Deloitte et Taj : un rapprochement sous surveillance
Deloitte a l’intention de se rapprocher davantage de Taj, déjà membre du réseau Deloitte Touche Tohmatsu Limited. Les deux cabinets collaborent déjà depuis 2004, date de la prise d’indépendance de l’ancienne marque Deloitte & Touche Juridique et Fiscal devenue Taj. Mais face à la prise d’autonomie du cabinet d’avocats, Deloitte a décidé d’agir afin d’empêcher la croissance du nombre de dossiers en provenance de l’extérieur du réseau.
L’opération donnerait naissance à la première société de libre partenariat (SLP) mise en place depuis sa création en 2015 par la loi Macron. Elle est présentée par les intéréssés comme une prise de participation minoritaire conférant le contrôle à Deloitte sur le cabinet d’avocats Taj. L’examen d’une telle opération est réalisé par l’Autorité de la concurrence lorsque les seuils maximum de chiffre d’affaires prévus à l’article L. 430-2 du code de commerce sont atteints. L’Autorité examine les potentiels effets sur le marché afin de déceler un éventuel problème de concurrence.
Il serait néanmoins surprenant que le gardien de la concurrence trouve un réel conflit dans ce dossier étant donné que Taj est déjà un membre du réseau Deloitte depuis plusieurs années d’un point de vue commercial et marketing. De plus, il n’est pas rare pour un cabinet d’audit de s’affilier à un cabinet d’avocats sans que cela pose problème. L’antenne juridique de PWC, par exemple, est Landwell, et EY possède son propre cabinet juridique. Il convient aussi de rappeler que depuis 2009, date où elle a est devenue compétente en matière de contrôle des concentrations, l’Autorité n’a interdit aucune opération de ce type.
ES
Légende : Gianmarco Monsellato, managing partner de Taj, et Punit Renjen, P-DG de Deloitte