Guerre spatiale : la France passe à l’offensive
C’est une tradition. À chaque veille de fête nationale, le président de la République s’adresse aux forces armées. Le discours prononcé par Emmanuel Macron à l’hôtel de Brienne le 13 juillet restera dans les annales. Le président de la République a en effet annoncé la stratégie militaire de la France en matière de guerre spatiale.
Celle-ci passera par la création d’un « grand commandement de la guerre spatiale » afin « d’assurer le développement et le renforcement de nos capacités spatiales ». D’après Emmanuel Macron, cette initiative répond à un « véritable enjeu de sécurité nationale par la conflictualité qu’il suscite ». La ministre des Armées Florence Parly a, elle aussi, insisté sur l’importance de la défense spatiale : « il ne faut pas être naïf et pouvoir protéger ce qui est vital pour le fonctionnement de nos systèmes de transport, nos systèmes aériens et nos hôpitaux ». Ce qui passe par une défense de nos satellites qui peuvent être détruits, piratés ou espionnés. Pour le moment, 1 500 satellites sont en orbite. Il devrait y en avoir 7 000 d’ici dix ans. Et le président a été clair : « nous protégerons nos satellites, y compris de manière active ».
La loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit de consacrer 3,6 milliards d’euros pour le spatial. Si la France a déjà pris en compte l’aspect spatial dans sa doctrine de défense, les experts sont disséminés dans l’armée de Terre, la marine et l’armée de l’Air. À compter de septembre, le volet spatial sera centralisé auprès de l’Armée de l’Air qui deviendra « l’Armée de l’Air et de l’Espace ». Le grand commandement militaire de l’espace sera basé à Toulouse.
La France n’est pas le seul pays à faire de l’espace un secteur prioritaire pour la défense. Depuis 2015, la Russie s’est dotée d’une Force aérospatiale rattachée à l’armée de l’Air. En décembre 2018, Donald Trump avait de son côté lancé une armée de l’espace.
LJ