Des deux côtés des Alpes, c'est la fusion de tous les superlatifs. Le spécialiste des lunettes pèsera près de 50 MD€ en Bourse et réalisera plus de 15 MD€ de CA.

D'un côté, Essilor, le géant français de l'optique célèbre pour ses verres progressifs Varilux, et de l'autre, Luxottica, le spécialiste italien des lunettes de luxe. Zoom sur ce mariage transalpin qui crée un groupe pesant près de 50 milliards d'euros en Bourse et réalisant plus de 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires (3,5 milliards d'euros d'Ebitda).

Comme tout rapprochement, c'est d'abord une affaire d'hommes. Les patrons respectifs des entreprises française et italienne se sont entendus sur une gouvernance à deux têtes où Hubert Sagnières (Essilor) assumera la fonction de vice-P-DG délégué d'EssilorLuxottica pendant que son vis-à-vis italien, Leonardo Del Vecchio, deviendra P-DG. Ils auront les mêmes prérogatives décisionnelles. Par ailleurs, l'Italien, deuxième fortune de son pays grâce à la création de Luxottica précisément, détiendra un tiers du capital du nouvel ensemble, mais ses droits de vote seront limités à 31 %. Cette opération de consolidation verticale – Essilor est l'un des principaux fournisseurs de Luxottica – est complémentaire entre le propriétaire des montures Ray-Ban et Oakley, et le groupe tricolore, leader mondial des verres. Des synergies de 400 à 600 millions d'euros devraient ressortir à moyen terme. EssilorLuxottica, coté essentiellement à Paris, prendrait en l'état la septième place du CAC 40. Positionné sur tous les métiers de l'optique, le groupe regardera dans le blanc des yeux 2,5 milliards de personnes ne bénéficiant toujours pas d'une correction visuelle.

 

FS

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