L’adoption du médicament par l’autorité régulatrice américaine laisse de nombreux scientifiques perplexes.

Il aura fallu trois coups d’essai au Flibanserin, aussi connu sous les noms « Addyi » ou « Viagra féminin », pour obtenir son accord de mise sur le marché de la part de la Food and Drug Administration (FDA), l’autorité américaine de régulation des produits pharmaceutiques. Ce médicament, visant à stimuler le désir des femmes touchées par une hypoactivité sexuelle, avait par le passé failli à démontrer son efficacité ou à garantir son inoffensivité. Aujourd’hui, Sprout, la firme qui conçoit l’Addyi, a eu gain de cause, et le traitement n’attend plus que sa commercialisation. Néanmoins, cette réussite soulève de nombreuses inquiétudes au sein de l’establishment médical.


D’abord, certains observateurs se demandent comment Sprout a réussi à convaincre la FDA après deux échecs, et alors même que les derniers tests présentés sur le degré de dangerosité de la pilule rose, notamment en prise conjointe avec de l’alcool, ont été réalisés sur des hommes et non des femmes !


De plus, la capacité de la FDA à se défaire des enjeux politico-sociaux est aussi mise en cause : l’approbation de l’Addyi a effectivement été précédée d’une longue campagne sur les réseaux sociaux mettant en avant le droit des femmes à pouvoir jouir de soins similaires à ceux des hommes en matière de désir sexuel. Une partie du monde de la santé s’interroge donc sur l’influence jouée par ces facteurs extérieurs à l’aune de la décision finale rendue.     


F. S.

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