Grâce aux biotechnologies, la start-up Acticor-Biotech ouvre un nouveau front contre l’AVC. La découverte d’un anticorps monoclonal permet à l’équipe de réduire les risques d'hémorragie chez les patients. Une prouesse qui pourrait intéresser les marchés européens, américains et à termes asiatiques.

La médecine a longtemps été impuissante face aux AVC, deuxième cause de mortalité au monde. Jusqu’à aujourd’hui, pour lutter contre l’obstruction d’un vaisseau sanguin dans le cerveau, AVC dit “ischémique”, les médecins ne disposait que d’un seul traitement, l’Altéplase. Il s’agit d’un médicament qui dissout par thrombolyse le caillot obstruant le vaisseau. Mais son utilisation est contraignante, l’Altéplase doit être utilisé dans les quatre heures et demie suivant les premiers signes de l’AVC, selon la réglementation européenne, et ne supprime pas tous les risques d'hémorragie.

Acticor Biotech s’attaque directement au cœur du problème, le risque d'hémorragie. L’équipe d’Acticor Biotech a identifié un anticorps qui inhibe une fonction plaquettaire responsable de la thrombose, tout en réduisant le risque d'hémorragie. Utilisé en association avec une thrombectomie, le médicament permet de repousser le temps maximum d'intervention, jusqu’à 12 heures selon la start-up.

À la conquête de l’Asie

Acticor Biotech vient de franchir une étape importante dans son développement. Après les cinq millions d’euros entre 2015 et 2018, elle vient de lever à nouveau  15,3 millions d’euros en octobre dernier en Série B. L’objectif derrière ce changement de braquet, le lancement de la phase II. Des études cliniques devraient bientôt être lancées en Europe et, fin 2019, aux États-Unis.

Le succès de cette levée de fonds s’explique en partie par la participation importante de fonds asiatiques lors de cette Série B. « Les investisseurs asiatiques sont très actifs en Europe, ils pensent que les projets européens sont moins chers que les projets américains », explique Gilles Avenard, CEO d’Acticor Biotech. Cet investissement correspond également à une question de santé publique en Chine. Les maladies cardiovasculaires et vasculocérébrales augmentent du fait de l’évolution des habitudes de consommation et du vieillissement de la population.

Résultat, les perspectives de la start-up apparaissent particulièrement réjouissantes. « [Ces fonds asiatiques] nous ouvrent presque la moitié du monde », se félicite Gilles Avenard. La start-up a d’ores et déjà décidé d’adapter sa stratégie. Elle réfléchit à étendre ses tests cliniques à la Chine.

 

Florent Detroy

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