Dassault Systèmes vient d’inaugurer un nouveau bâtiment pour son incubateur, le 3DExperience Lab, lors de l’évènement Meshmerise en septembre dernier. Si le rayonnement international permet au Lab de sélectionner les start-up les plus novatrices, ces dernières doivent encore convaincre les investisseurs.
Parler le langage des investisseurs, les clés du succès
Cet évènement dédié aux projets les plus innovants a réuni start-up et entreprises partenaires venues du monde entier. À cette occasion, cinq start-up ont été sélectionnées pour mettre leur discours à l’épreuve. Dassault Systèmes s’est ainsi associé à Leaders League pour proposer le meilleur accompagnement et mentorat dans le parcours de la levée de fonds. Agence de notation des experts, Leaders League a ouvert son réseau pour orienter les fondateurs et constituer un jury pertinent.
Accélérer l’innovation
Dassault Systèmes a lancé le 3DExperience Lab en 2015 avec pour ambition d’offrir un cadre d’innovation technologique aux jeunes entreprises. La plateforme du 3DX Lab permet aux entreprises de simuler la phase d’ingénierie d’un produit et son développement. Par la modélisation 3D, les entreprises peuvent prévisualiser les différents scénarios possibles avant la production. "Notre propos est d’accompagner les start-up vers des solutions concrètes par l’industrialisation de leurs produits. Tout cela, afin d’inspirer les pairs de ces acteurs et les inciter à se transformer à plus grande échelle", explique Frédéric Vacher, directeur de l’innovation de Dassault Systèmes et fondateur du 3DX Lab. Une aide technique, un programme d’incubation et de conseil pour aider les jeunes entreprises à grandir. Il leur incombe par la suite de trouver des financeurs.
Du concept à la croissance
En France, de nombreux dispositifs fiscaux viennent soutenir l’entrepreneuriat au démarrage de l’activité, comme ceux accordés par la Bpifrance. Mais l’accès aux financements se complique dès que l’entreprise cherche à croître et à se structurer. L’écart est tangible entre les premiers germes d’une idée et la capacité à transformer l’innovation en réussite. Entre les deux, les entrepreneurs doivent s’approprier les attentes des investisseurs. Ces derniers recherchent bien plus qu’une simple preuve de concept : ils exigent une réelle capacité d’industrialisation, une trajectoire de commercialisation, ainsi qu’un pouvoir de prescription.
Se poser les bonnes questions
En amont de cet évènement, Leaders League a organisé trois émissions pour aborder les étapes clefs de la levée de fonds. Forte d’un réseau développé au fil de ses études thématiques, comme le Guide Innovation, technologies & propriété intellectuelle, l’agence de notation a sélectionné un panel sur mesure. Au fil d’échanges avec des start-up en recherche de financement, elle a réalisé trois vidéos pour rendre intelligibles les étapes de la levée de fonds.
Dans ces trois émissions, des problématiques essentielles ont été soulevées. Avant d’estimer ses besoins de financement, une start-up doit prendre conscience des enjeux juridiques que cela implique. Une bonne valorisation des actifs immatériels et de la propriété intellectuelle (brevets, marques, logiciels) renforce l’attrait des investisseurs, rassurés par les protections en place contre la concurrence. Ceux-ci scrutent plusieurs indicateurs pour évaluer la maturité et la viabilité d’une entreprise. Une deuxième émission présentait le point de vue des investisseurs. Le dernier épisode a donné la parole à des experts en analyse des marchés de cotations en Bourse pour évoquer les exigences réglementaires des marchés financiers.
L’orateur doit capter l’intérêt des investisseurs, attentifs à la stratégie de passage à l’échelle et aux perspectives de croissance balisées
Répondre aux attentes
Enfin, pour aiguiller les entrepreneurs, Leaders League a proposé du media training dans ses locaux. En amont de l’évènement, Aline Ouaknine, directrice du Pôle Innovation, Santé & Marketing et Stanley Géhy, avocat d’affaires spécialiste des levées de fonds, ont piloté ces sessions. Cette préparation a permis aux entrepreneurs de peaufiner leurs présentations, au départ très axées sur l’innovation scientifique, et de capter l’attention d’investisseurs potentiels.
