L’UX, le nerf de la guerre dans le digital
Deux mots d’ordre, la facilité d’usage et l’effet émotionnel positif pour l’utilisateur d’une interface ou d’un support digital. Si les poids lourds de l’industrie du Web tels que Google ou Meta disposent déjà de toutes les cartes pour proposer aux internautes des parcours optimisés, les plus petites structures ne sont pas en reste. Au cœur d’une transition digitale qui s’accélère dans tous les secteurs, l’intérêt d’optimiser son UX pour la rendre singulière, intuitive et attractive prend tout son sens.
Le e-commerce sur le pont
Dans le retail, la plupart des enseignes proposent leurs produits à travers des magasins physiques ou en ligne. Pourtant, bien que le e-commerce progresse fortement depuis le premier confinement, les achats en boutique restent plus importants. En cause, l’expérience client, que les sites en ligne s’efforcent d’améliorer. En collaboration avec la plateforme de statistiques Statista, le magazine Capital a notamment présenté son palmarès des meilleurs d’entre eux pour acheter en ligne. Alors que La Redoute occupe la première place des sites généralistes, Decathlon domine le classement relatif aux articles de sport et Place du marché pour les courses livrées à domicile. La raison ? La qualité de leur ergonomie mais également la sécurité du paiement, les modes de livraison et le service après-vente.
Les réseaux sociaux à la page
Champions en la matière, les réseaux sociaux multiplient les optimisations à forte valeur ajoutée. À la poursuite du perfectionnement de son métavers, Meta a dernièrement racheté la société allemande Lofelt, spécialisée dans la reproduction de sensations tactiles. Les services de niche de la start-up viendront ainsi étoffer l’offre du groupe en matière d’univers parallèle et de réalité augmentée.
À la poursuite du perfectionnement de son métavers, Meta a dernièrement racheté la société allemande Lofelt, spécialisée dans la reproduction de sensations tactiles
Mais les évolutions ne s’arrêtent pas là. Si l’UX digitale s’ancre amplement sur Internet, certaines marques quittent cet espace pour s’inviter dans des lieux physiques. Toujours à propos de Meta, le groupe a ouvert son premier magasin en réel à San Francisco. Ce Meta store vient concrétiser les souhaits de la firme de constituer une porte d’entrée authentique vers son métavers. Il permet en particulier à ses visiteurs d’essayer ses lunettes et écrans connectés ainsi que son casque de réalité virtuelle, presque tous vendus également sur place. L’objectif ? Se familiariser aux produits et donc au monde immersif du groupe.
En parallèle, le réseau de partage de saynètes Tik Tok tient également son succès de son expérience utilisateur. Sa recette dépend d’un principe simple qui offre la possibilité de tester et naviguer sur l’application avant même d’y créer un compte. En outre, le flux continu et infini de vidéos ainsi que les recommandations personnalisées finissent d’asseoir son UX intelligemment définie.
Et les services publics dans tout ça ?
Loin du monde virtuel, les services publics se lancent également dans la partie. Boostée par la crise du Covid, la transition digitale des services publics mérite encore des améliorations. Tandis que les démarches administratives en ligne rebutent un grand nombre d’usagers notamment par défaut d’UX intuitive, d’autres usages s’introduisent massivement. La généralisation des QR code, en particulier sur les certificats de vaccination Covid, ou la signature électronique, rendue d’autant plus courante sous l’impulsion du mouvement de dématérialisation lancé par l’État, offrent des fonctionnements dans l’air du temps. À ce titre, le plan Action Publique 2022 entend dématérialiser les 250 démarches les plus fréquentes par les Français d’ici la fin de l’année.
Boostée par la crise du Covid, la transition digitale des services publics mérite encore des améliorations
Quand les marchés s’affolent
L’engouement se poursuit jusque sur les marchés financiers. Au milieu de l’été dernier, la licorne française Contentsquare a doublé sa valorisation en levant 600 millions de dollars. Spécialisée dans le décryptage de l’expérience utilisateur en ligne, elle propose aux entreprises une plateforme SaaS pour connaître l’efficacité de leurs contenus. La finalité est d’augmenter le taux de conversion de ses clients. Un service particulièrement utile pour les plateformes d'e-commerce afin de connaître l’incidence sur les achats du temps passé sur une page ou du nombre de clics. Ces opérations renforcent ainsi les ambitions de la société en matière d’analyse des données d’expérience utilisateur dont elle envisage de poursuivre le déploiement. Basée à Paris, Munich, Londres, New York, San Francisco et Tel Aviv, la société qui pèse désormais 5,6 milliards de dollars entend continuer son développement à l’international et étoffer son portefeuille clients déjà composé de grands comptes tels que Samsung, Sephora ou BMW.
Plus récemment, Adobe a annoncé le rachat de la start-up Figma, un concurrent fournisseur d’outils de conception Web, pour 20 millions de dollars. Celui-ci propose notamment une plateforme collaborative de création d'interfaces de sites ou d'applications. L’outil, qui réunit 4 millions d’utilisateurs, fait figure de graal pour les designers professionnels qui boudent le logiciel Adobe XD. Une nouvelle qui ne fait pour l’instant pas l’unanimité de la profession. Omniprésente, l’UX n’a pas fini d’optimiser de façon innovante les parcours des utilisateurs.
Léa Pierre-Joseph