La licenciement de Carlos Ghosn a mis à mal l’« Augmented Editorial Experience » (AEX) et Renault s’est désengagé de sa participation dans le groupe Challenges. Claude Perdriel a donc repris le contrôle de son groupe, pour 6 millions d’euros. Repris par son actionnaire historique, ce projet est-il toujours d’avenir ?

Dans la voiture du futur, pilotée par l’IA, le conducteur n’a rien à faire. Il dispose alors d’un temps d’écoute, de lecture et de visionnage qui vaut de l’or pour une société de média. Voilà l’argument irréfutable qui a été utilisé, en 2017, par Mouna Sepehri, alors bras droit du PDG de Renault, pour convaincre Claude Perdriel, PDG du groupe Challenges, qui compte aussi les journaux Science et Avenir, Historia ou encore La Recherche, d’accepter l’entrée au capital de son entreprise par le géant automobile. Celui-ci rachète alors 40 % du groupe de presse afin de produire des contenus exclusifs, podcasts essentiellement, pour les utilisateurs des véhicules de l’alliance.

Avec la chute de Carlos Ghosn, la direction du groupe s’est désintéressée de ce projet. Renault ne souscrira finalement pas à l’augmentation de capital de 5 millions d’euros qui devait, en août 2019, porter sa participation dans le groupe de presse à 45 %, un statu quo réduisant de facto ces parts à 35% du capital, à l’époque. « Les conditions originales du partenariat n'avaient plus lieu d'être et, d'un commun accord, en décembre, Challenges a repris son autonomie et décidé de racheter les parts de Renault », pour 6 millions d’euros, déclare alors Claude Perdriel. Le projet AEX, survivra-t-il au désengagement de Renault ? Rien n’est moins sûr, mais Challenges semble, au moins, retrouver son indépendance éditoriale.

Baptiste Delcambre

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