Pour parvenir à convaincre, un discours de présentation ne doit pas uniquement mettre en lumière des concepts techniques. L’orateur doit capter l’intérêt des investisseurs, attentifs à la stratégie de passage à l’échelle et aux perspectives de croissance balisées.
La rencontre avec les investisseurs
Autre défi pour les start-up en développement, celui-ci réside dans l'accès aux investisseurs. Depuis sa création, le 3DX Lab a constitué un vaste écosystème en s’associant à des multinationales et d’autres accélérateurs français comme étrangers. Conçu comme le point de rencontre entre industriels, investisseurs et start-up, l’événement Meshmerise organisé par Dassault Systèmes a permis de favoriser la mise en relation directe pour leur développement futur. Le jury de la session de pitch est constitué d’experts en propriété intellectuelle, de la certification ainsi que de représentants de fonds d’investissement ou de banques et avocats d’affaires.
Mais l’accès aux financements se complique dès que l’entreprise cherche à croître et à se structurer
L'un après l'autre, cinq fondateurs de start-up sont montés sur scène lors d'une rapide séance de présentation destinée à susciter l'intérêt des participants en vue d'une collaboration potentielle, voire d'un investissement. Parmi les présentateurs, on trouve :
Rayyan Ramrajkar pour Pacify Medical en Inde
Pacify Medical développe un dispositif médical breveté qui pulvérise des tissus cutanés sur les plaies afin d'accélérer la guérison. Contrairement à une greffe de peau qui couvre une zone limitée de la plaie et nécessite plus de temps pour la cicatrisation, cette technologie couvre des zones plus larges de la plaie, ce qui permet aux patients et aux hôpitaux d'économiser temps et coûts en réduisant la durée de l'intervention et en accélérant la cicatrisation.
Jose Tomas Dominguez Fuenzalida pour Atacama aux États-Unis
L'entreprise participe à libérer le monde des déchets plastiques. En réinventant l'emballage et en le fabriquant de manière durable à partir de pâte recyclée et d'autres sous-produits organiques, Atacama fabrique un matériau nécessaire, sans polluer l'environnement.
Giulia Gaudenzi pour Flexpenser en Norvège
Flexpenser a mis au point une solution peu coûteuse pour éliminer le gaspillage de différents liquides en raison de la contamination et de l'oxydation. L’entreprise a conçu une valve mécanique unidirectionnelle personnalisable pour retarder ce processus. Elle permet l'ouverture d'un emballage sans l'ouvrir réellement. La technologie de Flexpenser est adaptée à tout type d'emballage liquide, offrant des dosages précis et sans air qui protègent le contenu de la contamination et de l'oxydation. Cela permet de minimiser les déchets liquides, d'éliminer les conservateurs et de protéger l'intégrité de milliers de produits liquides et semi-liquides.
Julien Payen pour Lattice Medical en France
Lattice Medical développe une prothèse biorésorbable permettant une reconstruction mammaire naturelle à partir des cellules graisseuses de la patiente. L'objectif est de permettre aux patientes de se soigner elles-mêmes et d’apporter aux professionnels de santé des solutions de reconstruction tissulaire personnalisées en s'appuyant sur les biomatériaux, l'ingénierie tissulaire et les technologies d'impression 3D.
Vincent Bouchiat pour Grapheal en France
Grapheal réalise des patchs RFID autonomes et connectés capables de détecter et de doser la présence de composés chimiques et biologique. Conçu dans un nouveau matériau biostimulant à base de graphène, moins couteux que le silicium, ce patch permet l'acquisition et l'analyse des données en passant par la connectivité sans fil. Les données ainsi obtenues seront traitées et analysées pour une prise de décision éclairée.
Sasha Alliel