Avec exactement 24 voix d’écart au premier tour, les deux duos de candidats au bâtonnat de Paris sont au coude à coude. Et puisque leurs adversaires les plus proches, Carbon de Seze et Jean-Louis Bessis, sont deux contestataires, difficile de dire avant demain soir qui seront les prochains bâtonnier et vice-bâtonnier de Paris.
Bâtonnat : des candidats au coude à coude
Les scores n’ont jamais été aussi serrés pour l’élection des bâtonnier et vice-bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris. Hier mardi, 11 223 avocats parisiens, sur les 29 264 que compte le barreau, ont propulsé pour le second tour du 1er décembre Olivier Cousi et Nathalie Roret, en tête avec 2 836 voix, et Marie-Aimée Peyron et Basile Ader avec 2 812 voix.
Leur adversaire Carbon de Seze, qui s’est lancé tardivement dans la campagne avec une pétition contre le financement de la maison des avocats du futur palais de justice, arrive à la troisième place avec 2 146 voix. Jean-Louis Bessis, l’éternel candidat, le suit de très près avec 2 114 suffrages. Enfin, Elizabeth Oster et Elisabeth Cauly réunissent 1 195 voix. Tout se joue donc sur un report de voix, les candidats ne se faisant plus d’illusion sur la mobilisation des abstentionnistes. Plus de la moitié des avocats parisiens se désintéressent des élections, n’attachant que peu d’importance à l’institution : en décembre 2012, le nombre de votants s'élevait à 11 400 et en juin 2015, ils étaient 12 400. Un chiffre relativement stable donc.
Tout se joue dans l’entre-deux-tours
Pour anticiper le score de demain soir, il faut se souvenir de l’accord passé entre Frédéric Sicard, actuel bâtonnier, et Jean-Louis Bessis, arrivé troisième en juin 2015 avec 2 248 voix. Ce dernier avait obtenu lors de l’entre-deux-tours sa nomination à la tête d’une institution collégiale incarnant une forme de contre-pouvoir qualifiée « d’indépendante » par le bâtonnier lors de sa création. Finalement, Frédéric Sicard et Dominique Attias avaient remporté l’élection avec quasiment mille voix d’écart avec David Gordon-Krief et Hubert Flichy.
Tout se joue dans cet intervalle. Pour se faire une idée des différences entre les candidats, la chaîne Public Sénat organise un débat devenu maintenant un rituel. Hier soir vers 22h30, la journaliste Sonia Mabrouk recevait Olivier Cousi et Marie-Aimée Peyron sur le plateau d'On va plus loin. Pendant une vingtaine de minutes, les deux adversaires ont présenté ensemble l’institution, répondant aux questions « police-justice » d’actualité. Procès Fiona, affaire Salah Abdeslam, secret professionnel, budget de la justice, relation avec les magistrats, etc. Pas de quoi distinguer les opinions ni décrypter les oppositions. Moins qu’un débat, un simple rappel du rôle de l’avocat dans la société qui n’a pas empêché Marie-Aimée Peyron de s’inscrire dans l’héritage de Frédéric Sicard, ne manquant pas de relever que le budget de la justice française est équivalent à celui de la Moldavie. Et Olivier Cousi de rappeler le rôle des avocats, celui de défendre, et l’office des cabinets, devenus de vraies entreprises. Les avocats parisiens voteront jeudi pour l’élection de leur dauphin et vice-dauphin dont les fonctions débuteront le 1er janvier 2018 pour deux ans.
