Relevant assurément du thriller transactionnel, le rapprochement entre les deux télécoms met aux prises, dans une dernière ligne droite, quelques milliardaires entrepreneurs, leur armée de conseils et un État qui a gros à jouer. L'Autorité de la concurrence veille...

Le numéro un français des télécoms, Orange, compte toujours annoncer le rachat – ou non – de Bouygues Telecom avant la fin du mois de mars. Selon toute vraisemblance, la cible devrait être valorisée autour de 10 MD€. Le marché des « telcos », aujourd'hui oligopolistique avec la présence de quatre grands acteurs (Orange, Free, Bouygues Telecom et Numericable-SFR) pourrait connaître l'une des plus grosses opérations de M&A de l'année tous secteurs confondus. À l'échelle européenne, ce serait aussi un rapprochement unique dans la mesure où la consolidation s'est toujours faite par le bas (entre challengers) et non par le haut (le leader rachète un poursuivant), à l'image de l'acquisition de SFR par Numericable en France il y a quelques mois.

 

C'est dire que les enjeux sont colossaux pour les parties prenantes au mariage parmi lesquelles nous retrouvons l'État, actionnaire d'Orange à hauteur de 23 %. Ce dernier souhaiterait garder une participation supérieure à 20 % dans l'entreprise. Côté vendeur, Martin Bouygues viserait 10 à 15 % du capital de l'acquéreur à l'issue de l'échange de titres. Toute la difficulté réside donc dans la fixation du prix de l'action Orange, notamment pour contenter ces deux acteurs. Quoi qu'il arrive, le couple Orange-Bouygues devra céder des actifs pour satisfaire l'Autorité de la concurrence, et les commandes semblent déjà avoir été passées : pour 2 MD€, Xavier Niel (Free) récupérerait les activités « réseau » et « fréquences » alors que Patrick Drahi (SFR-Numericable) mettrait la main sur un lot de clients mobile, fixe et entreprise contre un chèque de 4 MD€.

 

FS

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