM TV
Avec un budget estimé à cinquante millions d’euros, BFM TV dispose de moyens considérables par rapport à sa concurrente qui doit faire avec quarante millions d’euros. Surtout BFM TV a su construire une activité pérenne. En 2014, la chaîne a réussi à consolider sa marge d’Ebidta à 20 %.
3- Modèle : I-Télé
Grâce à son budget, BFM TV peut couvrir en direct l’ensemble des événements marquants de l’actualité avec des correspondants sur place. Un luxe que ne peut pas toujours s’offrir I-Télé. Pour se différencier, celle-ci tente de mettre en place un mélange entre actualité et débat en direct. Car la chaîne d’information de Canal + l’a bien compris, la course à l’audience est déjà perdue. Pour exister, il lui faut se différencier de sa concurrente en offrant une information de meilleure qualité.
4- Groupe : match nul
Les deux chaînes d’information en continu peuvent compter sur le soutien de groupes médias puissants. D’un côté NextRadioTV qui, après avoir réussi à redresser RMC et BFM Radio, affiche un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros, et de l’autre, Canal +, qui, avec environ six millions d’abonnés, totalise un revenu de 1,8 milliard d’euros. Si le groupe fondé en 1984 dispose d’une taille importante, la crise qu’il traverse l’empêche d’investir pleinement dans sa chaîne d’info. Au contraire de NextRadioTV qui continue de se développer : début avril, Alain Weill, le président de la société, annonçait être entré en négociations exclusives en vue de racheter Numéro 23 pour 88,3 millions d’euros.
5- International : BFM TV
Pour conforter son avance d’audience, Alain Weill compte beaucoup sur le développement de la chaîne à l’étranger. L’objectif n’est pas de couvrir l’international mais plutôt de proposer de l’actualité française. Pour cela, BFM TV compte développer sa présence sur les réseaux câblés et sur l'ADSL hors des frontières hexagonales. Les premiers pays visés sont la Belgique, la Suisse, les États-Unis et l’Asie. Cette stratégie, si elle ne modifie pas le modèle économique de la chaîne, a pour ambition de renforcer sa place de leader.
Résultat : BFM TV : 4 – I-Télé : 2
Le score est sans appel. Pourtant, I-Télé avait toutes les cartes en main pour s’imposer comme la chaîne d’information numéro 1. Lors de la naissance de BFM TV en 2005, elle disposait de six ans d’expérience, d’une régie publicitaire commune avec celle de Canal + et d’un budget alors trois fois supérieur. Sauf que BFM TV a été la première à prendre le virage de l’information en direct, du décrochage. Un atout qui lui a permis de faire tout de suite la différence et de gagner la bataille de l’audience. Pour I-Télé, il existe une possibilité de réussir le même retournement de situation : le virage de la digitalisation. Si BFM TV domine la télévision, I-Télé peut encore se rattraper sur Internet.
V.P.
