Quatre ans après leur création, les IHU peinent à trouver leur place dans le monde de la santé. Alors qu’une première évaluation doit être effectuée fin décembre, se pose une nouvelle fois la question du financement et de la mise en application de la recherche française.

Sélectionnés en mars 2011 dans le cadre du programme d’investissements d’avenir (PIA), les instituts hospitalo-universitaires (IHU) disposent d’un budget d’environ 380 millions d’euros, dont 135 millions sous forme de subventions et 243 millions issus des intérêts (3,4 %) d’une dotation non consommable de 715 millions. Les six établissements sélectionnés n’ont pas tous reçu le même montant. Avec 72,3 millions d’euros, l'IHU en maladies infectieuses de Marseille arrive en tête. Il est suivi de l'institut de chirurgie mini-invasive guidée par l'image (67,3 millions d’euros), de l'IHU Imagine (64,3 millions d’euros), de celui de neurosciences translationnelles de Paris (55 millions d’euros) et des instituts de rythmologie et modélisation cardiaque de Bordeaux et de cardiométabolisme et nutrition (45 millions d’euros chacun).

 

D’un à trois nouveaux IHU pour 2017

 

L’objectif de ces instituts était de créer un lieu unique pour la recherche au sein d’un CHU regroupant les équipes de recherche académiques, de personnels soignants et les entreprises. Quatre ans après leur création, le premier bilan est positif pour les IHU. Ces derniers ont publié 7 500 articles, dont 16 % dans les revues les plus prestigieuses, réalisé 1 229 essais cliniques, mené 700 projets de recherche et développement et déposé 105 brevets. Le rayonnement international des IHU s’élargit chaque année. Celui de Strasbourg a par exemple créé des antennes au Brésil et à Taïwan.

 

Convaincu de leur bon fonctionnement, Louis Schweitzer, commissaire général à l’investissement, espère que « le PIA 3 permette le financement d’un à trois IHU supplémentaires. Mais au vu des premiers résultats, il ne devrait pas y avoir de problème. » Cela prendra néanmoins du temps : le projet de loi de finance doit être encore approuvé au Conseil des ministres puis au Parlement. Les trois nouveaux IHU ne seraient déterminés que fin 2016 ou début 2017.

 

22 start-up créées

 

Seul bémol, ces instituts n’ont pas encore réussi à faire émerger de nouvelles technologies commercialisables. Seulement vingt-deux start-up ont été créées. Pour corriger le tir, le développement de partenariats apparaît comme la meilleure solution. Ainsi, l’Alliance pour la recherche et l’innovation des industries de santé (Ariis) va organiser une journée de rencontres entre IHU et grands groupes du secteur. Vingt ont déjà accepté l’invitation. Au total, entre 150 et 200 personnes sont attendues. Claude Bertrand, le président de l’association, se veut confiant : « Tout est mis en œuvre pour que les IHU puissent convaincre les responsables de la R&D : les instituts auront l’occasion de présenter leurs principales avancées et des délégations pourront également visiter les sites pour voir les infrastructures. » Pour autant, personne ne veut donner d’objectifs chiffrés quant aux éventuels contrats signés et aux investissements récoltés.


Derrière cette problématique de partenariat se cache pourtant la question primordiale du financement de ces instituts. Que deviendront-ils une fois les aides de l’État éteintes ? Louis Schweitzer préfère botter en touche : « Nous avons encore le temps pour voir cela. Nous tâcherons d’y répondre en 2017 : soit il faudra que l’État remette au pot, soit il faudra trouver des investissements privés. » La mise en place de partenariats est sans aucun doute un premier pas dans ce sens.

 

V. P.

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