«?La Suisse ne peut pas constituer un objectif d’expansion pour les cabinets étrangers?»
Décideurs. Comment expliquez-vous le faible nombre de cabinets internationaux présents dans le pays ?
Daniel Daeniker.
Les cabinets suisses ont les cartes en mains pour vivre et croître en toute indépendance. En formation continue pour approfondir leur expertise, les avocats suisses sont par ailleurs parfaitement plurilingues, anglophones avant tout. La majorité des firmes du Magic Circle n’ont d’ailleurs pas l’ambition de s’installer en Suisse, le marché étant déjà bien servi par les cabinets locaux.
Nous sommes en étroites relations avec plusieurs cabinets britanniques, américains et allemands pour nos dossiers internationaux. Ainsi, lorsque notre client n’a pas encore identifié un cabinet étranger, nous lui recommandons celui que nous considérons comme le meilleur en fonction de ses besoins. Nous ne sommes pas affiliés à un réseau, ce qui nous laisse une totale liberté dans chaque cas de figure.

Décideurs. Quels sont vos principaux atouts par rapport à vos concurrents étrangers ?
D. D.
Les cabinets internationaux, souvent full service, font très fréquemment appel à un partenaire local pour leur business en Suisse. En effet, les cabinets suisses parviennent à tisser des liens étroits avec les grandes sociétés helvétiques, les organisations gouvernementales, l’administration et les organes de régulation. Il manque aux firmes internationales la maîtrise du marché et les contacts quotidiens ; dans ce cadre, ce ne sont pas vraiment des concurrents dangereux. Il y a bien quelques cabinets à Londres ou à Francfort qui comptent dans leurs effectifs des avocats suisses mais ils n’ont qu’une vision parcellaire et distanciée du marché. Pour l’instant, nous croyons que la Suisse ne constitue pas un objectif d’expansion pour les cabinets étrangers. Nous n’avons pas à craindre une quelconque «?invasion?».

Décideurs. Les différences de cultures et de business sont très importantes entre Zurich, où Homburger est installé, et Genève, où vous n’exercez pas. Cela explique-t-il le choix de votre cabinet ?
D. D.
Nous sommes effectivement présents à Zurich depuis la création du cabinet en 1957 et, si je ne peux pas m’engager à long terme, nous installer à Genève n’est pas dans nos projets immédiats. Pour le moment, nous comptons parmi nous deux associés et quatre collaborateurs francophones et un associé et deux collaborateurs italophones. Nous parvenons donc à développer notre activité en direction de la France et de l’Italie depuis Zurich. Il est vrai qu’une présence à Genève pourrait nous permettre d’accroître notre intervention, mais cela n’est pas notre priorité. Les pratiques entre les deux villes sont assez disparates. Le marché suisse est suffisamment petit pour que le volet international de notre activité soit guidé depuis Zurich.

Décideurs. Quelle est la stratégie internationale d’Homburger ?
D. D.
Notre activité à l’internationale dépend beaucoup de l’activité de chacun de nos associés. Certains sont très tournés vers les États-Unis, ou l’Inde par exemple où nous multiplions nos interventions depuis 2004. L’Asie est également dans notre ligne de mire avec un groupe dédié au Japon et un autre à la Chine. Nous visons les marchés dans lesquels l’activité se développe, souvent par le biais de nos pratiques arbitrage et M&A. La Suisse est en effet l’un des principaux centres d’arbitrage avec Londres et Singapour, tout à fait en mesure de concurrencer Paris et la CCI.

Décideurs. Vous venez d’être élu managing partner du cabinet. Quels sont vos objectifs ?
D. D.
Depuis mon élection en juin dernier, je consacre environ un quart de mon temps aux missions de managing partner, ce qui me laisse assez de temps pour travailler sur les dossiers de mes clients, élément fondamental pour comprendre le marché. Mon objectif prioritaire est de convaincre les trente-deux associés qui constituent notre cabinet que le total des intérêts est toujours à privilégier par rapport aux intérêts particuliers. Je fais donc œuvre de persuasion pour les inciter à s’investir dans le développement du cabinet.

Lire Le grand écart des avocats en Suisse

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