L’ancien avocat dirigeant du bureau luxembourgeois de Simmons & Simmons, Stéphane Ober, vient de rejoindre Jeantet. Le spécialiste du private equity et du droit immobilier est accompagné de Philippe Portier, associé co-gérant de Jeantet, pour nous présenter l’enjeu de cette arrivée qui s’inscrit dans un contexte plus large d’expansion internationale de la « french law firm ».

En effet, Jeantet est passé de soixante-dix avocats parisiens en 2007 à cent cinquante aujourd’hui, répartis dans  sept bureaux. Décryptage d’une stratégie rare sur le marché français.

 

Décideurs. Pourquoi rejoindre Jeantet ?

Stéphane Ober.  À l’exception de mon expérience chez Simmons & Simmons, j’ai toujours travaillé en architecture ouverte. Ce mode de travail me convient et je le retrouve chez Jeantet. Il me permet de développer en plus de mes clients directs des relations durables et fructueuses avec de nombreux confrères dans le monde pour lesquels Jeantet est une référence. La demande d’assistance de la part de nombreux acteurs non établis au Luxembourg reste très forte.

 

Et du côté de Jeantet, pourquoi miser sur le Luxembourg ?

Philippe Portier. Le Luxembourg, comme la Suisse, sont des lieux de structuration, notamment pour la clientèle internationale. C’est un pays que nous observions depuis 2012 depuis Paris, initialement sous l’angle de nos réflexions autour de la société européenne. Plusieurs de nos clients nous sollicitaient en effet pour y organiser l’installation de leur siège social. Après avoir travaillé avec des correspondants, nous avons décidé en 2015 de nous y installer sérieusement pour y développer d'autres activités, en fiscalité et en finance. Pour ce faire, nous avons cherché de fortes individualités dépassant la simple technicité dotées d’une vision macroéconomique. Frédéric Dupont, notre managing partner local en charge du département fiscal, est un exemple. Stéphane fait également partie de ceux-là.

 

« Le visage de Jeantet se transforme. »

Philippe Portier

 

Quels sont vos objectifs ?

P. P. Être plus qu’utile : être central dans le développement de nos clients. Et nous faisons confiance à Stéphane et sa forte dynamique entrepreneuriale et relationnelle.

S. O. Ils sont doubles. Premièrement, renforcer les pratiques de private equity et d'immobilier au sein du bureau luxembourgeois de Jeantet, tant dans la structuration de fonds alternatifs que dans l’accompagnement de nos clients dans leurs transactions. Deuxièmement, développer la visibilité de notre bureau luxembourgeois qui, en raison du volume de travail auquel les équipes ont fait face depuis le lancement du bureau, ont davantage mis l’accent sur le savoir-faire que le faire-savoir. J’ai déjà réalisé ces missions chez Simmons & Simmons que j’ai fondé et dirigé à Luxembourg, mais également au sein de Loyens & Loeff dont j’ai lancé et dirigé le desk luxembourgois à Londres pendant plus de  deux ans.

 

Comment se compose votre clientèle au Luxembourg ?

S. O. Elle est composée la fois de sociétés de gestion de fonds, pour lesquelles je travaille dès leur création, de banques, que j’accompagne notamment lors de l’acquisition de biens immobiliers, et de cabinets d’avocats, anglo-saxons pour la plupart, qui ont besoin d’un accompagnement de leurs clients au Luxembourg. D’où l’intérêt de travailler avec des avocats germanophones et en lien avec les autres bureaux de Jeantet à Genève et en Europe de l’Est notamment.

 

Fin 2015 et  2016 ont été riches en développements à l’international pour Jeantet qui a ouvert successivement à Budapest, Kiev et Moscou

P. P. Il est clair que le visage de Jeantet se transforme. Nous avons saisi de belles opportunités en Europe de l’Est et centrale pour poursuivre notre implantation internationale. À présent, nous entamons une phase de consolidation, d’intégration des nouvelles équipes ainsi que d'approfondissement des synergies entre nos différents bureaux.

Cela ne nous empêche pas de réfléchir à ce que pourrait faire le cabinet dans les prochains mois, notamment en Afrique, subsaharienne notamment, en raison de notre positionnement en énergies, ressources naturelles, financement de projets et infrastructures. Nous regardons de près les acteurs de la région qui, depuis un pays, se sont développés sur tout le continent africain, comme la Banque marocaine du commerce extérieur. Renforcer notre présence au Maghreb pourrait notamment faire sens puisque nous avons déjà une équipe solide à Casablanca. Nous nous y sommes implantés non pas comme un cabinet international « envahisseur » mais en apportant une marque incarnée par des avocats locaux, Youssef Hassouni et Mamoune Kettani, entourés de notre associé français Laurent Sablé.

 

Quelle est la prochaine étape ?

De la même manière que Paris doit proposer un service de pointe dans les matières phares pour nos clients – comme le droit de la concurrence, du travail ou le contentieux, que nous renforçons encore –, nous devons être là où nos clients ont besoin de nous sur le transactionnel. Et nous pensons que c’est en mixant les personnalités françaises et étrangères que nous y parviendrons, même si cela ne simplifie pas toujours les questions d'intégration. Nous croyons à nos valeurs plus qu’à l’instauration de règles strictes. C’est aussi cela qui a fait notre réputation sur le marché. Nous savons donner confiance aux avocats qui composent notre cabinet, ce qui nous permet de détecter les personnalités qui s’installeront ensuite comme des interlocuteurs privilégiés auprès de nos clients.

 

Propos recueillis par Pascale D’Amore

 

Prochains rendez-vous

02 octobre 2024
Sommet du Droit en Entreprise
La rencontre des juristes d'entreprise
DÉJEUNER ● CONFÉRENCES ● DÎNER ● REMISE DE PRIX

Voir le site »

02 octobre 2024
Rencontres du Droit Social
Le rendez-vous des acteurs du Droit social
CONFÉRENCES ● DÉJEUNER  

Voir le site »

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail

GUIDE ET CLASSEMENTS

> Guide 2024