Demain, ouvrez une porte avec le pied !
Il fallait y penser ! À quelques jours du déconfinement et alors que tout le monde se pose encore une multitude de questions sur les modalités d’un retour à une vie qui sera différente pendant encore quelques mois, l’idée des trois entrepreneurs nantais a de grandes chances de faire des émules. Le concept ? Baptisé "la poignée propre", il s’agit d’une petite plaque de métal, recourbée vers le haut puis vissée au bas d’une porte, et qui permet d’en crocheter l’ouverture avec le pied.
L’idée a germé à la suite d’un voyage aux États-Unis où les trois associés, issus d’univers très différents (notariat, informatique et commerce), ont remarqué cette petite installation sur la porte des toilettes d’un restaurant de Chicago.
Il s’agit d’une petite plaque de métal qui permet d’en crocheter l’ouverture avec le pied
Un moyen simple et ingénieux d’éviter de se servir de ses mains pour des raisons d’hygiène évidentes, et qui peut, selon les trois associés, être facilement et rapidement généralisé sur les portes battantes et/ou celles munies de groom. S’inspirant du concept américain, le design du produit français prend rapidement forme et la société TPC voit le jour en 2018.
Un bouclier Covid-19 made in France
La crise sanitaire, et la progression fulgurante de ce nouveau coronavirus, accélère la commercialisation de cette poignée propre. Selon une étude parue dans le New England Journal of Medicine le 16 mars dernier, le virus pourrait rester jusqu’à 72 heures sur une poignée de porte, support souvent métallique et pris à pleine main par de nombreuses personnes. "À chaque ouverture de porte, il y a un risque", rappelle l’un des fondateurs, Nicolas Rocher. Pour produire cette ferrure, TPC a tenu à s’appuyer sur un fournisseur local, installé en Loire-Atlantique, et miser sur l’inox 316, un matériau de qualité plus résistant à la corrosion qui s’utilise pour l’accastillage, et qui présente l’avantage d’être garanti à vie car indestructible.
Selon une étude parue dans le New England Journal of Medicine, le virus pourrait rester jusqu’à 72 heures sur une poignée de porte
Imaginée au départ pour améliorer le confort de la clientèle et l’hygiène dans les lieux fréquentés, cette invention intéresse aujourd’hui de très nombreux secteurs. "Cette innovation est particulièrement adaptée aux portes avec groom, intérieures comme extérieures, ainsi que toutes les portes battantes", précise Nicolas Rocher. Ouvert depuis peu, le site internet de cette petite société enregistre déjà de belles commandes émanant de groupes de restauration, de plateformes logistiques, du groupe de transports Malherbe ou encore du distributeur Ideria-Novéo. Simple, économique, et facile à mettre en œuvre, tout en offrant une solution complémentaire aux gestes barrières à adopter, cette poignée propre participe pleinement à la guerre sanitaire contre le coronavirus.
Anne-Sophie David
Retrouvez ici notre dossier spécial "Gagner la guerre sanitaire"